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Lumikuningatar / La Reine des Neiges — ĐœĐ° Ń„Ń–ĐœŃĐșĐ°Đč і Ń„Ń€Đ°ĐœŃ†ŃƒĐ·ŃĐșĐ°Đč ĐŒĐŸĐČах. ĐĄŃ‚Đ°Ń€ĐŸĐœĐșĐ° 3

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Hans Christian Andersen

Lumikuningatar

Hans Christian Andersen

La Reine des Neiges

KyllÀ, sen tÀytyi olla hÀn. HÀn kuvitteli elÀvÀsti mielessÀÀn hÀnen viisaita silmiÀÀn, hÀnen pitkiÀ hiuksiaan. HÀn aivan saattoi nÀhdÀ, kuinka hÀn hymyili, kun he istuivat kotona ruusujen alla.

Elle n’en doutait presque plus ; le signalement donnĂ© par la corneille ne lui paraissait pas applicable Ă  un autre. Les yeux vifs et intelligents, les beaux cheveux longs, la langue dĂ©liĂ©e et bien pendue, comme on dit, tout lui dĂ©signait le petit Kay. Elle le voyait dĂ©jĂ  devant elle ; elle se le reprĂ©sentait lui souriant comme lorsqu’ils Ă©taient assis cĂŽte Ă  cĂŽte sous les rosiers de la mansarde.

Varmaan hÀn tulee iloiseksi, kun nÀkee Gerdan, kuulee, minkÀ pitkÀn matkan hÀn on kulkenut hÀnen tÀhtensÀ, ja saa tietÀÀ, kuinka suruissaan kaikki kotona olivat, kun ei hÀn palannut.

« Comme il va se rĂ©jouir de me revoir ! pensait-elle. Comme il sera curieux d’apprendre le long chemin que j’ai fait Ă  cause de lui !

Oi sitÀ pelkoa ja iloa!

Et qu’il sera touchĂ© de savoir la dĂ©solation qui a rĂ©gnĂ© chez lui et chez nous, lorsqu’on ne l’a pas vu revenir ! »

Nyt he olivat portaissa. SiellÀ paloi kaapilla pieni lamppu. KeskellÀ lattiaa seisoi kesy varis, kÀÀnnellen pÀÀtÀÀn joka taholle ja katseli Gerdaa, joka niiasi, niinkuin isoÀiti oli opettanut.

Elles montĂšrent l’escalier. En haut se trouvait une petite lampe allumĂ©e sur un meuble. La corneille apprivoisĂ©e Ă©tait sur le sol, sautillant et tournant coquettement la tĂȘte de cĂŽtĂ© et d’autre, Gerda, s’inclinant, lui fit une belle rĂ©vĂ©rence, comme sa grand’mĂšre lui avait appris Ă  la faire.

— Sulhaseni on puhunut teistĂ€ niin kauniisti, pieni neitiseni, sanoi kesy varis. — TeidĂ€n ”vita’nne”, niinkuin sitĂ€ sanotaan, on sekin hyvin liikuttava. Otatteko lampun, niin minĂ€ kuljen edellĂ€. Me kuljemme tĂ€stĂ€ suoraan, niin emme tapaa ketÀÀn.

« Ma fiancĂ©e m’a dit beaucoup de bien de vous, ma petite demoiselle, dit la corneille. Vos malheurs m’ont Ă©mue, et j’ai promis de vous venir en aide. Maintenant, voulez-vous prendre la lampe ? je vous montrerai le chemin. N’ayez pas peur, nous ne rencontrerons personne.

— TÀÀllĂ€ taitaa tulla joku heti perĂ€ssĂ€! sanoi Gerda ja hĂ€nen ohitsensa suhahti. NĂ€ytti olevan ikÀÀnkuin varjoja seinÀÀ vastaan, hevosia liehuvin harjoin ja ohuin jaloin, metsĂ€styspalvelijoita, herroja ja naisia ratsain.

— Il me semble, dit Gerda, qu’il vient quelqu’un derriĂšre nous. »
On voyait, en effet, se dessiner sur la muraille des ombres de chevaux en criniĂšres flottantes, aux jambes maigres, tout un Ă©quipage de chasse, des cavaliers et des dames sur les chevaux galopants.

— Ne ovat vain unia, sanoi varis, — ne tulevat noutamaan korkeiden herrasvĂ€kien ajatuksia metsĂ€stysretkelle. HyvĂ€ onkin, niin voitte paremmin katsella heitĂ€ vuoteessa. Mutta nĂ€yttĂ€kÀÀkin, ettĂ€ jos pÀÀsette arvoon ja kunniaan, osoitatte kiitollista mieltĂ€.

« Ce sont des fantĂŽmes, dit la corneille ; ils viennent chercher les pensĂ©es de Leurs Altesses pour les mener Ă  la chasse folle des rĂȘves. Cela n’en vaut que mieux pour vous. Le prince et la princesse se rĂ©veilleront moins aisĂ©ment, et vous aurez le temps de les mieux considĂ©rer. Je n’ai pas besoin de vous dire que, si vous arrivez aux honneurs et aux dignitĂ©s, nous espĂ©rons que vous vous montrerez reconnaissante envers nous.

— EihĂ€n siitĂ€ kannata puhua, sanoi metsĂ€varis.

— Cela s’entend de soi, » dit la corneille rustique. On voyait bien par ces mots qu’elle n’était guĂšre civilisĂ©e et n’avait pas l’expĂ©rience des cours.

Nyt he tulivat ensimÀiseen saliin, se oli ruusunpunaista silkkiÀ taidokkaine kukkineen, jotka ylenivÀt pitkin seiniÀ. TÀÀllÀ suhisivat jo unet heidÀn ohitsensa, mutta he kulkivat niin nopeasti, ettei Gerda saanut nÀhdÀ korkeaa herrasvÀkeÀ.

Elles arrivĂšrent dans une premiĂšre salle, dont les murs Ă©taient tendus de satin rose brodĂ© de fleurs. Les RĂȘves y passĂšrent, s’en revenant au galop, mais si vite, que Gerda n’eut pas le temps de voir les pensĂ©es de Leurs Altesses, qu’ils emmenaient.

Toinen sali kÀvi toistaan komeammaksi, tahtoi oikein ÀllistyttÀÀ, ja nyt he olivat makuuhuoneessa.

Puis elles entrĂšrent dans une autre salle, puis dans une troisiĂšme, l’une plus magnifique que l’autre. Oui, certes, il y avait de quoi perdre sa prĂ©sence d’esprit en voyant ce luxe prodigieux. Mais Gerda y arrĂȘtait Ă  peine les yeux, et ne pensait qu’à revoir Kay, son compagnon. Les voici enfin dans la chambre Ă  coucher.

Sen katto muistutti suurta palmua, jonka lehdet ovat lasia ja keskellÀ lattiaa riippui paksussa kultavarressa kaksi vuodetta, jotka kumpikin olivat liljan muotoiset.

