Der Kleine Prinz / Le Petit Prince — w językach niemieckim i francuskim

Niemiecko-francuska dwujęzyczna książka

Antoine de Saint-Exupéry

Der Kleine Prinz

Antoine de Saint-Exupéry

Le Petit Prince

Ins Deutsche ĂĽbertragen von Grete und Josef Leitgeb

FÜR LÉON WERTH

À LÉON WERTH

Ich bitte die Kinder um Verzeihung, daĂź ich dieses Buch einem Erwachsenen widme. Ich habe eine ernstliche Entschuldigung dafĂĽr: Dieser Erwachsene ist der beste Freund, den ich in der Welt habe. Ich habe noch eine Entschuldigung: Dieser Erwachsene kann alles verstehen, sogar die BĂĽcher fĂĽr Kinder. Ich habe eine dritte Entschuldigung: Dieser Erwachsene wohnt in Frankreich, wo er hungert und friert. Er braucht sehr notwendig einen Trost.

Je demande pardon aux enfants d’avoir dédié ce livre à une grande personne. J’ai une excuse sérieuse: cette grande personne est le meilleur ami que j’ai au monde. J’ai une autre excuse: cette grande personne peut tout comprendre, même les livres pour enfants. J’ai une troisième excuse: cette grande personne habite la France où elle a faim et froid. Elle a bien besoin d’être consolée.

Wenn alle diese Entschuldigungen nicht ausreichen, so will ich dieses Buch dem Kinde widmen, dasdieser Erwachsene einst war. Alle groĂźen Leutesind einmal Kinder gewesen (aber wenige erinnernsich daran). Ich verbessere also meine Widmung:

Si toutes ces excuses ne suffisent pas, je veux bien dédier ce livre à l’enfant qu’a été autrefois cette grande personne. Toutes les grandes personnes ont d’abord été des enfants. (Mais peu d’entre elles s’en souviennent.) Je corrige donc ma dédicace:

FÜR LÉON WERTH ALS ER NOCH EIN JUNGE WAR

À LÉON WERTH QUAND IL ÉTAIT PETIT GARÇON

KAPITEL I

PREMIER CHAPITRE

Als ich sechs Jahre alt war, sah ich einmal in einem Buch über den Urwald, das »Erlebte Geschichten« hieß, ein prächtiges Bild. Es stellte eine Riesenschlange dar, wie sie ein Wildtier verschlang. Hier ist eine Kopie der Zeichnung.

Lorsque j’avais six ans j’ai vu, une fois, une magnifique image, dans un livre sur la Forêt Vierge qui s’appelait «Histoires Vécues». Ça représentait un serpent boa qui avalait un fauve. Voilà la copie du dessin.

In dem Buche hieß es: »Die Boas verschlingen ihre Beute als Ganzes, ohne sie zu zerbeißen. Daraufhin können sie sich nicht mehr rühren und schlafen sechs Monate, um zu verdauen.«

On disait dans le livre: «Les serpents boas avalent leur proie tout entière, sans la mâcher. Ensuite ils ne peuvent plus bouger et ils dorment pendant les six mois de leur digestion».

Ich habe damals viel ĂĽber die Abenteuer des Dschungels nachgedacht, und ich vollendete mit einem Farbstift meine erste Zeichnung. Meine Zeichnung Nr. 1. So sah sie aus:

J’ai alors beaucoup réfléchi sur les aventures de la jungle et, à mon tour, j’ai réussi, avec un crayon de couleur, à tracer mon premier dessin. Mon dessin numéro 1. Il était comme ça:

Ich habe den groĂźen Leuten mein Meisterwerk gezeigt und sie gefragt, ob ihnen meine Zeichnung nicht angst mache.

J’ai montré mon chef d’œuvre aux grandes personnes et je leur ai demandé si mon dessin leur faisait peur.

Sie haben geantwortet: »Warum sollen wir vor einem Hute Angst haben?«

Elles m’ont répondu:
— Pourquoi un chapeau ferait-il peur?

Meine Zeichnung stellte aber keinen Hut dar. Sie stellte eine Riesenschlange dar, die einen Elefanten verdaut. Ich habe dann das Innere der Boa gezeichnet, um es den großen Leuten deutlich zu machen. Sie brauchen ja immer Erklärungen. Hier meine Zeichnung Nr. 2:

Mon dessin ne représentait pas un chapeau. Il représentait un serpent boa qui digérait un éléphant. J’ai alors dessiné l’intérieur du serpent boa, afin que les grandes personnes puissent comprendre. Elles ont toujours besoin d’explications. Mon dessin numéro 2 était comme ça:

Die großen Leute haben mir geraten, mit den Zeichnungen von offenen oder geschlossenen Riesenschlangen aufzuhören und mich mehr für Geographie, Geschichte, Rechnen und Grammatik zu interessieren. So kam es daß ich eine großartige Laufbahn, die eines Malers nämlich, bereits im Alter von sechs Jahren aufgab.

