MalĂœ princ / Le Petit Prince — w językach sƂowackim i francuskim. Strona 2

SƂowacko-francuska dwujęzyczna ksiÄ…ĆŒka

Antoine de Saint-Exupéry

MalĂœ princ

Antoine de Saint-Exupéry

Le Petit Prince

IV

CHAPITRE IV

Tak som sa dozvedel druhĂș veÄŸmi dĂŽleĆŸitĂș vec: ĆŸe jeho rodnĂĄ planĂ©ta je sotva vĂ€ÄĆĄia ako dom!

J’avais ainsi appris une seconde chose trĂšs importante: C’est que sa planĂšte d’origine Ă©tait Ă  peine plus grande qu’une maison!

To ma nemohlo veÄŸmi prekvapiĆ„. Dobre som vedel, ĆŸe okrem veÄŸkĂœch planĂ©t, ako je Zem, Jupiter, Mars, VenuĆĄa, ktorĂœm ÄŸudia dali meno, jestvujĂș eĆĄte stovky inĂœch, a niektorĂ© sĂș takĂ© malĂ©, ĆŸe sa iba horko-Ć„aĆŸko dajĂș spozorovaĆ„ hvezdĂĄrskym ďalekohÄŸadom.

Ça ne pouvait pas m’étonner beaucoup. Je savais bien qu’en dehors des grosses planĂštes comme la Terre, Jupiter, Mars, VĂ©nus, auxquelles on a donnĂ© des noms, il y en a des centaines d’autres qui sont quelquefois si petites qu’on a beaucoup de mal Ă  les apercevoir au tĂ©lescope.

Keď nejakĂœ hvezdĂĄr niektorĂș z nich objavĂ­, namiesto mena jej dĂĄ číslo. Nazve ju naprĂ­klad: „asteroid 3251“.

Quand un astronome dĂ©couvre l’une d’elles, il lui donne pour nom un numĂ©ro. Il l’appelle par exemple: «l’astĂ©roĂŻde 3251.»

MĂĄm vĂĄĆŸne dĂŽvody domnievaĆ„ sa, ĆŸe planĂ©ta, odkiaÄŸ priĆĄiel MalĂœ princ, je asteroid B 612. Tento asteroid iba jedinĂœ raz spozoroval v teleskope v roku 1909 akĂœsi tureckĂœ hvezdĂĄr.

J’ai de sĂ©rieuses raisons de croire que la planĂšte d’oĂč venait le petit prince est l’astĂ©roĂŻde B 612.

Podal vtedy obĆĄĂ­rny a nĂĄzornĂœ vĂœklad o svojom objave na medzinĂĄrodnom astronomickom kongrese. No nikto mu neveril, a zavinilo to jeho oblečenie. DospelĂ­ sĂș uĆŸ takĂ­.

Cet astĂ©roĂŻde n’a Ă©tĂ© aperçu qu’une fois au tĂ©lescope, en 1909, par un astronome turc.

NaĆĄĆ„astie pre dobrĂș povesĆ„ asteroidu B 612 jeden tureckĂœ diktĂĄtor nariadil svojmu nĂĄrodu pod trestom smrti, aby sa obliekal po eurĂłpsky. HvezdĂĄr zopakoval svoj nĂĄzornĂœ vĂœklad v roku 1920 vo veÄŸmi elegantnom fraku. A tentoraz vĆĄetci prijali jeho nĂĄzor.

Il avait fait alors une grande dĂ©monstration de sa dĂ©couverte Ă  un CongrĂšs International d’Astronomie. Mais personne ne l’avait cru Ă  cause de son costume. Les grandes personnes sont comme ça.


Heureusement pour la rĂ©putation de l’astĂ©roĂŻde B 612 un dictateur turc imposa Ă  son peuple, sous peine de mort, de s’habiller Ă  l’EuropĂ©enne.


L’astronome refit sa dĂ©monstration en 1920, dans un habit trĂšs Ă©lĂ©gant. Et cette fois-ci tout le monde fut de son avis.

Ak som vĂĄm porozprĂĄval tieto podrobnosti o asteroide B 612 a prezradil jeho číslo, bolo to iba kvĂŽli dospelĂœm. DospelĂ­ majĂș zĂĄÄŸubu v číslach.

Si je vous ai racontĂ© ces dĂ©tails sur l’astĂ©roĂŻde B 612 et si je vous ai confiĂ© son numĂ©ro, c’est Ă  cause des grandes personnes. Les grandes personnes aiment les chiffres.

