MalĂœ princ / Le Petit Prince — w językach sƂowackim i francuskim. Strona 3

SƂowacko-francuska dwujęzyczna ksiÄ…ĆŒka

Antoine de Saint-Exupéry

MalĂœ princ

Antoine de Saint-Exupéry

Le Petit Prince

MalĂœ princ bol teraz celĂœ bledĂœ od hnevu.

Le petit prince Ă©tait maintenant tout pĂąle de colĂšre.

— UĆŸ miliĂłny rokov si kvetiny vytvĂĄrajĂș tƕne. Napriek tomu ovečky uĆŸ miliĂłny rokov ĆŸerĂș kvetiny. A to nie je vĂĄĆŸna vec, keď sa usilujeme pochopiĆ„, prečo sa tak namĂĄhajĂș, aby si vytvorili tƕne, ktorĂ© sĂș im celkom nanič? Vari nie je dĂŽleĆŸitĂœ boj ovečiek a kvetĂ­n? Nie je to oveÄŸa vĂĄĆŸnejĆĄie a dĂŽleĆŸitejĆĄie ako zratĂșvanie toho tučnĂ©ho červenolĂ­ceho pĂĄna?

— Il y a des millions d’annĂ©es que les fleurs fabriquent des Ă©pines. Il y a des millions d’annĂ©es que les moutons mangent quand mĂȘme les fleurs. Et ce n’est pas sĂ©rieux de chercher Ă  comprendre pourquoi elles se donnent tant de mal pour se fabriquer des Ă©pines qui ne servent jamais Ă  rien? Ce n’est pas important la guerre des moutons et des fleurs? Ce n’est pas plus sĂ©rieux et plus important que les additions d’un gros Monsieur rouge?

A čo ak ja poznĂĄm kvetinu, jedinĂș na svete, ktorĂĄ rastie iba na mojej planĂ©te a ktorĂș mĂŽĆŸe ovečka zničiĆ„ jedinĂœm zahryznutĂ­m, len tak, niekedy rĂĄno, ani si neuvedomĂ­, čo robĂ­? A to vraj nie je dĂŽleĆŸitĂ©!

Et si je connais, moi, une fleur unique au monde, qui n’existe nulle part, sauf dans ma planĂšte, et qu’un petit mouton peut anĂ©antir d’un seul coup, comme ça, un matin, sans se rendre compte de ce qu’il fait, ce n’est pas important ça!

Očervenel, potom pokračoval:

Il rougit, puis reprit:

— Ak mĂĄ niekto rĂĄd kvetinu, jedinĂș svojho druhu, akĂĄ nerastie na ostatnĂœch miliĂłnoch a miliĂłnoch hviezd, postačí mu, aby bol ĆĄĆ„astnĂœ, keď sa na tie hviezdy zadĂ­va. Povie si: „Moja kvetina je niekde tam
“ Ale ak ovečka tĂș kvetinu zoĆŸerie, bude to preƈho, akoby odrazu vĆĄetky hviezdy zhasli! A to vraj nieje dĂŽleĆŸitĂ©!

— Si quelqu’un aime une fleur qui n’existe qu’à un exemplaire dans les millions et les millions d’étoiles, ça suffit pour qu’il soit heureux quand il les regarde. Il se dit: «Ma fleur est lĂ  quelque part » Mais si le mouton mange la fleur, c’est pour lui comme si, brusquement, toutes les Ă©toiles s’éteignaient! Et ce n’est pas important ça!

Nemohol uĆŸ ďalej hovoriĆ„. Odrazu sa rozvzlykal. Nastala noc. Odhodil som nĂĄstroje. Bolo mi vĆĄetko jedno, čo tam po kladive, svornĂ­ku, smĂ€de a smrti. Na jednej hviezde, na planĂ©te, na tej mojej, na Zemi, bolo treba uteĆĄiĆ„ MalĂ©ho princa! Vzal som ho do nĂĄručia. KolĂ­sal som ho. Vravel som mu:

Il ne put rien dire de plus. Il Ă©clata brusquement en sanglots. La nuit Ă©tait tombĂ©e. J’avais lĂąchĂ© mes outils. Je me moquais bien de mon marteau, de mon boulon, de la soif et de la mort. Il y avait, sur une Ă©toile, une planĂšte, la mienne, la Terre, un petit prince Ă  consoler! Je le pris dans les bras. Je le berçai. Je lui disais:

„Kvetine, ktorĂș mĂĄĆĄ rĂĄd, nehrozĂ­ nebezpečenstvo
 NakreslĂ­m tvojej ovečke nĂĄhubok
 NakreslĂ­m pre tvoju kvetinu ohrĂĄdku
 NakreslĂ­m
“

— La fleur que tu aimes n’est pas en danger
 Je lui dessinerai une museliùre, à ton mouton
 Je te dessinerai une armure pour ta fleur
 Je


Nevedel som, čo by som mal eĆĄte povedaĆ„. Nevedel som, ako sa mu priblĂ­ĆŸiĆ„, ako sa mu prihovoriĆ„. Svet sÄșz je takĂœ zĂĄhadnĂœ.

Je ne savais pas trop quoi dire. Je me sentais trĂšs maladroit. Je ne savais comment l’atteindre, oĂč le rejoindre
 C’est tellement mystĂ©rieux, le pays des larmes.

VIII

CHAPITRE VIII

Čoskoro som tĂș kvetinu poznal lepĆĄie. Na planĂ©te MalĂ©ho princa rĂĄstli odjakĆŸiva jednoduchĂ© kvetiny, ozdobenĂ© iba jedinĂœm radom korunnĂœch lupienkov, ktorĂ© zaberali mĂĄlo miesta a nikoho neruĆĄili. RĂĄno sa zjavovali v trĂĄve a večer vĂ€dli.

J’appris bien vite Ă  mieux connaĂźtre cette fleur. Il y avait toujours eu, sur la planĂšte du petit prince, des fleurs trĂšs simples, ornĂ©es d’un seul rang de pĂ©tales, et qui ne tenaient point de place, et qui ne dĂ©rangeaient personne. Elles apparaissaient un matin dans l’herbe, et puis elles s’éteignaient le soir.

Ale tĂĄto vyklíčila jednĂ©ho dƈa zo semienka, priviateho ktovie odkiaÄŸ, a MalĂœ princ starostlivo strĂĄĆŸil vĂœhonok, čo sa nepodobal na ostatnĂ©. Mohol to byĆ„ novĂœ druh baobabu. No kríček odrazu prestal rĂĄsĆ„ a chystal

Mais celle-lĂ  avait germĂ© un jour, d’une graine apportĂ©e d’on ne sait oĂč, et le petit prince avait surveillĂ© de trĂšs prĂšs cette brindille qui ne ressemblait pas aux autres brindilles. Ça pouvait ĂȘtre un nouveau genre de baobab.

sa kvitnĂșĆ„. MalĂœ princ sledoval, ako sa vytvĂĄra velikĂĄnsky puk. TuĆĄil, ĆŸe z neho vyrazĂ­ niečo zĂĄzračnĂ©, ale kvetina, ukrytĂĄ vo svojej zelenej izbičke, sa akosi nekonečne dlho pripravovala, aby bola peknĂĄ.

Mais l’arbuste cessa vite de croĂźtre, et commença de prĂ©parer une fleur. Le petit prince, qui assistait Ă  l’installation d’un bouton Ă©norme, sentait bien qu’il en sortirait une apparition miraculeuse, mais la fleur n’en finissait pas de se prĂ©parer Ă  ĂȘtre belle, Ă  l’abri de sa chambre verte.

Starostlivo si vyberala farby. Obliekala sa pomaly, upravovala si jeden po druhom korunnĂ© lupienky. Nechcela sa ukĂĄzaĆ„ takĂĄ skrkvanĂĄ ako vlčie maky. Chcela sa zjaviĆ„ aĆŸ v celej svojej ĆŸiarivej krĂĄse. Ach ĂĄno. VeÄŸmi sa chcela páčiĆ„!

Elle choisissait avec soin ses couleurs. Elle s’habillait lentement, elle ajustait un Ă  un ses pĂ©tales. Elle ne voulait pas sortir toute fripĂ©e comme les coquelicots. Elle ne voulait apparaĂźtre que dans le plein rayonnement de sa beautĂ©. Eh! oui. Elle Ă©tait trĂšs coquette!

