Le Petit Prince / MalĂœ princ — w językach francuskim i sƂowackim. Strona 4

Francusko-sƂowacka dwujęzyczna ksiÄ…ĆŒka

Antoine de Saint-Exupéry

Le Petit Prince

Antoine de Saint-Exupéry

MalĂœ princ

— Si j’ordonnais Ă  un gĂ©nĂ©ral de voler d’une fleur Ă  l’autre Ă  la façon d’un papillon, ou d’écrire une tragĂ©die, ou de se changer en oiseau de mer, et si le gĂ©nĂ©ral n’exĂ©cutait pas l’ordre reçu, qui, de lui ou de moi, serait dans son tort?

— Keby som prikĂĄzal niektorĂ©mu generĂĄlovi, aby lietal z kvetiny na kvetinu ako motĂœÄŸ, alebo aby napĂ­sal tragĂ©diu, či aby sa premenil na morskĂ©ho vtĂĄka, a ten generĂĄl by rozkaz nevykonal, kto by to zavinil, on, alebo ja?

— Ce serait vous, dit fermement le petit prince.

— Boli by ste to vy, — pevne odpovedal MalĂœ princ.

— Exact. Il faut exiger de chacun ce que chacun peut donner, reprit le roi. L’autoritĂ© repose d’abord sur la raison. Si tu ordonnes Ă  ton peuple d’aller se jeter Ă  la mer, il fera la rĂ©volution. J’ai le droit d’exiger l’obĂ©issance parce que mes ordres sont raisonnables.

— SprĂĄvne. Od kaĆŸdĂ©ho treba ĆŸiadaĆ„ len to, čo mĂŽĆŸe daĆ„, — pokračoval krĂĄÄŸ. — Autorita sa zakladĂĄ predovĆĄetkĂœm na rozume. Ak prikĂĄĆŸeĆĄ svojmu ÄŸudu, aby sa ĆĄiel hodiĆ„ do mora, urobĂ­ revolĂșciu. Ja mĂĄm prĂĄvo vyĆŸadovaĆ„ posluĆĄnosĆ„, pretoĆŸe moje rozkazy sĂș rozumnĂ©.

— Alors mon coucher de soleil? rappela le petit prince qui jamais n’oubliait une question une fois qu’il l’avait posĂ©e.

— A čo ten mĂŽj zĂĄpad slnka? — pripomenul mu MalĂœ princ, ktorĂœ nikdy nezabĂșdal na otĂĄzku, keď ju uĆŸ raz poloĆŸil.

— Ton coucher de soleil, tu l’auras. Je l’exigerai. Mais j’attendrai, dans ma science du gouvernement, que les conditions soient favorables.

— BudeĆĄ maĆ„ ten svoj zĂĄpad slnka. VyĆŸiadam si ho. Ale vo svojej vladĂĄrskej mĂșdrosti počkĂĄm, kĂœm budĂș priaznivĂ© podmienky.

— Quand ça sera-t-il? s’informa le petit prince.

— A kedy to bude? — zaujĂ­mal sa MalĂœ princ.

— Hem! Hem! lui rĂ©pondit le roi, qui consulta d’abord un gros calendrier, hem! hem! ce sera, vers
 vers
 ce sera ce soir vers sept heures quarante! Et tu verras comme je suis bien obĂ©i.

— Hm, hm! — zamumlal krĂĄÄŸ a najprv nazrel do hrubĂ© ho kalendĂĄra. — Hm, hm, bude to asi
 asi
 bude to dnes večer asi o tri ĆĄtvrte na osem. A uvidĂ­ĆĄ, ako presne sa plnia moje prĂ­kazy.

Le petit prince bĂąilla. Il regrettait son coucher de soleil manquĂ©. Et puis il s’ennuyait dĂ©jĂ  un peu:

MalĂœ princ zĂ­vol. Äœutoval, ĆŸe priĆĄiel o zĂĄpad slnka. A uĆŸ sa aj trochu nudil.

— Je n’ai plus rien à faire ici, dit-il au roi. Je vais repartir!

— NemĂĄm tu uĆŸ čo robiĆ„, — povedal krĂĄÄŸovi. — Idem za sa ďalej!

— Ne pars pas, rĂ©pondit le roi qui Ă©tait si fier d’avoir un sujet. Ne pars pas, je te fais ministre!