Le plafond en cristal formait une large couronne de feuilles de palmier. Au milieu s’élevait une grosse tige d’or massif, qui portait deux lits semblables Ă  des fleurs de lis :

Toinen oli valkoinen, siinÀ makasi prinsessa, toinen punainen ja siitÀ piti Gerdan etsiÀ pientÀ Kaita. HÀn taivutti syrjÀÀn muuatta punaista lehteÀ ja silloin hÀn nÀki vallan ruskean niskan. Oi, se oli Kai!

l’un blanc, oĂč reposait la princesse ; l’autre couleur de feu, oĂč reposait le prince. Gerda s’en approcha, sĂ»re d’y trouver son ami. Elle releva une des feuilles jaune-rouge, qu’on rabaissait le soir ; elle vit la nuque du dormeur, dont les bras cachaient le visage.

HĂ€n huusi aivan ÀÀneen hĂ€nen nimensĂ€, valaisi hĂ€ntĂ€ lampulla — unet humisivat taas ratsain huoneeseen —, hĂ€n herĂ€si, kÀÀnsi pÀÀtÀÀn ja — se ei ollutkaan pieni Kai!

Elle crut reconnaĂźtre cette nuque lĂ©gĂšrement brune, et elle appela Kay par son nom, tenant la lampe en avant pour qu’il la vĂźt en ouvrant les yeux. Les fantĂŽmes du rĂȘve arrivĂšrent au triple galop, ramenant l’esprit du jeune prince. Il s’éveilla, tourna la tĂȘte. Ce n’était pas le petit Kay !

Vain prinssin niska muistutti hÀntÀ, mutta nuori ja kaunis hÀn oli. Ja valkoisesta liljavuoteesta kurkisti prinsessa ja kysyi, mikÀ oli. Silloin itki pieni Gerda ja kertoi koko tarinansa ja kaikki, mitÀ varikset olivat tehneet hÀnen hyvÀkseen.

Ils ne se ressemblaient que par la nuque. Le prince ne laissait pourtant pas d’ĂȘtre un joli garçon. VoilĂ  que la princesse avança sa gentille figure sous les feuilles de lis blanches, et demanda qui Ă©tait lĂ . La petite Gerda, sanglotant, resta un moment sans rĂ©pondre ; ensuite elle raconta toute son histoire, et n’omit pas de dire notamment combien les corneilles avaient Ă©tĂ© complaisantes pour elle.

— SinĂ€ pieni raukka! sanoivat prinssi ja prinsessa ja he kehuivat variksia ja sanoivat, etteivĂ€t olleet niille ensinkÀÀn suuttuneet, mutta heidĂ€n ei kuitenkaan pitĂ€isi tehdĂ€ tĂ€tĂ€ toiste. Joka tapauksessa oli niiden saatava palkinto.

« Pauvre petite ! » firent le prince et la princesse attendris. Et ils complimentĂšrent les deux braves bĂȘtes, les assurĂšrent qu’ils n’étaient pas fĂąchĂ©s de ce qu’elles avaient fait contre toutes les rĂšgles de l’étiquette ; mais leur disant qu’elles ne devaient pas recommencer. Ils leur promirent mĂȘme une rĂ©compense :

— Tahdotteko lentÀÀ vapaina? kysyi prinsessa, — tai tahdotteko vakinaisen toimen hovivariksina sekĂ€ kaikki, mikĂ€ jÀÀ kyökistĂ€?

« Voulez-vous un vieux clocher oĂč vous habiterez toutes seules, ou prĂ©fĂ©rez-vous ĂȘtre Ă©levĂ©es Ă  la dignitĂ© de corneilles de la chambre, qui vous donnera droit sur tous les restes de la table ? »

Ja molemmat varikset niiasivat ja pyysivÀt vakinaista tointa, sillÀ he ajattelivat vanhuuttaan ja sanoivat: hyvÀ on vanhan miehen omistaa jotakin, niinkuin heidÀn sanansa kuuluivat.

Les corneilles s’inclinĂšrent en signe de reconnaissance, et demandĂšrent Ă  ĂȘtre attachĂ©es au palais : « Dans notre race, dirent-elles, la vieillesse dure longtemps, et par ce moyen nous serons sĂ»res d’avoir de quoi vivre dans nos vieux jours. ».

Ja prinssi nousi vuoteestaan ja antoi Gerdan nukkua siinÀ ja enempÀÀ ei hÀn voinut tehdÀ.

Le prince sortit de son lit et y laissa reposer Gerda. C’est tout ce qu’il pouvait faire pour elle.

Gerda liitti pienet kÀtensÀ yhteen ja ajatteli: kuinka sentÀÀn ihmiset ja elÀimet ovat hyviÀ. Ja sitten hÀn sulki silmÀnsÀ ja nukkui makeasti.

L’enfant joignit ses petites mains : « Dieu ! murmura-t-elle avec gratitude, que les hommes et les bĂȘtes ont de la bontĂ© pour moi ! » Puis elle ferma les yeux et s’endormit.

Kaikki unet lensivÀt taas sisÀÀn ja ne olivat Jumalan enkelien nÀköiset ja ne vetivÀt kelkkaa ja siinÀ istui Kai ja nyökkÀsi pÀÀtÀÀn. Mutta kaikki oli vain unennÀköÀ ja sentÀhden se olikin poissa heti, kun hÀn herÀsi.

Les RĂȘves accoururent vers elle ; ils avaient la figure d’anges du bon Dieu ; ils poussaient un petit traĂźneau oĂč Ă©tait assis Kay, qui la regardait en souriant. Mais quand elle s’éveilla, tout avait disparu.

Seuraavana pÀivÀnÀ puettiin hÀnet kiireestÀ kantapÀÀhÀn asti silkkiin ja samettiin. HÀn sai tarjouksen jÀÀdÀ linnaan hyville pÀiville, mutta hÀn pyysi ainoastaan saada pienet rattaat ja hevosen eteen, ja parin pieniÀ saappaita, sitten hÀn taas ajaa maailmalle etsimÀÀn Kaita.

Le lendemain on l’habilla, de la tĂȘte aux pieds, de velours et de soie. La princesse lui proposa de rester au chĂąteau, pour y passer sa vie au milieu des fĂȘtes. Gerda n’eut garde d’accepter ; elle demanda une petite voiture avec un cheval, et une paire de bottines, pour reprendre son voyage Ă  travers le monde, Ă  la recherche de Kay.

HĂ€n sai sekĂ€ saappaat ettĂ€ puuhkan. HĂ€net puettiin hyvin kauniiksi ja kun hĂ€nen piti lĂ€hteĂ€, seisoivat oven luona uudet vaunut puhdasta kultaa. Prinssin ja prinsessan vaakuna paistoi vaunusta kuin tĂ€hti. Kuski, palvelijat ja esiratsastajat — sillĂ€ esiratsastajia oli myöskin — istuivat, pÀÀssÀÀn kultakruunut.

Elle reçut de jolies bottines, et de plus un manchon. Lorsqu’elle fut au moment de partir, elle trouva dans la cour un carrosse neuf, tout en or, armoriĂ© aux armes du prince et de la princesse. Les coussins Ă©taient rembourrĂ©s de biscuits ; la caisse Ă©tait remplie de fruits et de pain d’épice. Le cocher, le groom et le piqueur, car il y avait aussi un piqueur, avaient des costumes brodĂ©s d’or et une couronne d’or sur la tĂȘte.