Atak jej tajuplnĂĄ Ășprava trvala premnoho dnĂ­. A potom raz rĂĄno, prĂĄve pri vĂœchode slnka, sa ukĂĄzala.

Sa toilette mystĂ©rieuse avait donc durĂ© des jours et des jours. Et puis voici qu’un matin, justement Ă  l’heure du lever du soleil, elle s’était montrĂ©e.

Hoci sa predtĂœm dĂŽkladne pripravovala, povedala zĂ­vajĂșc:

Et elle, qui avait travaillé avec tant de précision, dit en bùillant:

— Ach, horko-Ć„aĆŸko som sa zobudila. Prepáčte, prosĂ­m
 Som eĆĄte celĂĄ rozstrapatená


— Ah! Je me rĂ©veille Ă  peine
 Je vous demande pardon
 Je suis encore toute dĂ©coiffĂ©e


MalĂœ princ v tej chvĂ­li nemohol skryĆ„ svoj obdiv:

Le petit prince, alors, ne put contenir son admiration:

— Aká ste krásna!

— Que vous ĂȘtes belle!

— Vơak? — odpovedala tíơko kvetina. — A priơla som na svet v tej istej chvíli ako slnko


— N’est-ce pas, rĂ©pondit doucement la fleur. Et je suis nĂ©e en mĂȘme temps que le soleil


MalĂœ princ dobre vytuĆĄil, ĆŸe nie je veÄŸmi skromnĂĄ, ale bola takĂĄ dojĂ­mavĂĄ!

Le petit prince devina bien qu’elle n’était pas trop modeste, mais elle Ă©tait si Ă©mouvante!

— MyslĂ­m, ĆŸe je čas na raƈajky, — dodala hneď nato, — buďte takĂœ dobrĂœ a nezabudnite na mƈa


— C’est l’heure, je crois, du petit dĂ©jeuner, avait-elle bientĂŽt ajoutĂ©, auriez-vous la bontĂ© de penser Ă  moi


A MalĂœ princ, celĂœ zmĂ€tenĂœ, ĆĄiel po kanvu s čerstvou vodou a kvetinu obslĂșĆŸil.

Et le petit prince, tout confus, ayant Ă©tĂ© chercher un arrosoir d’eau fraĂźche, avait servi la fleur.

Takto ho veÄŸmi skoro potrĂĄpila svojou trochu nedotklivou namyslenosĆ„ou. NaprĂ­klad, keď jednĂ©ho dƈa hovorila o svojich ĆĄtyroch tƕƈoch, povedala MalĂ©mu princovi:

Ainsi l’avait-elle bien vite tourmentĂ© par sa vanitĂ© un peu ombrageuse. Un jour, par exemple, parlant de ses quatre Ă©pines, elle avait dit au petit prince:

— Nech len prĂ­du tie tigre so svojimi pazĂșrmi!

— Ils peuvent venir, les tigres, avec leurs griffes!

— Na mojej planĂ©te tigre nie sĂș, — ohradil sa MalĂœ princ, — a tigre byliny neĆŸerĂș.

— Il n’y a pas de tigres sur ma planĂšte, avait objectĂ© le petit prince, et puis les tigres ne mangent pas l’herbe.

— Ja nie som bylina, — odpovedala neĆŸnĂœm hlĂĄs kom kvetina.

— Je ne suis pas une herbe, avait doucement rĂ©pondu la fleur.

— Prepáčte


— Pardonnez-moi


— Ja sa tigrov ani trochu nebojĂ­m, ale mĂĄm veÄŸkĂœ strach z prievanu. Nemali by ste nejakĂș zĂĄstenu?

— Je ne crains rien des tigres, mais j’ai horreur des courants d’air. Vous n’auriez pas un paravent?