— NeodchĂĄdzaj, — povedal krĂĄÄŸ, veď bol takĂœ pyĆĄnĂœ, ĆŸe mĂĄ poddanĂ©ho. — NeodchĂĄdzaj, vymenĂșvam Ć„a za ministra!

— Ministre de quoi?

— Za ministra čoho?

— De
 de la justice!

— Za ministra
 za ministra spravodlivosti!

— Mais il n’y a personne à juger!

— Ale tu niet koho sĂșdiĆ„!

— On ne sait pas, lui dit le roi. Je n’ai pas fait encore le tour de mon royaume. Je suis trùs vieux, je n’ai pas de place pour un carrosse, et ça me fatigue de marcher.

— To sa nevie, — odpovedal mu krĂĄÄŸ. — EĆĄte som nevy konal cestu okolo svojho krĂĄÄŸovstva. Som uĆŸ veÄŸmi starĂœ, nemĂĄm tu miesto pre koč, a chĂŽdza ma unavuje.

— Oh! Mais j’ai dĂ©jĂ  vu, dit le petit prince qui se pencha pour jeter encore un coup d’Ɠil sur l’autre cĂŽtĂ© de la planĂšte. Il n’y a personne lĂ -bas non plus


— Och! Ale ja som ho uĆŸ celĂ© videl, — povedal MalĂœ princ a naklonil sa, aby sa eĆĄte raz pozrel na druhĂș stranu planĂ©ty. — Ani tam na druhej strane nikto nie je


— Tu te jugeras donc toi-mĂȘme, lui rĂ©pondit le roi. C’est le plus difficile. Il est bien plus difficile de se juger soi-mĂȘme que de juger autrui. Si tu rĂ©ussis Ă  bien te juger, c’est que tu es un vĂ©ritable sage.

— BudeĆĄ teda sĂșdiĆ„ sĂĄm seba, — odpovedal mu krĂĄÄŸ. — To je najĆ„aĆŸĆĄie. Je oveÄŸa Ć„aĆŸĆĄie sĂșdiĆ„ samĂ©ho seba ako svojho blĂ­ĆŸneho. Ak sa ti podarĂ­ samĂ©ho seba dobre sĂșdiĆ„, bude to znamenaĆ„, ĆŸe si ozajstnĂœ mudrc.

— Moi, dit le petit prince, je puis me juger moi-mĂȘme n’importe oĂč. Je n’ai pas besoin d’habiter ici.

— SĂșdiĆ„ samĂ©ho seba mĂŽĆŸem hocikde, — vravel MalĂœ princ. — NemusĂ­m bĂœvaĆ„ prĂĄve tu.

— Hem! Hem! dit le roi, je crois bien que sur ma planĂšte il y a quelque part un vieux rat. Je l’entends la nuit. Tu pourras juger ce vieux rat. Tu le condamneras Ă  mort de temps en temps. Ainsi sa vie dĂ©pendra de ta justice. Mais tu le gracieras chaque fois pour l’économiser. Il n’y en a qu’un.

— Hm, hm! — zamumlal krĂĄÄŸ. — MyslĂ­m, ĆŸe na mojej planĂ©te musĂ­ byĆ„ niekde starĂĄ myĆĄ. Počujem ju v noci. MĂŽĆŸeĆĄ sĂșdiĆ„ tĂș starĂș myĆĄ. Z času na čas ju odsĂșdiĆĄ na smrĆ„. Tak bude jej ĆŸivot zĂĄvisieĆ„ od tvojej spravodlivosti. Ale ty jej za kaĆŸdĂœm udelĂ­ĆĄ milosĆ„, aby ti ostala. Je tu len jedna jedinĂĄ.

— Moi, rĂ©pondit le petit prince, je n’aime pas condamner Ă  mort, et je crois bien que je m’en vais.

— Ja nemĂĄm rĂĄd, keď sa odsudzuje na smrĆ„, — odpove— dal MalĂœ princ, — a naozaj si myslĂ­m, ĆŸe odĂ­dem.

— Non, dit le roi.

— Nie, — povedal krĂĄÄŸ.