Prinssi ja prinsessa auttoivat hÀnet itse vaunuihin ja toivottivat hÀnelle kaikkea onnea.

Le prince et la princesse aidĂšrent eux-mĂȘmes Gerda Ă  monter en voiture et lui souhaitĂšrent tout le bonheur possible.

MetsÀvaris, joka nyt oli mennyt naimisiin, seurasi mukana ensimÀiset kolme penikulmaa. Se istui hÀnen vierellÀÀn, sillÀ se ei sietÀnyt ajaa takaperin. Toinen varis seisoi portilla ja rÀpytti siipiÀÀn. Se ei seurannut mukana, sillÀ se poti pÀÀnkipua siitÀ lÀhtien, kun se oli saanut vakinaisen toimen ja liian paljon syömistÀ.

La corneille des bois, qui avait Ă©pousĂ© son fiancĂ©, l’accompagna et se plaça au fond de la voiture, car cela l’incommodait d’aller Ă  reculons. La corneille apprivoisĂ©e s’excusa de ne point faire la conduite Ă  Gerda ; elle ne se trouvait pas bien disposĂ©e. Depuis qu’elle avait droit Ă  toutes les miettes de la table, elle avait l’estomac dĂ©rangĂ©.

SisÀltÀ olivat vaunut pÀÀllystetyt sokeririnkeleillÀ ja istuimessa oli hedelmiÀ ja piparpÀhkinöitÀ.

Mais elle vint Ă  la portiĂšre de la voiture et battit des ailes lorsque l’équipage partit.

— HyvĂ€sti, hyvĂ€sti! huusivat prinssi ja prinsessa ja pikku Gerda itki ja varis itki. Niin kuluivat ensimĂ€iset penikulmat. Silloin heitti variskin hyvĂ€stit ja se oli raskas hyvĂ€stijĂ€ttö.

« Adieu, adieu, mignonne ! » dirent le prince et la princesse. Et la petite Gerda pleurait, et la corneille pleurait. BientĂŽt on eut fait trois lieues. Alors la corneille des bois prit aussi congĂ©. Comme elle Ă©tait une simple campagnarde, elle s’était vite attachĂ©e de cƓur Ă  la petite, et cela lui faisait grand’peine de la quitter.

Se lensi puuhun ja rÀpytteli mustia siipiÀÀn niin kauan, kuin se saattoi nÀhdÀ vaunut, jotka paistoivat kuin kirkkain auringonpaiste.

Elle vola sur un arbre, et là elle battit des ailes aussi longtemps qu’elle put apercevoir le carrosse, qui brillait comme un vrai soleil.

Viides tarina. Pieni ryövÀrityttö

CinquiĂšme histoire. La petite fille des brigands

He ajoivat pimeÀn metsÀn lÀpi, mutta vaunut loistivat kuin soihtu, se pisti ryövÀrien silmÀÀn, sitÀ eivÀt he voineet sietÀÀ.

On arriva dans une forĂȘt sombre ; mais on y voyait trĂšs clair Ă  la lueur que jetait le carrosse.

— Se on kultaa, se on kultaa! huusivat he, syöksyivĂ€t esiin, kĂ€vivĂ€t kiinni hevosiin, löivĂ€t kuoliaaksi pienet ratsumiehet, kuskin ja palvelijat ja vetivĂ€t nyt pienen Gerdan esiin vaunuista.

Cette lumiĂšre attira une bande de brigands, qui se prĂ©cipitĂšrent comme les mouches autour de la flamme : « VoilĂ  de l’or, de l’or pur ! » s’écriaient-ils, et ils saisirent les chevaux, tuĂšrent cocher, groom et piqueur, et enlevĂšrent la petite Gerda du carrosse.

— HĂ€n on lihava, hĂ€n on kaunis, hĂ€n on syötetty pĂ€hkinĂ€nsydĂ€millĂ€! sanoi vanha ryövĂ€riakka, jolla oli pitkĂ€ tuuhea parta ja sellaiset kulmakarvat, ettĂ€ ne riippuivat silmien pÀÀllĂ€.

« Qu’elle est donc fraĂźche et grassouillette, cette petite crĂ©ature ! on dirait qu’elle n’a jamais mangĂ© que des noix ! » Ainsi parlait la vieille mĂšre du chef des brigands ; elle avait une longue et vilaine moustache et de grands sourcils qui lui couvraient presque entiĂšrement les yeux.

— HĂ€n on yhtĂ€ hyvĂ€ kuin pieni syöttölammas. Ai, kuinka makealta hĂ€n tulee maistumaan! Ja sitten hĂ€n veti tupesta kiiltĂ€vĂ€n veitsensĂ€ ja se vĂ€lkkyi niin, ettĂ€ hirvitti.

« Sa chair, reprit-elle, doit ĂȘtre aussi dĂ©licate que celle d’un petit agneau dodu. Oh ! quel rĂ©gal nous en ferons ! » En prononçant ces mots, elle tirait un grand couteau affilĂ© qui luisait Ă  donner le frisson.

— Ai! sanoi akka samassa. HĂ€ntĂ€ oli purrut korvaan hĂ€nen oma pieni tyttĂ€rensĂ€, joka riippui hĂ€nen selĂ€ssÀÀn ja oli niin raju ja hurja, ettĂ€ sitĂ€ ilokseen katseli. — Senkin ilkeĂ€ vekara! sanoi Ă€iti eikĂ€ hĂ€nellĂ€ ollut aikaa teurastaa Gerdaa.

« AĂŻe ! aĂŻe ! » cria tout Ă  coup la mĂ©gĂšre. Sa petite fille, qui Ă©tait pendue Ă  son dos, une crĂ©ature sauvage et farouche, venait de la mordre Ă  l’oreille. « Vilain garnement ! » dit la grand’mĂšre, et elle s’apprĂȘtait de nouveau Ă  Ă©gorger Gerda.

— HĂ€nen pitÀÀ leikkiĂ€ minun kanssani! sanoi pieni ryövĂ€rityttö. — HĂ€nen pitÀÀ antaa minulle puuhkansa, kaunis hameensa, nukkua minun kanssani minun vuoteessani! Ja sitten hĂ€n taas puri niin, ettĂ€ ryövĂ€riakka hypĂ€hti ilmaan ja kieppui ympĂ€ri ja kaikki ryövĂ€rit nauroivat ja sanoivat: — Kas kuinka hĂ€n tanssii pentunsa kanssa.

« Je veux qu’elle joue avec moi ! dit la petite brigande. Elle va me donner son manchon et sa belle robe, et elle couchera avec moi dans mon lit. » Elle mordit de nouveau sa grand’mĂšre, qui, de douleur, sauta en l’air. Les bandits riaient en voyant les bonds de la vieille sorciĂšre.

— MinĂ€ tahdon vaunuihin! sanoi pieni ryövĂ€rityttö ja hĂ€nen tĂ€ytyi ja hĂ€n halusi saada tehdĂ€ tahtonsa, sillĂ€ hĂ€n oli kovin hemmoteltu ja itsepĂ€inen.

« Je veux entrer dans la voiture, » dit la petite fille des brigands ; et il fallut se prĂȘter Ă  son caprice, car elle Ă©tait gĂątĂ©e et entĂȘtĂ©e en diable.