„VeÄŸkĂœ strach z prievanu
 to nie je najlepĆĄia vyhliadka pre rastlinu,“ povedal si MalĂœ princ. „TĂĄto kvetina je naozaj zloĆŸitĂĄ povaha.“

«Horreur des courants d’air
 ce n’est pas de chance, pour une plante, avait remarquĂ© le petit prince. Cette fleur est bien compliquĂ©e »

— Večer ma dĂĄte pod sklenĂœ zvon. U vĂĄs je veÄŸmi chlad no. MĂĄte zlĂș polohu. Tam, odkiaÄŸ pochĂĄdzam


— Le soir vous me mettrez sous globe. Il fait trĂšs froid chez vous. C’est mal installĂ©. LĂ  d’oĂč je viens


No zarazila sa. PriĆĄla sem ako semienko. Nemohla poznaĆ„ nič z inĂœch svetov. ZahanbenĂĄ, ĆŸe sa nechala pristihnĂșĆ„ pri pokuse o takĂș naivnĂș loĆŸ, dva či tri razy zakaĆĄlala, aby zvalila vinu na MalĂ©ho princa.

Mais elle s’était interrompue. Elle Ă©tait venue sous forme de graine. Elle n’avait rien pu connaĂźtre des autres mondes. HumiliĂ©e de s’ĂȘtre laissĂ© surprendre Ă  prĂ©parer un mensonge aussi naĂŻf, elle avait toussĂ© deux ou trois fois, pour mettre le petit prince dans son tort:

— A čo bude s tou zástenou
?

— Ce paravent?


— Chcel som Ă­sĆ„ po ƈu, ale vy ste sa so mnou rozprĂĄvali!

— J’allais le chercher mais vous me parliez!

Tu eĆĄte silnejĆĄie zakaĆĄlala, aby v ƈom predsa len vzbudila vĂœÄitky svedomia.

Alors elle avait forcĂ© sa toux pour lui infliger quand mĂȘme des remords.

A tak MalĂœ princ, hoci naozaj chcel maĆ„ kvetinu rĂĄd, čoskoro o nej zapochyboval. Bral vĂĄĆŸne jej bezvĂœznamnĂ© slovĂĄ a cĂ­til sa veÄŸmi neĆĄĆ„astnĂœ.

Ainsi le petit prince, malgrĂ© la bonne volontĂ© de son amour, avait vite doutĂ© d’elle. Il avait pris au sĂ©rieux des mots sans importance, et Ă©tait devenu trĂšs malheureux.

„Nemal som ju počĂșvaĆ„,“ zdĂŽveril sa mi jednĂ©ho dƈa, „kvetiny netreba nikdy počĂșvaĆ„. Treba sa na ne dĂ­vaĆ„ a vdychovaĆ„ ich vÎƈu. TĂĄ moja napÄșƈala vÎƈou celĂș planĂ©tu, ale ja som sa z toho nevedel teĆĄiĆ„. TĂĄ historka s pazĂșrmi, čo ma tak podrĂĄĆŸdila, mala ma skĂŽr dojaĆ„â€Šâ€œ

— J’aurais dĂ» ne pas l’écouter, me confia-t-il un jour, il ne faut jamais Ă©couter les fleurs. Il faut les regarder et les respirer. La mienne embaumait ma planĂšte, mais je ne savais pas m’en rĂ©jouir. Cette histoire de griffes, qui m’avait tellement agacĂ©, eĂ»t dĂ» m’attendrir


A eĆĄte sa mi zveril:

Il me confia encore:

„Vtedy som nevedel nič pochopiĆ„! Mal som ju posudzovaĆ„ podÄŸa skutkov, a nie podÄŸa slov. Zaplavovala ma vÎƈou a jasom. Nemal som nikdy utiecĆ„! Mal som za jej priehÄŸadnĂœmi Ășskokmi vytuĆĄiĆ„, akĂĄ je neĆŸnĂĄ. Kvetiny si tak protirečia! Ale bol som primladĂœ, aby som ju vedel maĆ„ rĂĄd.“

— Je n’ai alors rien su comprendre! J’aurais dĂ» la juger sur les actes et non sur les mots. Elle m’embaumait et m’éclairait. Je n’aurais jamais dĂ» m’enfuir! J’aurais dĂ» deviner sa tendresse derriĂšre ses pauvres ruses. Les fleurs sont si contradictoires! Mais j’étais trop jeune pour savoir l’aimer.

IX

CHAPITRE IX

MyslĂ­m, ĆŸe na svoj Ăștek vyuĆŸil sĆ„ahovanie divĂœch vtĂĄkov. RĂĄno pred odchodom dal planĂ©tu pekne do poriadku. Svedomito vymietol svoje činnĂ© sopky. Mal dve sopky, čo boli eĆĄte v činnosti. Bolo to veÄŸmi pohodlnĂ©, keď si rĂĄno zohrieval raƈajky.