Keď im rozprĂĄvate o nejakom novom priateÄŸovi, nikdy sa vĂĄs nespĂœtajĂș na podstatnĂ© veci. Nikdy vĂĄm nepovedia: „AkĂœ mĂĄ hlas?“ „Ako sa najradĆĄej zabĂĄva?“ „Zbiera motĂœle?“

Quand vous leur parlez d’un nouvel ami, elles ne vous questionnent jamais sur l’essentiel. Elles ne vous disent jamais: «Quel est le son de sa voix? Quels sont les jeux qu’il prĂ©fĂšre? Est-ce qu’il collectionne les papillons?»

SpĂœtajĂș sa vĂĄs: „KoÄŸko mĂĄ rokov?“ „KoÄŸko mĂĄ bratov?“ „KoÄŸko vĂĄĆŸi?“ „KoÄŸko zarobĂ­ jeho otec?“ AĆŸ potom si myslia, ĆŸe vedia, akĂœ je.

Elles vous demandent: «Quel ùge a-t-il? Combien a-t-il de frÚres? Combien pÚse-t-il? Combien gagne son pÚre?» Alors seulement elles croient le connaßtre.

Ak dospelĂœm poviete: „Videl som peknĂœ dom z červenĂœch tehĂĄl, s muĆĄkĂĄtmi v oblokoch a s holubmi na streche
“ nevedia si ten dom predstaviĆ„. Treba im povedaĆ„: „Videl som dom za stotisĂ­c frankov.“ Vtedy vykrĂ­knu: „To je krĂĄsne!“

Si vous dites aux grandes personnes: «J’ai vu une belle maison en briques roses, avec des gĂ©raniums aux fenĂȘtres et des colombes sur le toit » elles ne parviennent pas Ă  s’imaginer cette maison. Il faut leur dire: «J’ai vu une maison de cent mille francs.» Alors elles s’écrient: «Comme c’est joli!»

Ak im teda poviete: „DĂŽkazom, ĆŸe MalĂœ princ jestvoval, je to, ĆŸe bol očarujĂșci, ĆŸe sa smial a ĆŸe chcel ovečku. Keď niekto chce ovečku, je to dĂŽkaz, ĆŸe jestvuje,“ pohodia plecom a nĂĄzvu vĂĄs dieĆ„aĆ„om.

Ainsi, si vous leur dites: «La preuve que le petit prince a existĂ© c’est qu’il Ă©tait ravissant, qu’il riait, et qu’il voulait un mouton. Quand on veut un mouton, c’est la preuve qu’on existe» elles hausseront les Ă©paules et vous traiteront d’enfant!

No ak im poviete: „PlanĂ©ta, odkiaÄŸ priĆĄiel, je asteroid B 612,“ vtedy ich presvedčíte, a dajĂș vĂĄm pokoj s ďalĆĄĂ­mi otĂĄzkami. Oni sĂș uĆŸ takĂ­. Netreba sa preto na nich hnevaĆ„. Deti musia byĆ„ k dospelĂœm veÄŸmi zhovievavĂ©.

Mais si vous leur dites: «La planĂšte d’oĂč il venait est l’astĂ©roĂŻde B 612» alors elles seront convaincues, et elles vous laisseront tranquille avec leurs questions. Elles sont comme ça. Il ne faut pas leur en vouloir. Les enfants doivent ĂȘtre trĂšs indulgents envers les grandes personnes.

Ale my, čo rozumieme ĆŸivotu, prirodzene, o čísla veÄŸmi nedbĂĄme. Tento prĂ­beh by som bol rĂĄd začal rozprĂĄvaĆ„ tak, ako sa začínajĂș rozprĂĄvky. RĂĄd by som bol povedal:

Mais, bien sĂ»r, nous qui comprenons la vie, nous nous moquons bien des numĂ©ros! J’aurais aimĂ© commencer cette histoire Ă  la façon des contes de fĂ©es. J’aurais aimĂ© dire:

„Bol raz jeden MalĂœ princ, ktorĂœ bĂœval na planĂ©te iba o niečo vĂ€ÄĆĄej ako on sĂĄm, a potreboval nejakĂ©ho priateÄŸa
“ TĂœm, čo rozumejĂș ĆŸivotu, by sa to zdalo oveÄŸa pravdivejĆĄie.