HÀn ja Gerda istuivat vaunuissa ja sitten he ajoivat kivien ja kantojen yli syvemmÀlle metsÀÀn. Pieni ryövÀrityttö oli yhtÀ suuri kuin Gerda, mutta tanakampi, hartevampi ja iholtaan tumma. SilmÀt olivat aivan mustat, ne nÀyttivÀt miltei surullisilta. HÀn otti pientÀ Gerdaa vyötÀisistÀ ja sanoi:

On plaça Gerda Ă  cĂŽtĂ© d’elle et on s’avança dans les profondeurs de la forĂȘt. La petite brigande n’était pas plus grande que Gerda, mais elle Ă©tait plus forte, elle Ă©tait trapue ; son teint Ă©tait brun, ses yeux noirs : ils Ă©taient inquiets, presque tristes. Elle saisit Gerda brusquement et la tint embrassĂ©e :

— Ne eivĂ€t teurasta sinua, niin kauan kuin en minĂ€ suutu sinuun! SinĂ€ olet kai prinsessa?

« Sois tranquille, dit-elle, ils ne te tueront pas tant que je ne me fùcherai pas contre toi. Tu es sans doute une princesse ?

— En, sanoi pieni Gerda ja kertoi hĂ€nelle kaikki, mitĂ€ oli kokenut ja kuinka paljon hĂ€n piti pikku Kaista.

— Non, » rĂ©pondit Gerda. Et elle raconta toutes ses aventures Ă  la recherche du petit Kay.

RyövĂ€rityttö katsoi hĂ€neen varsin vakavana, nyökytti hiukan pÀÀtÀÀn ja sanoi: — Ne eivĂ€t saa teurastaa sinua, vaikka minĂ€ suuttuisinkin sinuun, silloin minĂ€ kyllĂ€ teen sen itse! Ja sitten hĂ€n pyyhki Gerdan silmĂ€t ja pisti sitten molemmat kĂ€tensĂ€ somaan puuhkaan, joka oli pehmoinen ja lĂ€mmin.

La fille des brigands ouvrait de grands yeux sombres et contemplait avec l’attention la plus sĂ©rieuse l’enfant Ă  qui Ă©taient arrivĂ©es des choses si Ă©tranges. Puis elle hocha la tĂȘte d’un air de dĂ©fi. « Ils ne te tueront pas, reprit-elle, mĂȘme si je me fĂąchais contre toi. C’est moi-mĂȘme alors qui te tuerais ! » Elle essuya les larmes qui coulaient des yeux de Gerda ; puis elle fourra ses deux mains dans le beau manchon qui Ă©tait si chaud et si doux.

Nyt pysĂ€htyivĂ€t vaunut. He olivat keskellĂ€ ryövĂ€rilinnan pihaa. SeinĂ€ oli haljennut ylhÀÀltĂ€ alas asti, korpit ja varikset lentelivĂ€t avonaisista rei’istĂ€ ja suuret verikoirat, joista jokainen oli sen nĂ€köinen kuin se olisi voinut niellĂ€ ihmisen, hyppivĂ€t korkealle ilmaan, mutta eivĂ€t haukkuneet, sillĂ€ se oli kielletty.

On marchait toujours. Enfin la voiture s’arrĂȘta : on Ă©tait dans la cour d’un vieux chĂąteau Ă  moitiĂ© en ruine, qui servait de repaire aux bandits. À leur entrĂ©e, des vols de nombreux corbeaux s’envolĂšrent avec de longs croassements. D’énormes bouledogues accoururent en bondissant ; ils avaient l’air fĂ©roce ; chacun semblait de taille Ă  dĂ©vorer un homme. Ils n’aboyaient pas, cela leur Ă©tait dĂ©fendu.

Suuressa, vanhassa nokisessa salissa paloi keskellÀ kivilattiaa suuri tuli. Savu kiiri kattoa pitkin ja sai itse etsiÀ tiensÀ ulos. Suuressa juomanpanokattilassa kiehui keitto ja sekÀ jÀniksiÀ ettÀ kaniineja kÀÀnneltiin vartaissa.

Dans la grande salle toute dĂ©labrĂ©e brĂ»lait sur les dalles un grand feu ; la fumĂ©e s’élevait au plafond et s’échappait par oĂč elle pouvait. Sur le feu bouillait un grand chaudron avec la soupe ; des liĂšvres et des lapins rĂŽtissaient Ă  la broche. On donna Ă  boire et Ă  manger aux deux petites filles.

— Sinun pitÀÀ yöllĂ€ nukkua minun kanssani tÀÀllĂ€ kaikkien pikkuelĂ€inteni kanssa! sanoi ryövĂ€rityttö. He saivat syömistĂ€ ja juomista ja menivĂ€t sitten muutamaan nurkkaan, missĂ€ oli olkia ja mattoja.

« Tu vas venir coucher avec moi et mes bĂȘtes, » dit la petite brigande. Elles allĂšrent dans un coin de la salle oĂč il y avait de la paille et des tapis.

YlhÀÀllÀ istui rimoilla ja orsilla liki sata kyyhkystÀ, jotka kaikki nÀyttivÀt nukkuvan, mutta kÀÀnnÀhtivÀt kuitenkin vÀhÀn, kun pikkutytöt tulivat.

Au-dessus, plus de cent pigeons dormaient sur des bĂątons et des planches. Quelques-uns sortirent la tĂȘte de dessous l’aile, lorsque les fillettes approchĂšrent.

— Ne ovat kaikki minun, sanoi pieni ryövĂ€rityttö ja kĂ€vi nopeasti kiinni yhteen likimmistĂ€, piteli sitĂ€ jaloista ja ravisti sitĂ€ niin, ettĂ€ se rĂ€pytteli siipiÀÀn.

« Ils sont tous à moi ! » dit la petite brigande, et elle en saisit un par les pieds et le secoua, le faisant battre des ailes.

— Suutele sitĂ€! huusi hĂ€n ja löi sillĂ€ Gerdaa kasvoihin.

« Embrasse-le, » fit-elle en le lançant à travers la figure de Gerda, et elle se mit à rire de la mine piteuse de celle-ci.

— Tuossa istuvat metsĂ€lurjukset! jatkoi hĂ€n ja viittasi sĂ€leiden taakse, joita oli lyöty aika mÀÀrĂ€ korkealle reiĂ€n eteen muurissa.


— Ne ovat metsĂ€lurjuksia nuo kaksi! Ne lentĂ€vĂ€t heti pois, jolleivĂ€t ole oikein lukittuina. Ja tĂ€ssĂ€ seisoo minun vanha rakkahimpani ”pĂ€Ă€â€! ja hĂ€n veti sarvesta poroa, jolla oli kiiltĂ€vĂ€ kuparirengas kaulassa ja joka oli kytkettynĂ€.