Je crois qu’il profita, pour son Ă©vasion, d’une migration d’oiseaux sauvages. Au matin du dĂ©part il mit sa planĂšte bien en ordre. Il ramona soigneusement ses volcans en activitĂ©. Il possĂ©dait deux volcans en activitĂ©. Et c’était bien commode pour faire chauffer le petit dĂ©jeuner du matin.

Mal aj jednu vyhasnutĂș sopku. Ale, ako vravieval: „Človek nikdy nevie!“ A tak rovnako svedomito vymietol i tĂș vyhasnutĂș sopku. Ak sĂș sopky dobre vymetenĂ©, horĂ­ v nich pomaly a pravidelne, nevybuchujĂș. SopečnĂĄ činnosĆ„ je ako oheƈ v kozube.

Il possĂ©dait aussi un volcan Ă©teint. Mais, comme il disait, «On ne sait jamais!» Il ramona donc Ă©galement le volcan Ă©teint. S’ils sont bien ramonĂ©s, les volcans brĂ»lent doucement et rĂ©guliĂšrement, sans Ă©ruptions. Les Ă©ruptions volcaniques sont comme des feux de cheminĂ©e.

Prirodzene, my sme na naĆĄej zemi prĂ­liĆĄ maličkĂ­, aby sme mohli vymetaĆ„ naĆĄe sopky. A preto nĂĄm spĂŽsobujĂș toÄŸko starostĂ­.

Évidemment sur notre terre nous sommes beaucoup trop petits pour ramoner nos volcans. C’est pourquoi ils nous causent des tas d’ennuis.

MalĂœ princ vytrhal aj poslednĂ© vĂœhonky baobabov a bol troĆĄku skÄŸĂșčenĂœ. Myslel si, ĆŸe sa uĆŸ moĆŸno nikdy nevrĂĄti. Ale vĆĄetky tieto zvyčajnĂ© prĂĄce sa mu v to rĂĄno zdali neobyčajne milĂ©.

Le petit prince arracha aussi, avec un peu de mĂ©lancolie, les derniĂšres pousses de baobabs. Il croyait ne jamais devoir revenir. Mais tous ces travaux familiers lui parurent, ce matin-lĂ , extrĂȘmement doux.

A keď' poslednĂœ raz polial kvetinu a chystal sa ju prikryĆ„ sklenĂœm zvonom, pocĂ­til, ĆŸe je mu do plaču.

Et, quand il arrosa une derniĂšre fois la fleur, et se prĂ©para Ă  la mettre Ă  l’abri sous son globe, il se dĂ©couvrit l’envie de pleurer.

— Zbohom, — povedal kvetine.

— Adieu, dit-il à la fleur.

Ale kvetina mu neodpovedala.

Mais elle ne lui répondit pas.

— Zbohom, — zopakoval.

— Adieu, rĂ©pĂ©ta-t-il.

Kvetina zakaĆĄlala. Ale nie preto, ĆŸe by mala zĂĄpal prieduĆĄiek.

La fleur toussa. Mais ce n’était pas Ă  cause de son rhume.

— Bola som hlĂșpa, — povedala napokon. — OdpusĆ„ mi. Usiluj sa byĆ„ ĆĄĆ„astnĂœ.

— J’ai Ă©tĂ© sotte, lui dit-elle enfin. Je te demande pardon. TĂąche d’ĂȘtre heureux.

Bol prekvapenĂœ, ĆŸe mu nič nevyčíta. StĂĄl tam celĂœ zmĂ€tenĂœ, so zvonom vo vystretej ruke. NechĂĄpal tĂș pokojnĂș lĂĄskavosĆ„.

Il fut surpris par l’absence de reproches. Il restait lĂ  tout dĂ©concertĂ©, le globe en l’air. Il ne comprenait pas cette douceur calme.

— Ale ĂĄno, mĂĄm Ć„a rada, — povedala mu kvetina. — Ty si o tom mojou vinou nevedel. Teraz to nie je dĂŽleĆŸitĂ©. No ty si bol prĂĄve takĂœ hlĂșpy ako ja. Usiluj sa byĆ„ ĆĄĆ„astnĂœâ€Š Nechaj tak ten zvon. UĆŸ ho nechcem.