Mais le petit prince, ayant achevé ses préparatifs, ne voulut point peiner le vieux monarque:

Ale MalĂœ princ bol uĆŸ pripravenĂœ, a pretoĆŸe nechcel starĂ©ho vlĂĄdcu zarmĂștiĆ„, povedal:

— Si Votre MajestĂ© dĂ©sirait ĂȘtre obĂ©ie ponctuellement, elle pourrait me donner un ordre raisonnable. Elle pourrait m’ordonner, par exemple, de partir avant une minute. Il me semble que les conditions sont favorables


— Ak si vaĆĄe veličenstvo ĆŸelĂĄ, aby ho presne poslĂșchali, mohlo by mi daĆ„ rozumnĂœ rozkaz. Mohlo by mi, naprĂ­klad, prikĂĄzaĆ„, aby som odiĆĄiel skĂŽr ako o minĂștu. ZdĂĄ sa mi, ĆŸe podmienky sĂș priaznivé 

Le roi n’ayant rien rĂ©pondu, le petit prince hĂ©sita d’abord, puis, avec un soupir, prit le dĂ©part.

PretoĆŸe krĂĄÄŸ neodpovedal, MalĂœ princ najprv vĂĄhal, potom so vzdychom odchĂĄdzal.

— Je te fais mon ambassadeur, se hñta alors de crier le roi.

— Menujem Ć„a svojĂ­m vyslancom, — poponĂĄhÄŸal sa vtom zakričaĆ„ krĂĄÄŸ.

Il avait un grand air d’autoritĂ©.

TvĂĄril sa veÄŸmi vzneĆĄene.

Les grandes personnes sont bien Ă©tranges, se dit le petit prince, en lui-mĂȘme, durant son voyage.

„DospelĂ­ sĂș veÄŸmi čudnĂ­,“ vravel si MalĂœ princ počas svojej cesty.

CHAPITRE XI

XI

La seconde planÚte était habitée par un vaniteux:

Na druhej planĂ©te bĂœval mĂĄrnivec.

— Ah! Ah! VoilĂ  la visite d’un admirateur! s’écria de loin le vaniteux dĂšs qu’il aperçut le petit prince.

— Ach, ach! PriĆĄiel ma navĆĄtĂ­viĆ„ obdivovateÄŸ! — vykrĂ­kol, len čo v diaÄŸke zazrel MalĂ©ho princa.

Car, pour les vaniteux, les autres hommes sont des admirateurs.

PretoĆŸe mĂĄrnivci vidia v ostatnĂœch ÄŸuďoch svojich obdivovateÄŸov.

— Bonjour, dit le petit prince. Vous avez un drîle de chapeau.

— DobrĂœ deƈ, — povedal MalĂœ princ. — MĂĄte čudnĂœ klobĂșk.

— C’est pour saluer, lui rĂ©pondit le vaniteux. C’est pour saluer quand on m’acclame. Malheureusement il ne passe jamais personne par ici.

— MĂĄm ho preto, aby som mohol pozdravovaĆ„, — odpovedal mu mĂĄrnivec. — Aby som mohol pozdravovaĆ„, keď ma s jasotom vĂ­tajĂș. BohuĆŸiaÄŸ, tadiaÄŸto nikdy nikto nejde.

— Ah oui? dit le petit prince qui ne comprit pas.

— Ach, naozaj? — povedal MalĂœ princ, ktorĂœ mu neporozumel.

— Frappe tes mains l’une contre l’autre, conseilla donc le vaniteux.

— Zatlieskaj, — poradil mu teda márnivec.

Le petit prince frappa ses mains l’une contre l’autre. Le vaniteux salua modestement en soulevant son chapeau.

MalĂœ princ zatlieskal. MĂĄrnivec nadvihol klobĂșk a skromne pozdravil.

«Ça c’est plus amusant que la visite au roi», se dit en lui-mĂȘme le petit prince. Et il recommença de frapper ses mains l’une contre l’autre. Le vaniteux recommença de saluer en soulevant son chapeau.

„Toto je zĂĄbavnejĆĄie ako nĂĄvĆĄteva u krĂĄÄŸa,“ vravel si v duchu MalĂœ princ. A opÀƄ zatlieskal. MĂĄrnivec znova dvĂ­hal klobĂșk z hlavy a pozdravoval.

Aprùs cinq minutes d’exercice le petit prince se fatigua de la monotonie du jeu:

JednotvĂĄrnosĆ„ takejto hry MalĂ©ho princa po piatich minĂștach unavila.

— Et, pour que le chapeau tombe, demanda-t-il, que faut-il faire?