« Tous ces pigeons, reprit-elle, sont domestiques ; mais en voilĂ  deux autres, des ramiers, qu’il faut tenir enfermĂ©s, sinon ils s’envoleraient : il n’y a pas de danger que je les laisse sortir du trou que tu vois lĂ  dans la muraille. Et puis voici mon favori, mon cher Beh ! » Elle tira d’un coin oĂč il Ă©tait attachĂ© un jeune renne qui avait autour du cou un collier de cuivre bien poli :

HÀntÀkin meidÀn tÀytyy pitÀÀ kytkyessÀ, muuten hÀn karkaa luotamme. Joka ikinen ilta kutkutan minÀ hÀntÀ kaulaan terÀvÀllÀ veitsellÀni, sitÀ hÀn niin pelkÀÀ!

« Celui-lĂ  aussi il faut ne pas le perdre de vue, ou bien il prendrait la clef des champs. Tous les soirs je m’amuse Ă  lui chatouiller le cou avec mon couteau affilĂ© : il n’aime pas cela du tout. »

Ja pieni tyttö veti pitkÀn veitsen muurinhalkeamasta ja antoi sen liukua poron kaulan yli. ElÀin raukka potki takajaloillaan ja ryövÀrityttö nauroi ja veti sitten Gerdan mukaansa vuoteeseen.

La petite cruelle prit en effet un long couteau dans une fente de la muraille et le promena sur le cou du renne. La pauvre bĂȘte, affolĂ©e de terreur, tirait sur sa corde, ruait, se dĂ©battait, Ă  la grande joie de la petite brigande. Quand elle eut ri tout son soĂ»l, elle se coucha, attirant Gerda auprĂšs d’elle.

— Aiotko pitÀÀ veitsen vieressĂ€si, kun nukut? kysyi. Gerda ja katseli siihen hiukan peloissaan.

« Vas-tu garder ton couteau pendant que tu dormiras ? dit Gerda, regardant avec effroi la longue lame.

— MinĂ€ nukun aina veitsi vieressĂ€ni, sanoi pieni ryövĂ€rityttö. — Ei koskaan tiedĂ€, mitĂ€ voi sattua. Mutta kerro minulle nyt taas, mitĂ€ Ă€sken kerroit pienestĂ€ Kaista ja miksi olet lĂ€htenyt maailmalle.

— Oui, rĂ©pondit-elle, je couche toujours avec mon couteau. On ne sait pas ce qui peut arriver. Mais raconte-moi de nouveau ce que tu m’as dit du petit Kay et de tes aventures depuis que tu le cherches. »

Ja Gerda kertoi uudestaan, ja metsÀkyyhkyset kuhersivat ylhÀÀllÀ hÀkissÀ, muut kyyhkyset nukkuivat.

Gerda recommença son histoire. Les ramiers se mirent à roucouler dans leur cage ; les autres pigeons dormaient paisiblement.

Pieni ryövÀrityttö pani kÀtensÀ Gerdan kaulaan, piti veistÀ toisessa kÀdessÀÀn ja nukkui niin, ettÀ sen saattoi kuulla. Mutta Gerda ei ensinkÀÀn voinut sulkea silmiÀÀn, hÀn ei tietÀnyt, oliko hÀnen mÀÀrÀ elÀÀ vaiko kuolla.

La petite brigande s’endormit, tenant un bras autour du cou de Gerda et son couteau dans l’autre main. Bientît elle ronfla. Mais Gerda ne pouvait fermer l’Ɠil ; elle se voyait toujours entre la vie et la mort.

RyövÀrit istuivat tulen ympÀrillÀ, lauloivat ja joivat, ja ryövÀriakka heitteli kuperkeikkoja.

Les brigands étaient assis autour du feu ; ils buvaient et chantaient. La vieille mégÚre dansait et faisait des cabrioles.

Oi, pienen tytön oli varsin hirmuista katsella sitÀ.

Quel affreux spectacle pour la petite Gerda !

Silloin sanoivat metsÀkyyhkyset: kur, kur, me olemme nÀhneet pienen Kain. Valkoinen kana kantoi hÀnen rekeÀnsÀ. HÀn istui lumikuningattaren vaunuissa, jotka kulkivat lÀpi metsÀn, kun me makasimme pesÀssÀ. HÀn puhalsi meihin poikasiin ja kaikki ne kuolivat, paitsi me kaksi. Kur, kur!

VoilĂ  que tout Ă  coup les ramiers se mirent Ă  dire : « Cours, cours. Nous avons vu le petit Kay. Une poule blanche tirait son traĂźneau. Lui Ă©tait assis dans celui de la Reine des Neiges. Ils vinrent Ă  passer prĂšs de la forĂȘt oĂč nous Ă©tions tout jeunes encore dans notre nid. La Reine des Neiges dirigea de notre cĂŽtĂ© son haleine glaciale ; tous les ramiers de la forĂȘt pĂ©rirent, exceptĂ© nous deux. Cours, cours !

— MitĂ€ te sanotte siellĂ€ ylhÀÀllĂ€? huusi Gerda, — minne lumikuningatar matkusti? TiedĂ€ttekö siitĂ€ jotakin?

— Que dites-vous lĂ , mes amis ? s’écria Gerda. OĂč s’en allait-elle cette Reine des Neiges ? En savez-vous quelque chose ?

— Luultavasti hĂ€n matkusti Lapinmaahan, sillĂ€ siellĂ€ on aina lunta ja jÀÀtĂ€, kysy vain porolta, joka seisoo kytkettynĂ€ nuoraan.

— Elle allait sans doute en Laponie ; lĂ  il y a toujours de la neige et de la glace. Demande-le au renne qui est attachĂ© lĂ -bas.

— SiellĂ€ on jÀÀtĂ€ ja lunta, siellĂ€ on suloista ja hyvĂ€ olla! sanoi poro, — siellĂ€ juostaan vapaasti suurissa, hohtavissa laaksoissa. SiellĂ€ on lumikuningattaren kesĂ€teltta, mutta hĂ€nen vakituinen linnansa on ylhÀÀllĂ€ pohjoisnavan puolella, sillĂ€ saarella, jota sanotaan Huippuvuoriksi.

— Oui, rĂ©pondit le renne, lĂ  il y a de la glace et de la neige que c’est un plaisir. Qu’il fait bon vivre en Laponie ! Quels joyeux Ă©bats je prenais Ă  travers les grandes plaines blanches ! C’est lĂ  que la Reine des Neiges a son palais d’étĂ©. Son vrai fort, son principal chĂąteau est prĂšs du pĂŽle Nord, dans une Ăźle qui s’appelle le Spitzberg.

— Oi Kai, pieni Kai! huokasi Gerda.

— Ô Kay, pauvre Kay ! oĂč es-tu ? soupira Gerda.

— Nyt sinun pitÀÀ olla hiljaa, sanoi ryövĂ€rityttö, — muuten saat veitsen vatsaasi!

— Tiens-toi tranquille, dit la fille des brigands, ou je te plonge mon couteau dans le corps. » Gerda n’ouvrit plus la bouche.

Aamulla kertoi Gerda hĂ€nelle kaikki, mitĂ€ metsĂ€kyyhkyset olivat sanoneet ja pieni ryövĂ€rityttö nĂ€ytti kovin vakavalta, mutta nyökkĂ€si pÀÀtÀÀn ja sanoi: — Sama se, sama se!
— TiedĂ€tkö, missĂ€ Lapinmaa on? kysyi hĂ€n porolta.