«Il Ă©tait une fois un petit prince qui habitait une planĂšte Ă  peine plus grande que lui, et qui avait besoin d’un ami » Pour ceux qui comprennent la vie, ça aurait eu l’air beaucoup plus vrai.

A ja nechcem, aby sa moja kniĆŸka čítala ÄŸahkovĂĄĆŸne. CĂ­tim veÄŸkĂœ ĆŸiaÄŸ, keď rozprĂĄvam tieto spomienky. Je uĆŸ ĆĄesĆ„ rokov odvtedy, čo mĂŽj priateÄŸ odiĆĄiel i s ovečkou. Ak sa ho tu pokĂșĆĄam opĂ­saĆ„, robĂ­m to preto, aby som naƈho nezabudol.

Car je n’aime pas qu’on lise mon livre Ă  la lĂ©gĂšre. J’éprouve tant de chagrin Ă  raconter ces souvenirs. Il y a six ans dĂ©jĂ  que mon ami s’en est allĂ© avec son mouton. Si j’essaie ici de le dĂ©crire, c’est afin de ne pas l’oublier.

ZabudnĂșĆ„ na priateÄŸa je smutnĂ©. KaĆŸdĂœ človek nemal priateÄŸa. A mĂŽĆŸem sa staĆ„ takĂœm ako dospelĂ­, čo sa nezaujĂ­majĂș o nič, len o čísla.

C’est triste d’oublier un ami. Tout le monde n’a pas eu un ami. Et je puis devenir comme les grandes personnes qui ne s’intĂ©ressent plus qu’aux chiffres.

A preto som si aj kĂșpil ĆĄkatuÄŸku farieb a ceruzky. Je veÄŸmi Ć„aĆŸkĂ© pustiĆ„ sa znova do kreslenia v mojom veku, keď som to skĂșĆĄal iba ako ĆĄesĆ„ročnĂœ s kresbami zatvorenĂœch a otvorenĂœch veÄŸhadov!

C’est donc pour ça encore que j’ai achetĂ© une boĂźte de couleurs et des crayons. C’est dur de se remettre au dessin, Ă  mon Ăąge, quand on n’a jamais fait d’autres tentatives que celle d’un boa fermĂ© et celle d’un boa ouvert, Ă  l’ñge de six ans!

Prirodzene, pokĂșsim sa urobiĆ„ čo najvernejĆĄie portrĂ©ty. Ale nie som si celkom istĂœ, či sa mi to podarĂ­. Jedna kresba je dosĆ„ dobrĂĄ, a druhĂĄ sa mu ani nepodobĂĄ.

J’essaierai, bien sĂ»r, de faire des portraits le plus ressemblants possible. Mais je ne suis pas tout Ă  fait certain de rĂ©ussir. Un dessin va, et l’autre ne ressemble plus.

Trochu zle som odhadol aj jeho postavu. Tu je MalĂœ princ priveÄŸkĂœ. Tam je primalĂœ. Som aj v rozpakoch, akĂș farbu daĆ„ jeho obleku. NuĆŸ to skĂșĆĄam raz tak, raz onak, ako mi to kedy ide.

Je me trompe un peu aussi sur la taille. Ici le petit prince est trop grand. LĂ  il est trop petit. J’hĂ©site aussi sur la couleur de son costume. Alors je tĂątonne comme ci et comme ça, tant bien que mal.

Nakoniec sa zmĂœlim v niektorĂœch dĂŽleĆŸitĂœch podrobnostiach. Ale to mi uĆŸ musĂ­te prepáčiĆ„. MĂŽj priateÄŸ nikdy nič nevysvetÄŸoval. MoĆŸno si o mne myslel, ĆŸe som takĂœ ako on. Ale bohuĆŸiaÄŸ, ja nedokĂĄĆŸem vidieĆ„ ovečky cez debničky. HĂĄdam som uĆŸ trochu ako tĂ­ dospelĂ­. Akiste som zostarol.

Je me tromperai enfin sur certains dĂ©tails plus importants. Mais ça, il faudra me le pardonner. Mon ami ne donnait jamais d’explications. Il me croyait peut-ĂȘtre semblable Ă  lui. Mais moi, malheureusement, je ne sais pas voir les moutons Ă  travers les caisses. Je suis peut-ĂȘtre un peu comme les grandes personnes. J’ai dĂ» vieillir.