— Čo treba urobiĆ„, aby klobĂșk spadol? — spĂœtal sa.

Mais le vaniteux ne l’entendit pas. Les vaniteux n’entendent jamais que les louanges.

Ale mĂĄrnivec ho nepočul. MĂĄrnivci počujĂș iba chvĂĄlu.

— Est-ce que tu m’admires vraiment beaucoup? demanda-t-il au petit prince.

— Naozaj ma veÄŸmi obdivujeĆĄ? — spĂœtal sa MalĂ©ho princa.

— Qu’est-ce que signifie admirer?

— Čo znamenĂĄ obdivovaĆ„?

— Admirer signifie reconnaĂźtre que je suis l’homme le plus beau, le mieux habillĂ©, le plus riche et le plus intelligent de la planĂšte.

— ObdivovaĆ„ znamenĂĄ uznaĆ„, ĆŸe som najkrajĆĄĂ­, najlepĆĄie oblečenĂœ, najbohatĆĄĂ­ a najinteligentnejĆĄĂ­ človek na planĂ©te.

— Mais tu es seul sur ta planùte!

— Ale veď si na svojej planĂ©te sĂĄm!

— Fais-moi ce plaisir. Admire-moi quand mĂȘme!

— Urob mi tĂș radosĆ„. Aj tak ma obdivuj!

— Je t’admire, dit le petit prince, en haussant un peu les Ă©paules, mais en quoi cela peut-il bien t’intĂ©resser?

— Obdivujem Ć„a, — povedal MalĂœ princ, pokrčiac trochu plecami, — no ako Ć„a to len mĂŽĆŸe zaujĂ­maĆ„?

Et le petit prince s’en fut.

A MalĂœ princ odiĆĄiel.

Les grandes personnes sont dĂ©cidĂ©ment bien bizarres, se dit-il simplement en lui-mĂȘme durant son voyage.

„DospelĂ­ sĂș rozhodne veÄŸmi čudnĂ­,“ vravel si v duchu počas cesty.

CHAPITRE XII

XII

La planÚte suivante était habitée par un buveur. Cette visite fut trÚs courte, mais elle plongea le petit prince dans une grande mélancolie:

Na ďalĆĄej planĂ©te bĂœval pijan. TĂĄto nĂĄvĆĄteva bola veÄŸmi krĂĄtka, ale MalĂœ princ bol po nej veÄŸmi skÄŸĂșčenĂœ.

— Que fais-tu lĂ ? dit-il au buveur, qu’il trouva installĂ© en silence devant une collection de bouteilles vides et une collection de bouteilles pleines.

— Čo tu robĂ­ĆĄ? — spĂœtal sa pijana, ktorĂ© ho naĆĄiel, ako mlčky sedĂ­ pred radom prĂĄzdnych a radom plnĂœch fliaĆĄ.

— Je bois, rĂ©pondit le buveur, d’un air lugubre.

— Pijem, — odpovedal pijan s pochmĂșrnymvĂœrazom.

— Pourquoi bois-tu? lui demanda le petit prince.

— Prečo pijeĆĄ? — pĂœtal sa ho MalĂœ princ.

— Pour oublier, rĂ©pondit le buveur.

— Aby som zabudol, — odpovedal pijan.

— Pour oublier quoi? s’enquit le petit prince qui dĂ©jĂ  le plaignait.

— Aby si zabudol? A na čo? — vyzvedal MalĂœ princ, lebo ho uĆŸ ÄŸutoval.

— Pour oublier que j’ai honte, avoua le buveur en baissant la tĂȘte.

— Aby som zabudol, ĆŸe sa hanbĂ­m, — priznal pijan a ovesil hlavu.

— Honte de quoi? s’informa le petit prince qui dĂ©sirait le secourir.

— Za čo sa hanbĂ­ĆĄ? — vypytoval sa MalĂœ princ, lebo mu chcel pomĂŽcĆ„.

— Honte de boire! acheva le buveur qui s’enferma dĂ©finitivement dans le silence.

— HanbĂ­m sa, ĆŸe pijem! — dodal pijan a načisto sa od mlčal.

Et le petit prince s’en fut, perplexe.

A MalĂœ princ celĂœ zmĂ€tenĂœ odiĆĄiel.

Les grandes personnes sont dĂ©cidĂ©ment trĂšs trĂšs bizarres, se disait-il en lui-mĂȘme durant le voyage.

