Tao Te King / Daodedzjin — w językach francuskim i łotewskim

Francusko-łotewska dwujęzyczna książka

Lao Zi

Tao Te King

Laodzi

Daodedzjin

Traduit en francais, et publié avec le texte chinois et un commentaire perpetuel par Stanislas Julien

From Latvian by Viļņa Zariņa

Chapitre I

1

La voie qui peut être exprimée par la parole n’est pas la Voie éternelle; le nom qui peut être nommé n’est pas le Nom éternel.
(L’être) sans nom est l’origine du ciel et de la terre; avec un nom, il est la mère de toutes choses.
C’est pourquoi, lorsqu’on est constamment exempt de passions, on voit son essence spirituelle; lorsqu’on a constamment des passions, on le voit sous une forme bornée.
Ces deux choses ont une même origine et reçoivent des noms différents. On les appelle toutes deux profondes. Elles sont profondes, doublement profondes. C’est la porte de toutes les choses spirituelles.

Dao, ko iespējams apjēgt,
Nav mūžīgi esošais Dao.
Vārds, ko iespējams pateikt,
Nav mūžībai sacītais vārds.
Debess un zemes sākumu vārdos nevar izteikt.
Vārdos izsakāmais ir visu radību māte.
Tas, kas no iekāres brīvs, nojauš to dzļāko jēgu.
Tas, kam ir iekāre, zin tikai pieredzēto.
Abiem tiem cēlonis viens, vien vārdi un izpausmes šķiras.
Kopīgo abiem dēvē par slēpto, par to, kas nav jutekļiem tverams.
Tas, kas apslēpts zem slēptā , ir vārti uz dziļāko jēgu.

Chapitre II

2

Dans le monde, lorsque tous les hommes ont su apprécier la beauté (morale), alors la laideur (du vice) a paru.
Lorsque tous les hommes ont su apprécier le bien, alors le mal a paru.
C’est pourquoi l’être et le non-être naissent l’un de l’autre.
Le difficile et le facile se produisent mutuellement.
Le long et le court se donnent mutuellement leur forme.
Le haut et le bas montrent mutuellement leur inégalité.
Les tons et la voix s’accordent mutuellement.
L’antériorité et la postériorité sont la conséquence l’une de l’autre.
De là vient que le saint homme fait son occupation du non-agir.
Il fait consister ses instructions dans le silence.
Alors tous les êtres se mettent en mouvement, et il ne leur refuse rien.
Il les produit et ne se les approprie pas.
Il les perfectionne et ne compte pas sur eux.
Ses mérites étant accomplis, il ne s’y attache pas.
Il ne s’attache pas à ses mérites; c’est pourquoi ils ne le quittent point.

Tad, kad iesāka atzīt, ka skaistais ir skaists,
Pamanīja, ka pastāv neglītais.
Tad, kad iesāka atzīt, ka labais ir labs,
Pamanīja, ka pastāv nelabais.
Esošais neesošs kļūst, kā nav, tas gūst esamību.
Grūtais un vieglais viens otram priekšnosacījums.
Garais un īsais viens otram dāvā veidu.
Augstais un dziļais viens otram salīdzinājums.
Skaņas un toņi cits citu noskaņā saista.
Agrāk un vēlāk viens otram ir turpinājums.
Apskaidrotais bez rīcības visu paveic.
Mācību viņš sniedz klusēdams.
Visas būtnes tiecas gūt piepildījumu,
Un viņš sevi tām neatrauj. Radot viņš nepiesavina, darinot nepatur.
Paveicis, nekavējas pie padarītā.
Tieši tādēļ, ka neko nepiesaista,
Viņu neviens neststāj.

Chapitre III

3

En n’exaltant pas les sages, on empêche le peuple de se disputer.
En ne prisant pas les biens d’une acquisition difficile, on empêche le peuple de se livrer au vol.
En ne regardant point des objets propres à exciter des désirs, on empêche que le cœur du peuple ne se trouble.
C’est pourquoi, lorsque le saint homme gouverne, il vide son cœur, il remplit son ventre (son intérieur), il affaiblit sa volonté, et il fortifie ses os.
Il s’étudie constamment à rendre le peuple ignorant et exempt de désirs.
Il fait en sorte que ceux qui ont du savoir n’osent pas agir.
Il pratique le non-agir, et alors il n’y a rien qui ne soit bien gouverné.