V

CHAPITRE V

KaĆŸdĂœ deƈ som sa dozvedel niečo o jeho planĂ©te, o odchode, o ceste. Pomaličky, z nĂĄhodou vyslovenĂœch poznĂĄmok, keď o niečom rozmĂœĆĄÄŸal. Tak som sa na tretĂ­ deƈ oboznĂĄmil s drĂĄmou baobabov.

Chaque jour j’apprenais quelque chose sur la planĂšte, sur le dĂ©part, sur le voyage. Ça venait tout doucement, au hasard des rĂ©flexions. C’est ainsi que, le troisiĂšme jour, je connus le drame des baobabs.

Aj tentoraz to bolo vďaka ovečke, pretoĆŸe MalĂœ princ sa ma znenazdajky spĂœtal, akoby sa ho zmocnili vĂĄĆŸne pochybnosti:

Cette fois-ci encore ce fut grñce au mouton, car brusquement le petit prince m’interrogea, comme pris d’un doute grave:

— Je to pravda, ĆŸe ovečky ohrĂœzajĂș krĂ­ky, vĆĄak?

— C’est bien vrai, n’est-ce pas, que les moutons mangent les arbustes?

— Áno. Je to pravda.

— Oui. C’est vrai.

— Ach! To som rád.

— Ah! Je suis content.

Nepochopil som, prečo je takĂ© dĂŽleĆŸitĂ©, aby ovečky ohrĂœzali krĂ­ky. No MalĂœ princ dodal:

Je ne compris pas pourquoi il Ă©tait si important que les moutons mangeassent les arbustes. Mais le petit prince ajouta:

— Teda ohrĂœzajĂș aj baobaby?

— Par consĂ©quent ils mangent aussi les baobabs?

Upozornil som MalĂ©ho princa, ĆŸe baobaby nie sĂș krĂ­ky, ale stromy veÄŸkĂ© ako kostoly, a keby so sebou odviezol aj celĂ© stĂĄdo slonov, toto stĂĄdo by si neporadilo ani s jednĂœm baobabom.

Je fis remarquer au petit prince que les baobabs ne sont pas des arbustes, mais des arbres grands comme des Ă©glises et que, si mĂȘme il emportait avec lui tout un troupeau d’élĂ©phants, ce troupeau ne viendrait pas Ă  bout d’un seul baobab.

Myƥlienka o ståde slonov Malého princa rozosmiala:

L’idĂ©e du troupeau d’élĂ©phants fit rire le petit prince:

— Museli by sa postaviĆ„ jeden na druhĂ©ho


— Il faudrait les mettre les uns sur les autres


Ale mĂșdro poznamenal:

Mais il remarqua avec sagesse:

— SkĂŽr neĆŸ tie baobaby narastĂș, najprv sĂș malĂ©.

— Les baobabs, avant de grandir, ça commence par ĂȘtre petit.

— SprĂĄvne! Ale pre čo chceĆĄ, aby tvoje ovečky ohrĂœzali malĂ© baobaby?

— C’est exact! Mais pourquoi veux-tu que tes moutons mangent les petits baobabs?

Odpovedal mi: „Len tak!“ akoby iĆĄlo o niečo samozrejmĂ©.

Il me rĂ©pondit: «Ben! Voyons!» comme s’il s’agissait lĂ  d’une Ă©vidence.

A musel som vynaloĆŸiĆ„ veÄŸa dĂŽvtipu, aby som tento problĂ©m sĂĄm pochopil.

Et il me fallut un grand effort d’intelligence pour comprendre à moi seul ce problùme.

A naozaj, na planĂ©te MalĂ©ho princa ako na vĆĄetkĂœch planĂ©tach rĂĄstli uĆŸitočnĂ© i neuĆŸitočnĂ© rastliny. Teda z dobrĂœch semien uĆŸitočnĂ© rastliny a zo zlĂœch semien burina.

Et en effet, sur la planÚte du petit prince, il y avait comme sur toutes les planÚtes, de bonnes herbes et de mauvaises herbes. Par conséquent de bonnes graines de bonnes herbes et de mauvaises graines de mauvaises herbes.

LenĆŸe semenĂĄ sĂș neviditeÄŸnĂ©. Spia hlboko v zemi, kĂœm niektorĂ©mu z nich neprĂ­de na um, ĆŸe sa zobudĂ­. NuĆŸ sa povystiera a najprv bojazlivo vyĆŸenie k slnku pĂŽvabnĂœ neĆĄkodnĂœ vĂœhonček.