Mais le lendemain matin elle raconta Ă  la petite brigande ce qu’avaient dit les ramiers. La petite sauvage prit son air sĂ©rieux, et, hochant la tĂȘte, elle dit : « Eh bien, cela m’est Ă©gal, cela m’est Ă©gal. Sais-tu oĂč est la Laponie ? demanda-t-elle au renne.

— Kuka sen paremmin tietĂ€isi kuin minĂ€? sanoi elĂ€in, ja silmĂ€t sen pÀÀssĂ€ pyörivĂ€t. — SiellĂ€ minĂ€ olen syntynyt ja kasvanut, siellĂ€ olen juossut lumikentillĂ€.

— Qui pourrait le savoir mieux que moi ? rĂ©pondit la bĂȘte, dont les yeux brillaient au souvenir de sa patrie. C’est lĂ  que je suis nĂ©, que j’ai Ă©tĂ© Ă©levĂ© ; c’est lĂ  que j’ai bondi si longtemps parmi les champs de neige.

— Kuuleppas! sanoi ryövĂ€rityttö Gerdalle, — sinĂ€ nĂ€et, ettĂ€ kaikki meidĂ€n miesvĂ€kemme ovat poissa, mutta muori on vielĂ€ tÀÀllĂ€ ja hĂ€n jÀÀ tĂ€nne, mutta aamulla juo hĂ€n suuresta pullosta ja ottaa sitten pienen unen pÀÀlle. Silloin minĂ€ teen jotakin hyvĂ€ksesi!

— Écoute, dit Ă  Gerda la fille des brigands. Tu vois, tous nos hommes sont partis. Il ne reste plus ici que la grand’mĂšre ; elle ne s’en ira pas. Mais vers midi elle boit de ce qui est dans la grande bouteille, et aprĂšs avoir bu elle dort toujours un peu. Alors je ferai quelque chose pour toi. »

Samassa hÀn hyppÀsi sÀngystÀ, karkasi Àidin kaulaan, vetÀisi hÀntÀ leukaparrasta ja sanoi:
— Oma suloinen kilipukkini, hyvÀÀ huomenta!

Elle sauta Ă  bas du lit, alla embrasser sa grand’mĂšre en lui tirant la moustache : « Bonjour, bonne vieille chĂšvre, dit-elle, bonjour. »

Ja Àiti nÀpÀytti hÀntÀ nenÀÀn, niin ettÀ se kÀvi sekÀ punaiseksi ettÀ siniseksi, mutta se tapahtui kaikki rakkaudesta.

La mĂ©gĂšre lui donna un coup de poing tel que le nez de la petite en devint rouge et bleu ; mais c’était pure marque d’amitiĂ©.

Kun Àiti sitten oli juonut pullostaan ja otti pienet unet, meni ryövÀrityttö poron luo ja sanoi:
— Minulla olisi ihmeellinen halu vielĂ€ monta kertaa kutittaa sinua terĂ€vĂ€llĂ€ veitsellĂ€, sillĂ€ silloin sinĂ€ olet niin hauska, mutta sama se: minĂ€ irroitan sinun nuorasi ja autan sinut ulos, ettĂ€ pÀÀset juoksemaan Lapinmaahan, mutta sinun pitÀÀ ottaa jalat allesi ja viedĂ€ tĂ€mĂ€ pieni tyttö lumikuningattaren linnaan, missĂ€ hĂ€nen leikkiveljensĂ€ on.

Plus tard la vieille but en effet de la grande bouteille et ensuite s’endormit. La petite brigande alla prendre le renne : « J’aurais eu du plaisir Ă  te garder, lui dit-elle, pour te chatouiller le cou avec mon couteau, car tu fais alors de drĂŽles de mine ; mais tant pis, je vais te dĂ©tacher et te laisser sortir, afin que tu retournes en Laponie. Il faudra que tu fasses vivement aller tes jambes et que tu portes cette petite fille jusqu’au palais de la Reine des Neiges, oĂč se trouve son camarade ;

Olethan sinÀ kuullut, mitÀ hÀn kertoi, sillÀ hÀn puhui varsin ÀÀneen, ja sinÀ kuuntelet!

tu te rappelles ce qu’elle a contĂ© cette nuit, puisque tu nous Ă©coutais. »

Poro hypÀhti korkealle ilosta. RyövÀrityttö nosti pienen Gerdan sen selkÀÀn ja oli niin varovainen, ettÀ sitoi hÀnet kiinni, vielÀpÀ antoi pienen tyynyn hÀnen istuttavakseen.

Le renne bondit de joie. Lorsqu’il fut un peu calmĂ©, la petite brigande assit Gerda sur le dos de la bĂȘte, lui donna un coussin pour siĂšge et l’attacha solidement, de sorte qu’elle ne pĂ»t tomber.

— Sama se, sanoi hĂ€n, — tuossa saat karvaiset saappaasi, sillĂ€ tulee kylmĂ€, mutta puuhkan pidĂ€n minĂ€, se on liian kaunis! Kuitenkaan ei sinun pidĂ€ palella. TĂ€ssĂ€ saat Ă€itini suuret kintaat, ne ulottuvat kyynĂ€rpĂ€ihisi asti — pistĂ€ kĂ€tesi niihin! Nyt sinĂ€ kĂ€sistĂ€si olet ilkeĂ€n Ă€itini nĂ€köinen!

« Tiens, dit-elle, je te rends tes bottines fourrĂ©es, car la saison est avancĂ©e ; mais le manchon, je le garde, il est par trop mignon. Je ne veux pas cependant que tu aies tes menottes gelĂ©es ; voici les gants fourrĂ©s de ma grand’mĂšre ; ils te vont jusqu’aux coudes. Allons, mets-les. Maintenant tu as d’aussi affreuses pattes que ma vieille chĂšvre ! »

Ja Gerda itki ilosta.

Gerda pleurait de joie.

— MinĂ€ en voi sietÀÀ, ettĂ€ sinĂ€ irvistĂ€t! sanoi pieni ryövĂ€rityttö. — NythĂ€n sinun juuri pitĂ€isi nĂ€yttÀÀ tyytyvĂ€iseltĂ€! Ja tuossa sinĂ€ saat kaksi leipÀÀ ja yhden kinkun, niin et nĂ€e nĂ€lkÀÀ!

« Ne fais pas la grimace, reprit l’autre, cela me dĂ©plaĂźt. Aie l’air joyeux et content. Tiens encore, voici deux pains et du jambon. Comme cela, tu n’auras pas faim. »

Molemmat sidottiin taakse poron selkÀÀn. Pieni ryövĂ€rityttö avasi oven, houkutteli sisÀÀn kaikki suuret koirat ja sitten leikkasi hĂ€n nuoran poikki veitsellÀÀn ja sanoi porolle: — LĂ€hde laputtamaan! Mutta pitele taiten pientĂ€ tyttöÀ!

Elle attacha ces provisions sur le dos du renne. Alors elle ouvrit la porte, appela tous les gros chiens dans la salle pour qu’ils ne poursuivissent pas les fugitifs, puis coupa la corde avec son couteau affilĂ©, et dit au renne : « Cours maintenant et fais bien attention Ă  la petite fille. »

Ja Gerda ojensi kÀdet suurine kintaineen ryövÀrityttöÀ kohden ja sanoi hyvÀsti ja sitten lÀksi poro menemÀÀn yli kivien ja kantojen, lÀpi suuren metsÀn, yli soiden ja arojen, minkÀ jaksoi.