Ja augsti necienītu gudro vārdus,
Tad tautas vidū strīdi neceltos.
Ja dārgi nevērtētu retās mantas,
Tad tautas vidū zagļi nerastos.
Ja nerādītu to, kas uzbudina,
Tad sirdīs alkatība nemostos.
Šādu kārtību ievēro apskaidrotais.
Viņš ļaužu sirdis dara tukšas, kuņģus pilnus,
Viņš ļaužu dziņas dara vājas, kaulus stiprus,
Lai tautai zināšanu nebūtu, nedz vēlmju,
Bet tie, kas zina, bītos rīkoties.
Un, ja no piepūles var izvairīties,
Tad viss nostājas savā vietā.

Chapitre IV

4

Le Tao est (le) vide; si l’on en fait usage, il paraît inépuisable.
Ô qu’il est profond! Il semble le patriarche de tous les êtres.
Il émousse sa subtilité, il se dégage de tous liens, il tempère sa splendeur, il s’assimile à la poussière.
Ô qu’il est pur! Il semble subsister éternellement.
J’ignore de qui il est fils; il semble avoir précédé le maître du ciel.

It visu sevī ietver Dao,
Bet, visu veidojot, tas neizsīkst,
Ir bezgalīgs tā dziļums, pirmssākums tas esošajām lietām.
Viņš tajās savu caurspiedību mīkstina.
Un savu virmojumu tajās remdina.
Viņš savu mirdzējumu lietās apvalda.
Viņš paliek vienībā ar savu radījumu pīšļiem.
Nav saredzams, bet visur darbojas.
Nav zināms man, ka būtu viņš kam dēls.
Par parādību pirmtēvu viņš senāks šķiet.

Chapitre V

5

Le ciel et la terre n’ont point d’affection particulière. Ils regardent toutes les créatures comme le chien de paille (du sacrifice).
Le saint homme n’a point d’affection particulière; il regarde tout le peuple comme le chien de paille (du sacrifice).
L’être qui est entre le ciel et la terre ressemble à un soufflet de forge qui est vide et ne s’épuise point, que l’on met en mouvement et qui produit de plus en plus (du vent).
Celui qui parle beaucoup (du Tao) est souvent réduit au silence.
Il vaut mieux observer le milieu.

Ne mīlu pret radībām izjūt daba:
Kā salmu suņi tai radības ir,
Ne mīlu pret ļaudīm jūt apskaidrotais:
Kā salmu suņi tam cilvēki ir.
Vai telpa, kas debesis nošķir no zemes,
Nav līdzīga kalēja plēšām?
Tā tukša, bet bezgala bagāta.
Tā virmo, un viss tajā izmainās.
Pat ilgstošās runās to nevar izteikt.
Tās dziļumu var tikai nojaust.

Chapitre VI

6

L’esprit de la vallée ne meurt pas; on l’appelle la femelle mystérieuse.
La porte de la femelle mystérieuse s’appelle la racine du ciel et de la terre.
Il est éternel et semble exister (matériellement).
Si l’on en fait usage, on n’éprouve aucune fatigue.

Ielejas tukšība pastāv vienmēr.
Tā ir apslēptā spēja būt mātei.
Mātišķības izejas vārti
Zemei un debesīm saknes ir.
Tās liegā virmojumā nekustas no vietas,
To darbošanās mūžam neapsīkst.

Chapitre VII

7

Le ciel et la terre ont une durée éternelle.
S’ils peuvent avoir une durée éternelle, c’est parce qu’ils ne vivent pas pour eux seuls. C’est pourquoi ils peuvent avoir une durée éternelle.
De là vient que le saint homme se met après les autres, et il devient le premier.
Il se dégage de son corps, et son corps se conserve.
N’est-ce pas qu’il n’a point d’intérêts privés?
C’est pourquoi il peut réussir dans ses intérêts privés.

Mūžīgi debesis pastāv un ilgstoši – zeme.
Cēlonis zemes un debesu mūžīgai esamībai
Tas, ka tās nepastāv sevis labad.
Tādēļ tām ilgstoša dzīvība dota.
Tā arī apskaidrotais:
Sevi pašu viņš noliek aiz citiem
Un izrādās citiem priekšā.
Viņš nesaudzē sevi
Un izrādās saudzēts.
Vai gan ne tādēļ,
Ka sevi viņš novārtā pamet,
Tas, kas ir viņa, gūst pilnību?

Chapitre VIII

8

L’homme d’une vertu supérieure est comme l’eau.
L’eau excelle à faire du bien aux êtres et ne lutte point.
Elle habite les lieux que déteste la foule.
C’est pourquoi (le sage) approche du Tao.
Il se plaît dans la situation la plus humble.
Son cœur aime à être profond comme un abîme.
S’il fait des largesses, il excelle à montrer de l’humanité.
S’il parle, il excelle à pratiquer la vérité.
S’il gouverne, il excelle à procurer la paix.
S’il agit, il excelle à montrer sa capacité.
S’il se meut, il excelle à se conformer aux temps.
Il ne lutte contre personne; c’est pourquoi il ne reçoit aucune marque de blâme.