Les grandes personnes m’ont conseillé de laisser de côté les dessins de serpents boas ouverts ou fermés, et de m’intéresser plutôt à la géographie, à l’histoire, au calcul et à la grammaire. C’est ainsi que j’ai abandonné, à l’âge de six ans, une magnifique carrière de peintre.

Der Mißerfolg meiner Zeichnungen Nr. 1 und Nr. 2 hatte mir den Mut genommen. Die großen Leute verstehen nie etwas von selbst, und für die Kinder ist es zu anstrengend, ihnen immer und immer wieder erklären zu müssen.

J’avais été découragé par l’insuccès de mon dessin numéro 1 et de mon dessin numéro 2. Les grandes personnes ne comprennent jamais rien toutes seules, et c’est fatigant, pour les enfants, de toujours leur donner des explications.

Ich war also gezwungen, einen anderen Beruf zu wählen, und lernte fliegen. Ich bin überall in der Welt herumgeflogen, und die Geographie hat mir dabei wirklich gute Dienste geleistet.

J’ai donc dû choisir un autre métier et j’ai appris à piloter des avions. J’ai volé un peu partout dans le monde. Et la géographie, c’est exact, m’a beaucoup servi.

Ich konnte auf den ersten Blick China von Arizona unterscheiden. Das ist sehr praktisch, wennman sich in der Nacht verirrt hat.

Je savais reconnaître, du premier coup d’œil, la Chine de l’Arizona. C’est très utile, si l’on est égaré pendant la nuit.

So habe ich im Laufe meines Lebens mit einer Menge ernsthafter Leute zu tun gehabt. Ich bin viel mit Erwachsenen umgegangen und habe Gelegenheit gehabt, sie ganz aus der Nähe zu betrachten. Das hat meiner Meinung über sie nicht besonders gut getan.

J’ai ainsi eu, au cours de ma vie, des tas de contacts avec des tas de gens sérieux. J’ai beaucoup vécu chez les grandes personnes. Je les ai vues de très près. Ça n’a pas trop amélioré mon opinion.

Wenn ich jemanden traf, der mir ein biĂźchen heller vorkam, versuchte ich es mit meiner Zeichnung Nr. 1, die ich gut aufbewahrt habe. Ich wollte sehen, ob er wirklich etwas los hatte.

Quand j’en rencontrais une qui me paraissait un peu lucide, je faisais l’expérience sur elle de mon dessin numéro 1 que j’ai toujours conservé. Je voulais savoir si elle était vraiment compréhensive.

Aber jedesmal bekam ich zur Antwort: »Das ist ein Hut.«

Mais toujours elle me répondait:
— C’est un chapeau.

Dann redete ich mit ihm weder über Boas, noch über Urwälder, noch über die Sterne. Ich stellte mich auf seinen Standpunkt. Ich sprach mit ihm über Bridge, Golf, Politik und Krawatten. Und der große Mensch war äußerst befriedigt, einen so vernünftigen Mann getroffen zu haben.

Alors je ne lui parlais ni de serpents boas, ni de forêts vierges, ni d’étoiles. Je me mettais à sa portée. Je lui parlais de bridge, de golf, de politique et de cravates. Et la grande personne était bien contente de connaître un homme aussi raisonnable.

KAPITEL II

CHAPITRE II

Ich blieb also allein, ohne jemanden, mit dem ich wirklich hätte sprechen können, bis ich vor sechs Jahren einmal eine Panne in der Wüste Sahara hatte.

J’ai ainsi vécu seul, sans personne avec qui parler véritablement, jusqu’à une panne dans le désert du Sahara, il y a six ans.

Etwas an meinem Motor war kaputtgegangen. Und da ich weder einen Mechaniker noch Passagiere bei mir hatte, machte ich mich ganz allein an die schwierige Reparatur.

Quelque chose s’était cassé dans mon moteur. Et comme je n’avais avec moi ni mécanicien, ni passagers, je me préparai à essayer de réussir, tout seul, une réparation difficile.

Es war fĂĽr mich eine Frage auf Leben und Tod. Ich hatte fĂĽr kaum acht Tage Trinkwasser mit.

C’était pour moi une question de vie ou de mort. J’avais à peine de l’eau à boire pour huit jours.