Gerda tendit Ă  la petite brigande ses mains emmitouflĂ©es dans les gants de fourrure, et lui dit adieu. Le renne partit comme un trait, sautant par-dessus les pierres, les fossĂ©s. Il traversa la grande forĂȘt, puis des steppes, des marais, puis de nouveau des bois profonds.

Sudet ulvoivat ja korpit vaakkuivat. Hyit, hyit! kuului taivaalta. Tuntui siltÀ, kuin olisi aivastanut punaista.

Les loups hurlaient, les corbeaux croassaient. Tout-à-coup apparut une vaste lueur comme si le ciel lançait des gerbes de feu :

— Ne ovat minun vanhat revontuleni! sanoi poro. — Kas, kuinka ne loistavat! Ja sitten se juoksi entistĂ€ nopeammin, yötĂ€ ja pĂ€ivÀÀ. LeivĂ€t syötiin, kinkku niinikÀÀn, ja sitten he olivat Lapinmaassa.

« VoilĂ  mes chĂšres aurores borĂ©ales ! s’écria le renne, vois comme elles brillent. » Il galopa encore plus vite, jour et nuit. Les pains furent mangĂ©s et le jambon aussi. Quand il n’y eut plus rien, ils Ă©taient arrivĂ©s en Laponie.

Kuudes tarina. Lappalaismuija ja ruijalaismuija

SixiĂšme histoire. La Laponne et la Finnoise

He pysÀhtyivÀt pienen talon ÀÀreen. Se oli kovin surkea, katto ulottui maahan asti ja ovi oli niin matala, ettÀ perheen tÀytyi ryömiÀ vatsallaan, kun se aikoi ulos tai sisÀÀn.

Le renne s’arrĂȘta prĂšs d’une petite hutte. Elle avait bien pauvre apparence, le toit touchait presque Ă  terre, et la porte Ă©tait si basse qu’il fallait se mettre Ă  quatre pattes pour entrer et sortir.

TÀÀllÀ ei ollut ketÀÀn kotona paitsi vanha lappalaismuija, joka seisoi ja paistoi kalaa merenrasvalampun ÀÀressÀ. Ja poro kertoi koko Gerdan tarinan, mutta ensin omansa, sillÀ siitÀ tuntui, ettÀ se oli paljon tÀrkeÀmpÀÀ, ja Gerda oli vilusta niin pökerryksissÀÀn, ettei voinut puhua.

Il n’y avait dans cette hutte qu’une vieille Laponne qui faisait cuire du poisson. Une petite lampe Ă©clairait l’obscur rĂ©duit. Le renne raconta toute l’histoire de Gerda, aprĂšs avoir toutefois commencĂ© par la sienne propre, qui lui semblait bien plus remarquable. Gerda Ă©tait tellement accablĂ©e de froid qu’elle ne pouvait parler.

— Voi teitĂ€ raukkoja! sanoi lappalaismuija, — sitten teillĂ€ vielĂ€ on pitkĂ€t juostavat. TeidĂ€n tĂ€ytyy mennĂ€ toista sataa penikulmaa Ruijaan, sillĂ€ siellĂ€ viettÀÀ lumikuningatar maalaiselĂ€mÀÀ ja polttaa bengalitulta jokikinen ilta.

« InfortunĂ©s que vous ĂȘtes, dit la Laponne, vous n’ĂȘtes pas au bout de vos peines ; vous avez Ă  faire encore un fier bout de chemin, au moins cent lieues dans l’intĂ©rieur du Finnmarken. C’est lĂ  que demeure la Reine des Neiges ; c’est lĂ  qu’elle allume tous les soirs des feux pareils Ă  ceux du Bengale.

MinĂ€pĂ€ kirjoitan pari sanaa kuivalle kalliokalalle — paperia minulla ei ole — sen minĂ€ annan mukaanne ruijalaismuijalle, hĂ€n voi antaa teille parempia neuvoja kuin minĂ€!

Je m’en vais Ă©crire quelques mots sur une morue sĂšche (je n’ai pas d’autre papier) pour vous recommander Ă  la Finnoise de lĂ -bas ; elle vous renseignera mieux que moi. »

Ja kun nyt Gerda oli lÀmmennyt ja saanut syödÀkseen ja juodakseen, niin kirjoitti lappalaismuija pari sanaa kuivalle kalliokalalle, ja poro lÀksi juoksemaan.

Pendant ce temps, Gerda s’était rĂ©chauffĂ©e. La Laponne lui donna Ă  boire et Ă  manger ; elle Ă©crivit sa lettre sur une morue sĂšche et la remit Ă  Gerda, qu’elle rattacha sur le renne.

Hyit, hyit! pani ylhÀÀllÀ ilmassa, ja sitten he tulivat Ruijaan ja koputtivat ruijalaismuijan savupiippuun, sillÀ hÀnellÀ ei ollut edes ovea.

La brave bĂȘte repartit au triple galop. Le ciel Ă©tincelait, il se colorait de rouge et de jaune ; l’aurore borĂ©ale Ă©clairait la route. Ils finirent par arriver au Finnmarken, et heurtĂšrent Ă  la cheminĂ©e de la Finnoise, dont la maison Ă©tait sous terre. Elle les reçut et leur fit bon accueil.

SiellÀ oli sellainen kuumuus, ettÀ ruijalaismuija itse kÀveli miltei alasti. Pieni hÀn oli ja vÀriltÀÀn aivan harmaa.

Quelle chaleur il faisait chez elle ! aussi n’avait-elle presque pas de vĂȘtements. Elle Ă©tait naine et fort malpropre, du reste excellente personne.

HÀn irroitti heti pienen Gerdan vaatteet, veti pois kintaat ja saappaat, sillÀ muuten hÀnelle olisi tullut liian kuuma, pani poron otsalle kappaleen jÀÀtÀ ja luki sitten, mitÀ oli kirjoitettu kalliokalaan.

Elle dĂ©noua tout de suite les habits de Gerda, lui retira les gants et les bottines ; sans cela l’enfant aurait Ă©tĂ© Ă©touffĂ©e de chaleur. Elle eut soin aussi de mettre un morceau de glace sur la tĂȘte du renne, pour le prĂ©server d’avoir un coup de sang.

HÀn luki sen kolmeen kertaan ja sitten hÀn osasi sen ulkoa ja pani kalan ruokapataan, sillÀ saattoihan sen hyvin syödÀ eikÀ hÀn koskaan heittÀnyt mitÀÀn hukkaan.

AprĂšs quoi elle lut ce qui Ă©tait Ă©crit sur la morue, elle le relut trois fois, de sorte qu’elle le savait par cƓur ; alors elle mit la morue dans son pot-au-feu. Dans son pays si pauvre, la Finnoise avait appris Ă  faire bon usage de tout.

Nyt kertoi poro ensin oman tarinansa, sitten pienen Gerdan, ja ruijalaismuija tirkisteli viisailla silmillÀÀn, mutta ei sanonut mitÀÀn.