— Mais oui, je t’aime, lui dit la fleur. Tu n’en as rien su, par ma faute. Cela n’a aucune importance. Mais tu as Ă©tĂ© aussi sot que moi. TĂąche d’ĂȘtre heureux
 Laisse ce globe tranquille. Je n’en veux plus.

—Ale vietor


— Mais le vent


— Nie som aĆŸ takĂĄ prechladnutá
 ČerstvĂœ nočnĂœ vzduch mi urobĂ­ dobre. Som predsa kvetina.

— Je ne suis pas si enrhumĂ©e que ça
 L’air frais de la nuit me fera du bien. Je suis une fleur.

— Ale zvieratá


— Mais les bĂȘtes


— MusĂ­m predsa strpieĆ„ dve či tri hĂșsenice, ak chcem poznaĆ„ motĂœle. Je to vraj veÄŸmi krĂĄsne. Kto by ma inak navĆĄtĂ­vil? Ty budeĆĄ ďaleko. A veÄŸkĂœch zvierat sa vĂŽbec nebojĂ­m. Aj ja mĂĄm pazĂșry.

— Il faut bien que je supporte deux ou trois chenilles si je veux connaĂźtre les papillons. Il paraĂźt que c’est tellement beau. Sinon qui me rendra visite? Tu seras loin, toi. Quant aux grosses bĂȘtes, je ne crains rien. J’ai mes griffes.

A prostomyseÄŸne ukĂĄzala svoje ĆĄtyri tƕne. Potom dodala:

Et elle montrait naĂŻvement ses quatre Ă©pines. Puis elle ajouta:

— NepreĆ„ahuj to toÄŸko, rozčuÄŸuje ma to. Rozhodol si sa odĂ­sĆ„. Tak choď.

— Ne traĂźne pas comme ça, c’est agaçant. Tu as dĂ©cidĂ© de partir. Va-t’en.

Nechcela, aby ju videl plakaĆ„. Bola to veÄŸmi pyĆĄnĂĄ kvetina


Car elle ne voulait pas qu’il la vĂźt pleurer. C’était une fleur tellement orgueilleuse


X

CHAPITRE X

Ćœil v oblasti asteroidov 325, 326, 327, 328, 329 a 330. Najprv sa teda vybral na ne, aby tam hÄŸadal nejakĂ© zamestnanie a poučenie.

Il se trouvait dans la rĂ©gion des astĂ©roĂŻdes 325, 326, 327, 328, 329 et 330. Il commença donc par les visiter pour y chercher une occupation et pour s’instruire.

Na prvom prebĂœval krĂĄÄŸ. OblečenĂœ do purpuru a hermelĂ­nu sedel na veÄŸmi jednoduchom, a predsa majestĂĄtnom trĂłne.

La premiĂšre Ă©tait habitĂ©e par un roi. Le roi siĂ©geait, habillĂ© de pourpre et d’hermine, sur un trĂŽne trĂšs simple et cependant majestueux.

— Ach! Tu mĂĄme poddanĂ©ho, — vykrĂ­kol krĂĄÄŸ, keď zazrel MalĂ©ho princa.

— Ah! VoilĂ  un sujet, s’écria le roi quand il aperçut le petit prince.

A MalĂœ princ sa v duchu spĂœtal: „Ako ma mohol spoznaĆ„, keď ma eĆĄte nikdy nevidel?“

Et le petit prince se demanda:
— Comment peut-il me reconnaütre puisqu’il ne m’a encore jamais vu!

Nevedel, ĆŸe pre krĂĄÄŸov je svet veÄŸmi zjednoduĆĄenĂœ. VĆĄetci ÄŸudia sĂș poddanĂ­.

Il ne savait pas que, pour les rois, le monde est trÚs simplifié. Tous les hommes sont des sujets.

— PristĂșp bliĆŸĆĄie, nech Ć„a lepĆĄie vidĂ­m, — povedal mu krĂĄÄŸ, ktorĂœ bol veÄŸmi pyĆĄnĂœ, ĆŸe je pre niekoho krĂĄÄŸom.