Am ersten Abend bin ich also im Sande eingeschlafen, tausend Meilen von jeder bewohnten Gegend entfernt. Ich war viel verlassener als ein SchiffbrĂĽchiger auf einem FloĂź mitten im Ozean.

Le premier soir je me suis donc endormi sur le sable à mille milles de toute terre habitée. J’étais bien plus isolé qu’un naufragé sur un radeau au milieu de l’océan.

Ihr könnt euch daher meine Überraschung vorstellen, als bei Tagesanbruch eine seltsame kleine Stimme mich weckte:

Alors vous imaginez ma surprise, au lever du jour, quand une drôle de petite voix m’a réveillé. Elle disait:

»Bitte … zeichne mir ein Schaf!«

— S’il vous plaît… dessine-moi un mouton!

»Wie bitte?«

— Hein!

»Zeichne mir ein Schaf …«

— Dessine-moi un mouton…

Ich bin auf die Füße gesprungen, als wäre der Blitz in mich gefahren. Ich habe mir die Augen gerieben und genau hingeschaut. Da sah ich ein kleines, höchst ungewöhnliches Männchen, das mich ernsthaft betrachtete.

J’ai sauté sur mes pieds comme si j’avais été frappé par la foudre. J’ai bien frotté mes yeux. J’ai bien regardé. Et j’ai vu un petit bonhomme tout à fait extraordinaire qui me considérait gravement.

Hier das beste Porträt, das ich später von ihm zuwege brachte.

Voilà le meilleur portrait que, plus tard, j’ai réussi à faire de lui.

Aber das Bild ist bestimmt nicht so bezaubernd wie das Modell. Ich kann nichts dafĂĽr. Ich war im Alter von sechs Jahren von den groĂźen Leuten aus meiner Malerlaufbahn geworfen worden und hatte nichts zu zeichnen gelernt als geschlossene und offene Riesenschlangen.

Mais mon dessin, bien sûr, est beaucoup moins ravissant que le modèle. Ce n’est pas ma faute. J’avais été découragé dans ma carrière de peintre par les grandes personnes, à l’âge de six ans, et je n’avais rien appris à dessiner, sauf les boas fermés et les boas ouverts.

Ich schaute mir die Erscheinung also mit großen, staunenden Augen an. Vergeßt nicht, daß ich mich tausend Meilen abseits jeder bewohnten Gegend befand. Auch schien mir mein kleines Männchen nicht verirrt, auch nicht halbtot vor Müdigkeit, Hunger, Durst oder Angst.

Je regardai donc cette apparition avec des yeux tout ronds d’étonnement. N’oubliez pas que je me trouvais à mille milles de toute région habitée. Or mon petit bonhomme ne me semblait ni égaré, ni mort de fatigue, ni mort de faim, ni mort de soif, ni mort de peur.

Es machte durchaus nicht den Eindruck eines mitten in der WĂĽste verlorenen Kindes, tausend Meilen von jeder bewohnten Gegend. Als ich endlich sprechen konnte, sagte ich zu ihm:

Il n’avait en rien l’apparence d’un enfant perdu au milieu du désert, à mille milles de toute région habitée. Quand je réussis enfin à parler, je lui dis:

»Aber … was machst denn du da?«

— Mais… qu’est-ce que tu fais là?

Da wiederholte es ganz sanft, wie eine sehr ernsthafte Sache:

Et il me répéta alors, tout doucement, comme une chose très sérieuse:

»Bitte … zeichne mir ein Schaf …«

— S’il vous plaît… dessine-moi un mouton…

Wenn das Geheimnis zu eindrucksvoll ist, wagt man nicht zu widerstehen. So absurd es mir erschien — tausend Meilen von jeder menschlichen Behausung und in Todesgefahr ich zog aus meiner Tasche ein Blatt Papier und eine Füllfeder.

Quand le mystère est trop impressionnant, on n’ose pas désobéir. Aussi absurde que cela me semblât à mille milles de tous les endroits habités et en danger de mort, je sortis de ma poche une feuille de papier et un stylographe.

Dann aber erinnerte ich mich, daß ich vor allem Geographie, Geschichte, Rechnen und Grammatik studiert hatte, und mißmutig sagte ich zu dem Männchen, daß ich nicht zeichnen könne. Es antwortete:

Mais je me rappelai alors que j’avais surtout étudié la géographie, l’histoire, le calcul et la grammaire et je dis au petit bonhomme (avec un peu de mauvaise humeur) que je ne savais pas dessiner. Il me répondit:

»Das macht nichts. Zeichne mir ein Schaf.«

— Ça ne fait rien. Dessine-moi un mouton.