Mais les graines sont invisibles. Elles dorment dans le secret de la terre jusqu’à ce qu’il prenne fantaisie Ă  l’une d’elles de se rĂ©veiller. Alors elle s’étire, et pousse d’abord timidement vers le soleil une ravissante petite brindille inoffensive.

Ak je to vĂœhonček reďkovky alebo ruĆŸe, mĂŽĆŸeme ho nechaĆ„, nech rastie. No ak ide o burinu, treba ju vytrhnĂșĆ„ hneď, ako ju vieme rozoznaĆ„.

S’il s’agit d’une brindille de radis ou de rosier, on peut la laisser pousser comme elle veut. Mais s’il s’agit d’une mauvaise plante, il faut arracher la plante aussitît, dùs qu’on a su la reconnaütre.

NuĆŸ a na planĂ©te MalĂ©ho princa sa vyskytovali hroznĂ© semená
 boli to semenĂĄ baobabov. PĂŽda planĂ©ty bola nimi zamorenĂĄ.

Or il y avait des graines terribles sur la planĂšte du petit prince
 c’étaient les graines de baobabs. Le sol de la planĂšte en Ă©tait infestĂ©.

Ak sa do baobabu pustĂ­me prĂ­liĆĄ neskoro, nikdy sa ho uĆŸ nezbavĂ­me. ZaplnĂ­ celĂș planĂ©tu. Prevƕta ju svojimi koreƈmi. Ak je planĂ©ta veÄŸmi malĂĄ a ak je baobabov veÄŸmi veÄŸa, roztrhnĂș ju na kusy.

Or un baobab, si l’on s’y prend trop tard, on ne peut jamais plus s’en dĂ©barrasser. Il encombre toute la planĂšte. Il la perfore de ses racines. Et si la planĂšte est trop petite, et si les baobabs sont trop nombreux, ils la font Ă©clater.

„Je to otĂĄzka disciplĂ­ny,“ povedal mi neskĂŽr MalĂœ princ. „Keď dĂĄm rĂĄno do poriadku seba, treba starostlivo uprataĆ„ aj planĂ©tu. MusĂ­m sa prinĂștiĆ„ pravidelne vytrhĂĄvaĆ„ aj baobaby, hneď ako sa dajĂș rozoznaĆ„ od ruĆŸĂ­, na ktorĂ© sa veÄŸmi podobajĂș, keď sĂș eĆĄte malĂ©. Je to veÄŸmi nudnĂĄ, ale veÄŸmi ÄŸahkĂĄ robota.“

— C’est une question de discipline, me disait plus tard le petit prince. Quand on a terminĂ© sa toilette du matin, il faut faire soigneusement la toilette de la planĂšte. Il faut s’astreindre rĂ©guliĂšrement Ă  arracher les baobabs dĂšs qu’on les distingue d’avec les rosiers auxquels ils ressemblent beaucoup quand ils sont trĂšs jeunes. C’est un travail trĂšs ennuyeux, mais trĂšs facile.

A jednĂ©ho dƈa mi poradil, aby som sa pousiloval urobiĆ„ vĂœstiĆŸnĂș a peknĂș kresbu, nech si to deti u nĂĄs doma dobre vĆĄtepia do pamĂ€ti.

Et un jour il me conseilla de m’appliquer Ă  rĂ©ussir un beau dessin, pour bien faire entrer ça dans la tĂȘte des enfants de chez moi.

„Ak budĂș raz cestovaĆ„,“ vravel mi, „mĂŽĆŸe sa im to zĂ­sĆ„. Niekedy to nemĂĄ neprĂ­jemnĂ© nĂĄsledky, keď si prĂĄcu odloĆŸĂ­me na neskorĆĄie. No ak ide o baobaby, je to vĆŸdy katastrofa. Poznal som jednu planĂ©tu, na ktorej bĂœval lenivec. Zanedbal tri krĂ­ky
“

— S’ils voyagent un jour, me disait-il, ça pourra leur servir. Il est quelquefois sans inconvĂ©nient de remettre Ă  plus tard son travail. Mais, s’il s’agit des baobabs, c’est toujours une catastrophe. J’ai connu une planĂšte, habitĂ©e par un paresseux. Il avait nĂ©gligĂ© trois arbustes


A tak som podÄŸa Ășdajov MalĂ©ho princa tĂșto planĂ©tu nakreslil. NerĂĄd poučujem. Ale nebezpečenstvo baobabov je tak mĂĄlo znĂĄme a riziko, ktorĂ©mu sa vystavuje kaĆŸdĂœ, kto by zablĂșdil na nejakom asteroide, je takĂ© veÄŸkĂ©, ĆŸe tento jedinĂœ raz urobĂ­m vo svojej zdrĆŸanlivosti vĂœnimku.