Le renne conta d’abord son histoire, puis celle de la petite Gerda. La Finnoise clignait ses petits yeux intelligents, mais ne disait rien,

— SinĂ€ olet hyvin viisas, sanoi poro. — MinĂ€ tiedĂ€n, ettĂ€ sinĂ€ neulomalangalla voit köyttÀÀ kiinni kaikki taivaan tuulet. Kun laivuri irroittaa yhden solmun, saa hĂ€n hyvÀÀ tuulta, kun hĂ€n irroittaa toisen, tuulee tuimasti, ja kun hĂ€n irroittaa kolmannen ja neljĂ€nnen, niin tuulee niin, ettĂ€ metsĂ€t kaatuvat.

« Tu es trĂšs habile, je le sais, dit le renne ; tu connais de grands secrets. Tu peux, avec un bout de fil lier tous les vents du monde. Si on dĂ©noue le premier nƓud, on a du bon vent ; le second, le navire fend les vagues avec rapiditĂ© ; mais si on dĂ©noue le troisiĂšme et le quatriĂšme, alors se dĂ©chaĂźne une tempĂȘte qui couche les forĂȘts par terre.

Etkö antaisi pienelle tytölle sellaista juomaa, ettÀ hÀn voi saada kahdentoista miehen voimat ja voittaa lumikuningattaren.

Tu sais aussi composer un breuvage qui donne la force de douze hommes. Ne veux-tu pas en faire boire à cette petite, afin qu’elle puisse lutter avec la Reine des Neiges ?

— Kahdentoista miehen voimat, sanoi ruijalaismuija. — Olisihan sitĂ€ siinĂ€!

— La force de douze hommes ? dit la Finnoise. Oui, peut-ĂȘtre, cela pourrait lui servir. »

Ja sitten hÀn meni hyllylle, otti esiin suuren kokoonkÀÀrityn nahan ja kÀÀri sen auki. SiinÀ oli kirjoitettuna ihmeellisiÀ kirjaimia ja ruijalaismuija luki niin, ettÀ vesi virtasi hÀnen otsaltaan.

Elle tira de dessous le lit une grande peau roulĂ©e, la dĂ©ploya et se mit Ă  lire les caractĂšres Ă©tranges qui s’y trouvaient Ă©crits. Il fallait une telle attention pour les interprĂ©ter, qu’elle suait Ă  grosses gouttes. Elle faisait mine de ne pas vouloir continuer de lire, tant elle en Ă©prouvait de fatigue.

Mutta poro pyysi taas niin hartaasti pienen Gerdan puolesta ja Gerda katseli niin rukoilevin silmin, jotka olivat tÀynnÀ kyyneliÀ, ruijalaismuijaan, ettÀ tÀmÀ taas alkoi tirkistellÀ silmillÀÀn ja veti poron nurkkaan, missÀ hÀn kuiskasi sille, sillaikaa kuin se sai tuoretta jÀÀtÀ pÀÀlaelleen:

Mais le bon renne la pria instamment de venir en aide Ă  la petite Gerda, et de ne pas l’abandonner. Celle-ci la regarda aussi avec des yeux suppliants, pleins de larmes. La Finnoise cligna de l’Ɠil et reprit sa lecture. Puis elle emmena le renne dans un coin, et, aprĂšs lui avoir remis de la glace sur la tĂȘte, elle lui dit Ă  l’oreille :

— Pieni Kai on aivan oikein lumikuningattaren luona ja pitÀÀ kaikkea siellĂ€ mielensĂ€ ja ajatustensa mukaisena ja uskoo, ettĂ€ se on paras osa maailmaa, mutta se johtuu siitĂ€, ettĂ€ hĂ€n on saanut lasinpalan sydĂ€meensĂ€ ja pienen lasisirpaleen silmÀÀnsĂ€. Ne tĂ€ytyy ensin saada pois, muuten ei hĂ€nestĂ€ koskaan tule ihmistĂ€ ja lumikuningatar on pitĂ€vĂ€ hĂ€net vallassaan!

« Ce grimoire vient de m’apprendre que le petit Kay est, en effet, auprĂšs de la Reine des Neiges. Il y est trĂšs heureux, il trouve tout Ă  son goĂ»t ; c’est, selon lui, le plus agrĂ©able lieu du monde. Cela vient de ce qu’il a au cƓur un Ă©clat de verre, et dans l’Ɠil un grain de ce mĂȘme verre, qui dĂ©nature les sentiments et les idĂ©es. Il faut les lui retirer ; sinon il ne redeviendra jamais un ĂȘtre humain digne de ce nom, et la Reine des Neiges conservera tout empire sur lui.

— Mutta etkö sinĂ€ voi antaa pienelle Gerdalle jotakin sellaista juomaa, ettĂ€ hĂ€n saa kaikki tyyni valtaansa?

— Ne peux-tu faire boire à la petite Gerda un breuvage qui lui donne la puissance de rompre ce charme !

— MinĂ€ en voi antaa hĂ€nelle suurempaa valtaa kuin hĂ€nellĂ€ jo on. Etkö nĂ€e, kuinka suuri se on? Etkö nĂ€e kuinka ihmisten ja elĂ€inten tĂ€ytyy palvella hĂ€ntĂ€, kuinka hyvin hĂ€n on paljain jaloin pÀÀssyt eteenpĂ€in maailmassa?

— Je ne saurais la douer d’un pouvoir plus fort que celui qu’elle possĂšde dĂ©jĂ . Tu ne vois donc pas que bĂȘtes et gens sont forcĂ©s de la servir, et que, partie nu-pieds de sa ville natale, elle a traversĂ© heureusement la moitiĂ© de l’univers.

Älköön hĂ€n meiltĂ€ saako tietÀÀ valtaansa, se on hĂ€nen sydĂ€messÀÀn, se on siinĂ€, ettĂ€ hĂ€n on suloinen, viaton lapsi.

Ce n’est pas de nous qu’elle peut recevoir sa force ; elle rĂ©side en son cƓur, et vient de ce qu’elle est un enfant innocent et plein de bontĂ©.

Jollei hÀn itse pÀÀse lumikuningattaren luo ja saa lasia pois pieneltÀ Kailta, emme me voi auttaa!

Si elle ne peut parvenir jusqu’au palais de la Reine des Neiges et enlever les deux dĂ©bris de verre qui ont causĂ© tout le mal, il n’est pas en nous de lui venir en aide.

Kaksi penikulmaa tÀÀltÀ alkaa lumikuningattaren puutarha, sinne voit viedÀ pienen tytön. Laske hÀnet maahan suuren pensaan luo, joka punaisine marjoineen seisoo lumessa, ÀlÀ pidÀ pitkiÀ puheita ja joudu tÀnne takaisin!

Tout ce que tu as Ă  faire, c’est donc de la conduire jusqu’à l’entrĂ©e du jardin de la Reine des Neiges, Ă  deux lieues d’ici. Tu la dĂ©poseras prĂšs d’un bouquet de broussailles aux fruits rouges, que tu verras lĂ  au milieu de la neige. Allons, cours et ne t’arrĂȘte pas en route Ă  bavarder avec les rennes que tu rencontreras. »

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