— Approche-toi que je te voie mieux, lui dit le roi qui Ă©tait tout fier d’ĂȘtre roi pour quelqu’un.

MalĂœ princ sa obzeral, kam by si sadol, ale planĂ©ta bola celĂĄ zatarasenĂĄ nĂĄdhernĂœm hermelĂ­novĂœm plĂĄĆĄĆ„om. Ostal teda stĂĄĆ„, a pretoĆŸe bol unavenĂœ, zĂ­vol.

Le petit prince chercha des yeux oĂč s’asseoir, mais la planĂšte Ă©tait toute encombrĂ©e par le magnifique manteau d’hermine. Il resta donc debout, et, comme il Ă©tait fatiguĂ©, il bĂąilla.

— Je proti pravidlĂĄm etikety zĂ­vaĆ„ v prĂ­tomnosti krĂĄÄŸa, — povedal mu vlĂĄdca. — Zakazujem ti to.

— Il est contraire Ă  l’étiquette de bĂąiller en prĂ©sence d’un roi, lui dit le monarque. Je te l’interdis.

— NemĂŽĆŸem sa ubrĂĄniĆ„, — odpovedal MalĂœ princ celĂœ zahanbenĂœ. — Prekonal som dlhĂș cestu a nespal som


— Je ne peux pas m’en empĂȘcher, rĂ©pondit le petit prince tout confus. J’ai fait un long voyage et je n’ai pas dormi


— Prikazujem ti teda, — povedal mu krĂĄÄŸ, — aby si zĂ­val. UĆŸ celĂ© roky som nevidel nikoho zĂ­vaĆ„. ZĂ­vanie je pre mƈa zvlĂĄĆĄtnosĆ„ou. No tak, zĂ­vaj eĆĄte raz! Je to rozkaz.

— Alors, lui dit le roi, je t’ordonne de bĂąiller. Je n’ai vu personne bĂąiller depuis des annĂ©es. Les bĂąillements sont pour moi des curiositĂ©s. Allons! bĂąille encore. C’est un ordre.

— ZastraĆĄuje ma to
 uĆŸ nemĂŽĆŸem
 — povedal MalĂœ princ a veÄŸmi sa začervenal.

— Ça m’intimide
 je ne peux plus
 fit le petit prince tout rougissant.

— Hm, hm, — odpovedal krĂĄÄŸ. — Teda
 teda ti rozkazu jem chvĂ­ÄŸku zĂ­vaĆ„ a chvĂ­ÄŸku


— Hum! Hum! rĂ©pondit le roi. Alors je
 je t’ordonne tantĂŽt de bĂąiller et tantĂŽt de


Zamotal sa a zdal sa akĂœsi urazenĂœ.

Il bredouillait un peu et paraissait vexé.

Ako krĂĄÄŸ trval totiĆŸ predovĆĄetkĂœm na tom, aby sa uznĂĄvala jeho autorita. Nestrpel neposluĆĄnosĆ„. Bol to neobmedzenĂœ vlĂĄdca. Ale bol aj veÄŸmi dobrosrdečnĂœ, a tak dĂĄval rozumnĂ© rozkazy.

Car le roi tenait essentiellement Ă  ce que son autoritĂ© fĂ»t respectĂ©e. Il ne tolĂ©rait pas la dĂ©sobĂ©issance. C’était un monarque absolu. Mais, comme il Ă©tait trĂšs bon, il donnait des ordres raisonnables.

„Keby som prikĂĄzal,“ vravieval zvyčajne, „keby som prikĂĄzal niektorĂ©mu generĂĄlovi, aby sa premenil na morskĂ©ho vtĂĄka, a keby ten generĂĄl neposlĂșchol, nebola by to generĂĄlova vina, ale moja.“

«Si j’ordonnais, disait-il couramment, si j’ordonnais Ă  un gĂ©nĂ©ral de se changer en oiseau de mer, et si le gĂ©nĂ©ral n’obĂ©issait pas, ce ne serait pas la faute du gĂ©nĂ©ral. Ce serait ma faute.»

— MĂŽĆŸem si sadnĂșĆ„? — nesmelo sa spĂœtal MalĂœ princ.

— Puis-je m’asseoir? s’enquit timidement le petit prince.