Da ich nie ein Schaf gezeichnet hatte, machte ich ihm eine von den einzigen zwei Zeichnungen, die ich zuwege brachte. Die von der geschlossenen Riesenschlange. Und ich war höchst verblüfft, als ich das Männchen sagen hörte:

Comme je n’avais jamais dessiné un mouton je refis, pour lui, l’un des deux seuls dessins dont j’étais capable. Celui du boa fermé. Et je fus stupéfait d’entendre le petit bonhomme me répondre:

»Nein, nein! Ich will keinen Elefanten in einer Riesenschlange. Eine Riesenschlange ist sehr gefährlich und ein Elefant braucht viel Platz. Bei mir zu Hause ist wenig Platz. Ich brauche ein Schaf. Zeichne mir ein Schaf.«

— Non! Non! Je ne veux pas d’un éléphant dans un boa. Un boa c’est très dangereux, et un éléphant c’est très encombrant. Chez moi c’est tout petit. J’ai besoin d’un mouton. Dessine-moi un mouton.

Also habe ich gezeichnet.

Alors j’ai dessiné.

Das Männchen schaute aufmerksam zu, dann sagte es:

Il regarda attentivement, puis:

»Nein! Das ist schon sehr krank. Mach ein anderes.«

— Non! Celui-là est déjà très malade. Fais-en un autre.

Ich zeichnete.

Je dessinai:

Mein Freund lächelte artig und mit Nachsicht:

Mon ami sourit gentiment, avec indulgence:

»Du siehst wohl … das ist kein Schaf, das ist ein Widder. Es hat Hörner …«

— Tu vois bien… ce n’est pas un mouton, c’est un bélier. Il a des cornes…

Ich machte also meine Zeichnung noch einmal.

Je refis donc encore mon dessin:

Aber sie wurde ebenso abgelehnt wie die vorigen:

Mais il fut refusé, comme les précédents:

»Das ist schon zu alt. Ich will ein Schaf, das lange lebt.«

— Celui-là est trop vieux. Je veux un mouton qui vive longtemps.

Mir ging die Geduld aus, es war höchste Zeit, meinen Motor auszubauen, so kritzelte ich diese Zeichnung da zusammen

Alors, faute de patience, comme j’avais hâte de commencer le démontage de mon moteur, je griffonnai ce dessin-ci.

und knurrte dazu:

Et je lançai:

»Das ist die Kiste. Das Schaf, das du willst, steckt da drin.«

— Ça c’est la caisse. Le mouton que tu veux est dedans.

Und ich war höchst überrascht, als ich das Gesicht meines jungen Kritikers aufleuchten sah:

Mais je fus bien surpris de voir s’illuminer le visage de mon jeune juge:

»Das ist ganz so, wie ich es mir gewünscht habe. Meinst du, daß dieses Schaf viel Gras braucht?«

— C’est tout à fait comme ça que je le voulais! Crois-tu qu’il faille beaucoup d’herbe à ce mouton?

»Warum?«

— Pourquoi?

»Weil bei mir zu Hause alles ganz klein ist …«

— Parce que chez moi c’est tout petit…

»Es wird bestimmt ausreichen. Ich habe dir ein ganz kleines Schaf geschenkt.«

— Ça suffira sûrement. Je t’ai donné un tout petit mouton.

Er neigte den Kopf ĂĽber die Zeichnung:
»Nicht so klein wie … Aber sieh nur! Es ist eingeschlafen …«

Il pencha la tĂŞte vers le dessin:
— Pas si petit que ça… Tiens! Il s’est endormi…

So machte ich die Bekanntschaft des kleinen Prinzen.

Et c’est ainsi que je fis la connaissance du petit prince.

KAPITEL III

CHAPITRE III

Ich brauchte lange Zeit, um zu verstehen, woher er kam. Der kleine Prinz, der viele Fragen an mich richtete, schien die meinen nie zu hören.

Il me fallut longtemps pour comprendre d’où il venait. Le petit prince, qui me posait beaucoup de questions, ne semblait jamais entendre les miennes.

Zufällig aufgefangene Worte haben mir nach und nach sein Geheimnis enthüllt. So fragte er, als er zum erstenmal mein Flugzeug sah (ich werde mein Flugzeug nicht zeichnen, das ist eine viel zu komplizierte Sache für mich):

Ce sont des mots prononcés par hasard qui, peu à peu, m’ont tout révélé. Ainsi, quand il aperçut pour la première fois mon avion (je ne dessinerai pas mon avion, c’est un dessin beaucoup trop compliqué pour moi) il me demanda:

»Was ist das für ein Ding da?«

— Qu’est ce que c’est que cette chose-là?