Et, sur les indications du petit prince, j’ai dessinĂ© cette planĂšte-lĂ . Je n’aime guĂšre prendre le ton d’un moraliste. Mais le danger des baobabs est si peu connu, et les risques courus par celui qui s’égarerait dans un astĂ©roĂŻde sont si considĂ©rables, que, pour une fois, je fais exception Ă  ma rĂ©serve.

HovorĂ­m: „Deti! Dajte si pozor na baobaby!“ TĂșto kresbu som vypracoval tak dĂŽkladne preto, aby som svojich priateÄŸov varoval pred nebezpečenstvom, ktorĂ© im uĆŸ dlho hrozĂ­, prĂĄve tak ako mne, a ktorĂ© nepoznajĂș. Ponaučenie, čo som im dal, stĂĄlo za tĂș nĂĄmahu.

Je dis: «Enfants! Faites attention aux baobabs!» C’est pour avertir mes amis d’un danger qu’ils frĂŽlaient depuis longtemps, comme moi-mĂȘme, sans le connaĂźtre, que j’ai tant travaillĂ© ce dessin-lĂ . La leçon que je donnais en valait la peine.

MoĆŸno sa opĂœtate: „Prečo inĂ© kresby v tejto kniĆŸke nie sĂș takĂ© veÄŸkolepĂ© ako obrĂĄzok baobabov?“ Odpoveď je naozaj jednoduchĂĄ: pokĂșĆĄal som sa, ale nepodarilo sa mi to. Keď som kreslil baobaby, povzbudzovalo ma vedomie, ĆŸe je to naliehavĂĄ zĂĄleĆŸitosĆ„.

Vous vous demanderez peut-ĂȘtre: Pourquoi n’y a-t-il pas, dans ce livre, d’autres dessins aussi grandioses que le dessin des baobabs? La rĂ©ponse est bien simple: J’ai essayĂ© mais je n’ai pas pu rĂ©ussir. Quand j’ai dessinĂ© les baobabs j’ai Ă©tĂ© animĂ© par le sentiment de l’urgence.

VI

CHAPITRE VI

Ach, MalĂœ princ, takto som pomaly pochopil tvoj prostĂœ smutnĂœ ĆŸivot. DlhĂœ čas boli tvojĂ­m jedinĂœm rozptĂœlenĂ­m iba čarovnĂ© zĂĄpady slnka. TĂșto novĂș podrobnosĆ„ som sa dozvedel rĂĄno ĆĄtvrtĂ©ho dƈa, keď si mi povedal:

Ah! petit prince, j’ai compris, peu Ă  peu, ainsi, ta petite vie mĂ©lancolique. Tu n’avais eu longtemps pour distraction que la douceur des couchers de soleil. J’ai appris ce dĂ©tail nouveau, le quatriĂšme jour au matin, quand tu m’as dit:

— MĂĄm veÄŸmi rĂĄd zĂĄpady slnka. Poďme sa pozrieĆ„ na jeden zĂĄpad slnka


— J’aime bien les couchers de soleil. Allons voir un coucher de soleil


— Ale musĂ­me počkaƄ 

— Mais il faut attendre


— Na čo mĂĄme počkaĆ„?

— Attendre quoi?

— MusĂ­me počkaĆ„, kĂœm slnko začne zapadaĆ„.

— Attendre que le soleil se couche.

Najprv si bol veÄŸmi prekvapenĂœ, ale potom si sa zasmial sĂĄm nad sebou. A povedal si mi:

Tu as eu l’air trĂšs surpris d’abord, et puis tu as ri de toi-mĂȘme. Et tu m’as dit:

— StĂĄle si myslĂ­m, ĆŸe som doma!

— Je me crois toujours chez moi!