„DospelĂ­ sĂș rozhodne veÄŸmi, veÄŸmi čudnĂ­,“ vravel si v duchu počas cesty.

CHAPITRE XIII

XIII

La quatriĂšme planĂšte Ă©tait celle du businessman. Cet homme Ă©tait si occupĂ© qu’il ne leva mĂȘme pas la tĂȘte Ă  l’arrivĂ©e du petit prince.

Ć tvrtĂĄ planĂ©ta patrila biznismenovi. Ten človek bol takĂœ zaujatĂœ, ĆŸe pri prĂ­chode MalĂ©ho princa ani hlavu nezdvihol.

— Bonjour, lui dit celui-ci. Votre cigarette est Ă©teinte.

— DobrĂœ deƈ, — povedal mu MalĂœ princ. — Vyhasla vĂĄm cigareta.

— Trois et deux font cinq. Cinq et sept douze. Douze et trois quinze. Bonjour. Quinze et sept vingt-deux. Vingt-deux et six vingt-huit. Pas le temps de la rallumer. Vingt-six et cinq trente et un. Ouf! Ça fait donc cinq cent un millions six cent vingt-deux mille sept cent trente et un.

— Tri a dva je pÀƄ. PÀƄ a sedem dvanĂĄsĆ„. DvanĂĄsĆ„ a tri pĂ€tnĂĄsĆ„. DobrĂœ deƈ. PĂ€tnĂĄsĆ„ a sedem dvadsaĆ„dva. DvadsaĆ„ dva a ĆĄesĆ„ dvadsaĆ„osem. NemĂĄm čas znova ju zapĂĄliĆ„. DvadsaĆ„ĆĄesĆ„ a pÀƄ tridsaĆ„jeden. Uf! RobĂ­ to teda pÀƄstojeden miliĂłnov ĆĄesĆ„stodvadsaĆ„dvatisĂ­c sedemstotridsaĆ„jeden.

— Cinq cents millions de quoi?

— PÀƄsto miliĂłnov čoho?

— Hein? Tu es toujours lĂ ? Cinq cent un millions de
 je ne sais plus
 J’ai tellement de travail! Je suis sĂ©rieux, moi, je ne m’amuse pas Ă  des balivernes! Deux et cinq sept


— ČoĆŸe? Ty si eĆĄte tu? PÀƄstojeden miliĂłnov
 uĆŸ ne viem čoho
 MĂĄm toÄŸko prĂĄce! Ja som vĂĄĆŸny človek, ne zabĂĄvam sa tĂĄranĂ­m hlĂșpostĂ­! Dva a pÀƄ sedem


— Cinq cent un millions de quoi, rĂ©pĂ©ta le petit prince qui jamais de sa vie, n’avait renoncĂ© Ă  une question, une fois qu’il l’avait posĂ©e.

— PÀƄstojeden miliĂłnov čoho? — opakoval MalĂœ princ, pretoĆŸe sa nikdy v ĆŸivote nevzdal otĂĄzky, ktorĂș uĆŸ raz poloĆŸil.

Le businessman leva la tĂȘte:

Biznismen zodvihol hlavu:

— Depuis cinquante-quatre ans que j’habite cette planĂšte-ci, je n’ai Ă©tĂ© dĂ©rangĂ© que trois fois. La premiĂšre fois ç’a Ă©tĂ©, il y a vingt-deux ans, par un hanneton qui Ă©tait tombĂ© Dieu sait d’oĂč. Il rĂ©pandait un bruit Ă©pouvantable, et j’ai fait quatre erreurs dans une addition.

— Za pÀƄdesiatĆĄtyri rokov, čo bĂœvam na tejto planĂ©te, ma vyruĆĄili len tri razy. Po prvĂœ raz to bolo pred dvadsiatimi dvoma rokmi, keď sem spadol bohvieodkiaÄŸ chrĂșst. Hrozne bzučal a ja som urobil ĆĄtyri chyby pri spočítanĂ­.