»Das ist kein Ding. Das fliegt. Das ist ein Flugzeug.«

— Ce n’est pas une chose. Ça vole. C’est un avion. C’est mon avion.

Und ich war stolz, ihm sagen zu können, daß ich fliege. Da rief er:

Et j’étais fier de lui apprendre que je volais. Alors il s’écria:

»Wie! Du bist vom Himmel gefallen?«

— Comment! tu es tombé du ciel!

»Ja«, sagte ich bescheiden.

— Oui, fis-je modestement.

»Ah! Das ist ja lustig …«

— Ah! ça c’est drôle…

Und der kleine Prinz bekam einen ganz tollen Lachanfall, der mich ordentlich ärgerte. Ich legte Wert darauf, daß meine Unfälle ernst genommen werden. Er aber fuhr fort:

Et le petit prince eut un très joli éclat de rire qui m’irrita beaucoup. Je désire que l’on prenne mes malheurs au sérieux. Puis il ajouta:

»Also auch du kommst vom Himmel! Von welchem Planeten bist du denn?«

— Alors, toi aussi tu viens du ciel! De quelle planète es-tu?

Da ging mir ein Licht auf ĂĽber das Geheimnis seiner Anwesenheit, und ich fragte hastig:

J’entrevis aussitôt une lueur, dans le mystère de sa présence, et j’interrogeai brusquement:

»Du kommst also von einem anderen Planeten?«

— Tu viens donc d’une autre planète?

Aber er antwortete nicht. Er schĂĽttelte nur sanft den Kopf, indem er mein Flugzeug musterte:

Mais il ne me répondit pas. Il hochait la tête doucement tout en regardant mon avion:

»Freilich, auf dem Ding da kannst nicht allzu weit herkommen …«

— C’est vrai que, là-dessus, tu ne peux pas venir de bien loin…

Und er versank in eine Träumerei, die lange dauerte. Dann nahm er mein Schaf aus der Tasche und vertiefte sich in den Anblick seines Schatzes.

Et il s’enfonça dans une rêverie qui dura longtemps. Puis, sortant mon mouton de sa poche, il se plongea dans la contemplation de son trésor.

Ihr könnt euch vorstellen, wie stark diese Andeutung über die »anderen Planeten« mich beunruhigen mußte. Ich bemühte mich also, mehr zu erfahren:

Vous imaginez combien j’avais pu être intrigué par cette demi-confidence sur «les autres planètes». Je m’efforçai donc d’en savoir plus long:

»Woher kommst du, mein kleines Kerlchen? Wo bist du denn zu Hause? Wohin willst du mein Schaf mitnehmen?«

— D’où viens-tu mon petit bonhomme? Où est-ce «chez toi»? Où veux-tu emporter mon mouton?

Er antwortete nach einem nachdenklichen Schweigen:

Il me répondit après un silence méditatif:

»Die Kiste, die du mir da geschenkt hast, hat das Gute, daß sie ihm nachts als Haus dienen kann.«

— Ce qui est bien, avec la caisse que tu m’as donnée, c’est que, la nuit, ça lui servira de maison.

»Gewiß. Und wenn du brav bist, gebe ich dir auch einen Strick, um es tagsüber anzubinden. Und einen Pflock dazu.«

— Bien sûr. Et si tu es gentil, je te donnerai aussi une corde pour l’attacher pendant le jour. Et un piquet.

Dieser Vorschlag schien den kleinen Prinzen zu kränken:

La proposition parut choquer le petit prince:

»Anbinden? Was für eine komische Idee!«

— L’attacher? Quelle drôle d’idée!

»Aber wenn du es nicht anbindest, wird es doch weglaufen …«

— Mais si tu ne l’attaches pas, il ira n’importe où, et il se perdra…

Da brach meine Freund in ein neuerliches Gelächter aus:

Et mon ami eut un nouvel Ă©clat de rire:

»Aber wo soll es denn hinlaufen?«

— Mais où veux-tu qu’il aille!

»Irgendwohin. Geradeaus …«

— N’importe où. Droit devant lui…

Da versetzte der kleine Prinz ernsthaft:

Alors le petit prince remarqua gravement:

»Das macht nichts aus, es ist so klein bei mir zu Hause!«

— Ça ne fait rien, c’est tellement petit, chez moi!

Und, vielleicht ein biĂźchen schwermĂĽtig, fĂĽgte er hinzu:

Et, avec un peu de mélancolie, peut-être, il ajouta:

»Geradeaus kann man nicht sehr weit gehen …«

— Droit devant soi on ne peut pas aller bien loin…