— Prikazujem ti, aby si si sadol, — odpovedal mu krĂĄÄŸ a majestĂĄtnym pohybom potiahol polu svojho hermelĂ­novĂ©ho plĂĄĆĄĆ„a.

— Je t’ordonne de t’asseoir, lui rĂ©pondit le roi, qui ramena majestueusement un pan de son manteau d’hermine.

MalĂœ princ sa začudoval. PlanĂ©ta bola maličkĂĄ. Nad čím vlastne mohol krĂĄÄŸ vlĂĄdnuĆ„?

Mais le petit prince s’étonnait. La planĂšte Ă©tait minuscule. Sur quoi le roi pouvait-il bien rĂ©gner?

— VaĆĄe veličenstvo, — oslovil ho, — prosĂ­m o prepáčenie, ĆŸe sa vĂĄs pĂœtam


— Sire, lui dit-il
 je vous demande pardon de vous interroger


— Prikazujem ti, aby si sa ma pĂœtal, — poponĂĄhÄŸal sa povedaĆ„ krĂĄÄŸ.

— Je t’ordonne de m’interroger, se hñta de dire le roi.

— Vaơe veličenstvo
 nad čím vládnete?

— Sire
 sur quoi rĂ©gnez-vous?

— Nad vĆĄetkĂœm, — odpovedal veÄŸmi prostoduĆĄne krĂĄÄŸ.

— Sur tout, rĂ©pondit le roi, avec une grande simplicitĂ©.

— Nad vĆĄetkĂœm?

— Sur tout?

KrĂĄÄŸ zdrĆŸanlivĂœm posunkom ukĂĄzal na svoju planĂ©tu, na ostatnĂ© planĂ©ty a na hviezdy.

Le roi d’un geste discret dĂ©signa sa planĂšte, les autres planĂštes et les Ă©toiles.

— Nad tĂœm vĆĄetkĂœm? — ĆŸasol MalĂœ princ.

— Sur tout ça? dit le petit prince.

— Nad tĂœm vĆĄetkĂœm
 — odpovedal krĂĄÄŸ.

— Sur tout ça
 rĂ©pondit le roi.

Nebol to teda iba neobmedzenĂœ vlĂĄdca, ale aj svetovlĂĄdny.

Car non seulement c’était un monarque absolu mais c’était un monarque universel.

— A hviezdy vĂĄs poslĂșchajĂș?

— Et les Ă©toiles vous obĂ©issent?

— Prirodzene, — povedal mu krĂĄÄŸ. — PoslĂșchnu okamĆŸite. NestrpĂ­m nedisciplinovanosĆ„.

— Bien sĂ»r, lui dit le roi. Elles obĂ©issent aussitĂŽt. Je ne tolĂšre pas l’indiscipline.

TakĂĄ veÄŸkĂĄ moc MalĂ©ho princa naplnila obdivom. Keby ju mal on, nebol by videl ĆĄtyridsaĆ„ĆĄtyri, ale sedemdesiatdva alebo dokonca sto, ba aj dvesto zĂĄpadov slnka v ten istĂœ deƈ, a nebol by musel ani posunĂșĆ„ stoličku!

Un tel pouvoir Ă©merveilla le petit prince. S’il l’avait dĂ©tenu lui-mĂȘme, il aurait pu assister, non pas Ă  quarante-quatre, mais Ă  soixante-douze, ou mĂȘme Ă  cent, ou mĂȘme Ă  deux cents couchers de soleil dans la mĂȘme journĂ©e, sans avoir jamais Ă  tirer sa chaise!

A pretoĆŸe mu bolo troĆĄku smutno, keď si spomenul na svoju malĂș opustenĂș planĂ©tu, osmelil sa a poĆŸiadal krĂĄÄŸa o jednu lĂĄskavosĆ„:

Et comme il se sentait un peu triste Ă  cause du souvenir de sa petite planĂšte abandonnĂ©e, il s’enhardit Ă  solliciter une grĂące du roi:

— Chcel by som vidieĆ„ zĂĄpad slnka
 Urobte mi tĂș radosƄ  PrikĂĄĆŸte slnku, aby zapadlo


— Je voudrais voir un coucher de soleil
 Faites-moi plaisir
 Ordonnez au soleil de se coucher