La seconde fois ç’a Ă©tĂ©, il y a onze ans, par une crise de rhumatisme. Je manque d’exercice. Je n’ai pas le temps de flĂąner. Je suis sĂ©rieux, moi. La troisiĂšme fois
 la voici! Je disais donc cinq cent un millions


Po druhĂœ raz to bolo pred jedenĂĄstimi rokmi, keď som mal reumatickĂœ zĂĄchvat. ChĂœba mi pohyb. NemĂĄm čas na prechĂĄdzky. Ja som vĂĄĆŸny človek. A po tretĂ­ raz
 prĂĄve teraz! Vravel som teda pÀƄstojeden miliĂłnov


— Millions de quoi?

— Miliónov čoho?

Le businessman comprit qu’il n’était point d’espoir de paix:

Biznismen pochopil, ĆŸe nemĂĄ nijakĂș nĂĄdej na pokoj.

— Millions de ces petites choses que l’on voit quelquefois dans le ciel.

— MiliĂłnov tĂœch malĂœch vecĂ­, ktorĂ© niekedy vidĂ­me na oblohe.

— Des mouches?

— MĂșch?

— Mais non, des petites choses qui brillent.

— Ale nie, tĂœm malĂœch vecĂ­, čo sa trblietajĂș.

— Des abeilles?

— Včiel?

— Mais non. Des petites choses dorĂ©es qui font rĂȘvasser les fainĂ©ants. Mais je suis sĂ©rieux, moi! Je n’ai pas le temps de rĂȘvasser.

— Ale nie. TĂœch malĂœch zlatĂœch vecĂ­, o ktorĂœch plano rojčia povaÄŸači. No ja som vĂĄĆŸny človek! Ja nemĂĄm čas na rojčenie.

— Ah! des Ă©toiles?

— Ach! Hviezd?

— C’est bien ça. Des Ă©toiles.

— To je ono. Hviezd.

— Et que fais-tu de cinq cents millions d’étoiles?

— A čo robĂ­ĆĄ s tĂœmi pÀƄsto miliĂłnmi hviezd?

— Cinq cent un millions six cent vingt-deux mille sept cent trente et un. Je suis sĂ©rieux, moi, je suis prĂ©cis.

— S pÀƄstojeden miliĂłnmi ĆĄesĆ„stodvadsaĆ„dvatisĂ­c sedemstotridsaĆ„jeden hviezdami. Ja som vĂĄĆŸny človek, ja som presnĂœ.

— Et que fais-tu de ces Ă©toiles?

— A čo robĂ­ĆĄ s tĂœmi hviezdami?

— Ce que j’en fais?

— Čo s nimi robím?

— Oui.

— Áno.

— Rien. Je les possùde.

— Nič. Vlastním ich.

— Tu possĂšdes les Ă©toiles?

— Ty vlastníơ hviezdy?

— Oui.

— Áno.

— Mais j’ai dĂ©jĂ  vu un roi qui


— Ale ja som uĆŸ videl krĂĄÄŸa, ktorĂœâ€Š

— Les rois ne possĂšdent pas. Ils «rĂšgnent» sur. C’est trĂšs diffĂ©rent.

— KrĂĄli nevlastnia. Oni vlĂĄdnu nad. To je veÄŸkĂœ rozdiel.

— Et Ă  quoi cela te sert-il de possĂ©der les Ă©toiles?

— A čo z toho mĂĄĆĄ, ĆŸe vlastnĂ­ĆĄ hviezdy?

— Ça me sert Ă  ĂȘtre riche.

— Robí to zo mƈa boháča.

— Et Ă  quoi cela te sert-il d’ĂȘtre riche?

— A čo z toho mĂĄĆĄ, ĆŸe si boháčom?

— À acheter d’autres Ă©toiles, si quelqu’un en trouve.

— MĂŽĆŸem si kĂșpiĆ„ inĂ© hviezdy, ak niekto nejakĂ© objavĂ­.

Celui-lĂ , se dit en lui-mĂȘme le petit prince, il raisonne un peu comme mon ivrogne.

„Tento človek,“ vravel si v duchu MalĂœ princ, „mudruje skoro ako ten mĂŽj opilec.“

Cependant il posa encore des questions:

Aj tak mu eĆĄte poloĆŸil ďalĆĄie otĂĄzky:

— Comment peut-on possĂ©der les Ă©toiles?

— Ako mĂŽĆŸeme vlastniĆ„ hviezdy?

— À qui sont-elles? riposta, grincheux, le businessman.

— A komu patria? — odsekol nevrlo biznismen.

— Je ne sais pas. À personne.

— Neviem. Nikomu.