Skutočne. Keď je v SpojenĂœch ĆĄtĂĄtoch poludnie, kaĆŸdĂœ vie, ĆŸe nad FrancĂșzskom slnko zapadĂĄ. Postačilo by, keby sme sa za minĂștku dostali z Ameriky do FrancĂșzska, a mohli by sme sa pozeraĆ„ na zĂĄpad slnka.

En effet. Quand il est midi aux États-Unis, le soleil, tout le monde le sait, se couche sur la France. Il suffirait de pouvoir aller en France en une minute pour assister au coucher de soleil.

BohuĆŸiaÄŸ, FrancĂșzsko je prĂ­liĆĄ ďaleko. Ale na tvojej maličkej planĂ©te ti stačilo potiahnuĆ„ stoličku o niekoÄŸko krokov. A dĂ­val si sa na zmrĂĄkanie zakaĆŸdĂœm, keď sa ti zachcelo


Malheureusement la France est bien trop éloignée. Mais, sur ta si petite planÚte, il te suffisait de tirer ta chaise de quelques pas. Et tu regardais le crépuscule chaque fois que tu le désirais


— JednĂ©ho dƈa som videl zapadaĆ„ slnko ĆĄtyridsaĆ„ĆĄtyri rĂĄz!

— Un jour, j’ai vu le soleil se coucher quarante-trois fois!

O chvĂ­ÄŸu si dodal:

Et un peu plus tard tu ajoutais:

— Vieơ
 keď je človeku veÄŸmi smutno, rĂĄd hÄŸadĂ­ na zĂĄpad slnka


— Tu sais
 quand on est tellement triste on aime les couchers de soleil


— Teda v ten deƈ, keď si ho videl ĆĄtyridsaĆ„ĆĄtyri rĂĄz, bol si aĆŸ takĂœ veÄŸmi smutnĂœ?

— Le jour des quarante-trois fois tu Ă©tais donc tellement triste?

Ale MalĂœ princ neodpovedal.

Mais le petit prince ne répondit pas.

VII

CHAPITRE VII

Piateho dƈa sa mi opÀƄ vďaka ovečke odhalilo ďalĆĄie tajomstvo MalĂ©ho princa. Znenazdajky, bez okolkov sa ma spĂœtal, akoby to bol vĂœsledok dlhĂ©ho uvaĆŸovania nad nejakĂœm problĂ©mom:

Le cinquiĂšme jour, toujours grĂące au mouton, ce secret de la vie du petit prince me fut rĂ©vĂ©lĂ©. Il me demanda avec brusquerie, sans prĂ©ambule, comme le fruit d’un problĂšme longtemps mĂ©ditĂ© en silence:

— Ak ovečka ohrĂœza krĂ­ky, ĆŸerie aj kvetiny?

— Un mouton, s’il mange les arbustes, il mange aussi les fleurs?

— Ovečka zoĆŸerie vĆĄetko, na čo natrafĂ­.

— Un mouton mange tout ce qu’il rencontre.

— Aj kvetiny, čo majĂș tƕne?

— MĂȘme les fleurs qui ont des Ă©pines?

— Áno. Aj kvetiny, čo majĂș tƕne.

— Oui. MĂȘme les fleurs qui ont des Ă©pines.

— Tak načo sĂș tie tƕne?

— Alors les Ă©pines, Ă  quoi servent-elles?

Nevedel som to. Bol som prĂĄve veÄŸmi zaneprĂĄzdnenĂœ, pokĂșĆĄal som sa odskrutkovaĆ„ silne pritiahnutĂœ svornĂ­k na motore. A bol som naozaj ustarostenĂœ, lebo sa ukazovalo, ĆŸe porucha motora je veÄŸmi vĂĄĆŸna. A pretoĆŸe sa mi pitnĂĄ voda míƈala, obĂĄval som sa toho najhorĆĄieho.

Je ne le savais pas. J’étais alors trĂšs occupĂ© Ă  essayer de dĂ©visser un boulon trop serrĂ© de mon moteur. J’étais trĂšs soucieux car ma panne commençait de m’apparaĂźtre comme trĂšs grave, et l’eau Ă  boire qui s’épuisait me faisait craindre le pire.

— Načo sĂș tie tƕne?

— Les Ă©pines, Ă  quoi servent-elles?

MalĂœ princ sa nikdy nevzdal otĂĄzky, keď ju uĆŸ raz poloĆŸil. Zlostil som sa na svornĂ­k a odpovedal som mu, čo mi priĆĄlo na jazyk:

Le petit prince ne renonçait jamais Ă  une question, une fois qu’il l’avait posĂ©e. J’étais irritĂ© par mon boulon et je rĂ©pondis n’importe quoi:

— Tƕne nie sĂș nanič, je to od kvetĂ­n číra zlomyseÄŸnosĆ„!

— Les Ă©pines, ça ne sert Ă  rien, c’est de la pure mĂ©chancetĂ© de la part des fleurs!

— Och!

— Oh!

Ale po chvíli ticha s akousi nenåvisƄou v hlase zvolal:

Mais aprÚs un silence il me lança, avec une sorte de rancune:

— NeverĂ­m ti! Kvetiny sĂș slabĂ©. SĂș prostoduchĂ©. ZabezpečujĂș sa, ako mĂŽĆŸu. Myslia si, ĆŸe sĂș straĆĄnĂ©, keď majĂș tƕne


— Je ne te crois pas! Les fleurs sont faibles. Elles sont naĂŻves. Elles se rassurent comme elles peuvent. Elles se croient terribles avec leurs Ă©pines


Neodpovedal som. V tej chvĂ­li som si vravel: „Ak ten svornĂ­k nepovolĂ­, vyrazĂ­m ho kladivom.“ MalĂœ princ znova preruĆĄil moje Ășvahy:

Je ne rĂ©pondis rien. À cet instant-lĂ  je me disais: «Si ce boulon rĂ©siste encore, je le ferai sauter d’un coup de marteau.» Le petit prince dĂ©rangea de nouveau mes rĂ©flexions:

— A ty si myslĂ­ĆĄ, ĆŸe kvetiny


— Et tu crois, toi, que les fleurs


— Ale nie! KdeĆŸeby! Ja si nič nemyslĂ­m! Odpovedal som ti len tak, čo mi priĆĄlo na jazyk. Ja sa predsa zaoberĂĄm vĂĄĆŸnymi vecami!

— Mais non! Mais non! Je ne crois rien! J’ai rĂ©pondu n’importe quoi. Je m’occupe, moi, de choses sĂ©rieuses!

HÄŸadel na mƈa celĂœ uĆŸasnutĂœ.

Il me regarda stupéfiait.

—VĂĄĆŸnymi vecami!

— De choses sĂ©rieuses!

Videl ma, ako sa s kladivom v ruke, prsty čierne od starĂ©ho oleja, sklåƈam nad akĂœmsi predmetom, čo sa mu zdal veÄŸmi ĆĄkaredĂœ.

Il me voyait, mon marteau à la main, et les doigts noirs de cambouis, penché sur un objet qui lui semblait trÚs laid.

— Hovoríơ ako dospelí!

— Tu parles comme les grandes personnes!

To ma trochu zahanbilo. Ale on nemilosrdne dodal:

Ça me fit un peu honte. Mais, impitoyable, il ajouta:

— Vơetko popletieơ
 vơetko pomieơaơ!

— Tu confonds tout
 tu mĂ©langes tout!

Bol naozaj veÄŸmi nahnevanĂœ. Pohadzoval vo vetre svojimi zlatoĆŸltĂœmi vlasmi. Pokračoval:

Il était vraiment trÚs irrité. Il secouait au vent des cheveux tout dorés:

— PoznĂĄm planĂ©tu, kde bĂœva jeden pĂĄn, celĂœ červenĂœ v tvĂĄri. Nikdy neprivoƈal ku kvetu. Nikdy sa nezahÄŸadel na hviezdu. Nikdy nemal nikoho rĂĄd. Nikdy nerobil nič inĂ©, iba spočítaval. A po celĂœ deƈ opakuje ako ty: „Ja som vĂĄĆŸny človek! Ja som vĂĄĆŸny človek!“ A to ho napÄșƈa pĂœchou. Ale to nie je človek, to je hrĂ­b!

— Je connais une planĂšte oĂč il y a un Monsieur cramoisi. Il n’a jamais respirĂ© une fleur. Il n’a jamais regardĂ© une Ă©toile. Il n’a jamais aimĂ© personne. Il n’a jamais rien fait d’autre que des additions. Et toute la journĂ©e il rĂ©pĂšte comme toi: «Je suis un homme sĂ©rieux! Je suis un homme sĂ©rieux!» et ça le fait gonfler d’orgueil. Mais ce n’est pas un homme, c’est un champignon!

— Čoje to?

— Un quoi?

— Hríb!

— Un champignon!