Ūdenim līdzīga augstākā labestība.
Ūdens labestība ir derēt visām būtnēm, neapdraudot tās.
Vietās, ko cilvēki noniecina, ūdens sastopams.
Tādēļ tik tuvs tas ir Dao.
Apskaidrotais rīkojas gluži kā ūdens.
Dzīvojot labestību pauž atrašanās vietā.
Domājot labestību izpauž dziļumā.
Dāvājot labestību izpauž savā mīlā.
Runājot labestību patiesībā pauž.
Pārvaldot tas labestību izpauž kārtībā.
Darbojoties labestību varēšanā pauž.
Rīcībā tas labestību izpauž, zinot īsto laiku.
Kas sevi neizceļ,
Tas netiks pelts.

Chapitre IX

9

Il vaut mieux ne pas remplir un vase que de vouloir le maintenir (lorsqu’il est plein).
Si l’on aiguise une lame, bien qu’on l’explore avec la main, on ne pourra la conserver constamment (tranchante).
Si une salle est remplie d’or et de pierres précieuses, personne ne pourra les garder.
Si l’on est comblé d’honneurs et qu’on s’enorgueillisse, on s’attirera des malheurs.
Lorsqu’on a fait de grandes choses et obtenu de la réputation, il faut se retirer à l’écart.
Telle est la voie du ciel.

Ja to, ko paturēt vēlas, pilda malām pāri,
Tas nesaglabāsies.
Ja to, ko ikdienā lieto, trin pārmērīgi asu,
Tas drīz tiks sadeldēts.
Kas lielu telpu ar zeltu un dārgakmeņiem pilda,
Tas nenosargās to.
Kas, dižciltīgs būdams un bagāts, vēl atļaujas kļūt kundzisks,
Tas nelaimi sev gatavo.
Ja, uzdevumu veicis, darītājs paiet malā,
Tad Dao ir izpaudies.

Chapitre X

10

L’âme spirituelle doit commander à l’âme sensitive.
Si l’homme conserve l’unité, elles pourront rester indissolubles.
S’il dompte sa force vitale et la rend extrêmement souple, il pourra être comme un nouveau-né.
S’il se délivre des lumières de l’intelligence, il pourra être exempt de toute infirmité (morale).
S’il chérit le peuple et procure la paix au royaume, il pourra pratiquer le non-agir.
S’il laisse les portes du ciel s’ouvrir et se fermer, il pourra être comme la femelle (c’est-à-dire rester au repos).
Si ses lumières pénètrent en tous lieux, il pourra paraître ignorant.
Il produit les êtres et les nourrit.
Il les produit et ne les regarde pas comme sa propriété.
Il leur fait du bien et ne compte pas sur eux.
Il règne sur eux et ne les traite pas en maître.
C’est ce qu’on appelle posséder une vertu profonde.

Kas garu gaismojošu vērš, lai vienoto tas jaustu,
Tas spēj no nesaskaņām vaļā tikt.
Kas sevi lokanu un kautru dara,
Var atkal kļūt kā tikko dzimušais.
Kas izjūtas spēj attīrīt un skaidrot,
Tas var no savām kļūdām vaļā tikt.
Kas ļaudis mīl un izprot savu zemi,
Tas daudz ko paveic, ļaudīm nezinot.
Vien tad, ja debess vārti spēj būt atvērti vai slēgti,
Tie apskaidrībā ieņemt var.
Drīkst tikai tas, kā skatam apslēpts nepaliek nekas,
Bez zināšanām būt.
Radot un barojot,
Veidojot nesagrābt,
Darinot nesaistīt,
Vairojot nepakļaut:
Tāds ir visdziļākais De.

Chapitre XI

11

Trente rais se réunissent autour d’un moyeu. C’est de son vide que dépend l’usage du char.
On pétrit de la terre glaise pour faire des vases. C’est de son vide que dépend l’usage des vases.
On perce des portes et des fenêtres pour faire une maison. C’est de leur vide que dépend l’usage de la maison.
C’est pourquoi l’utilité vient de l’être, l’usage naît du non-être.

Trīsdesmit spieķu saistīti vienā rumbā,
Ratu vieglumu nosaka tukšums starp tiem.
Podnieki mīca mālu, lai veidotu traukus,
Lietojams tikai trauku iedobums.
Namdariem, ceļot māju, jāatstāj logi un durvis,
Tikai mājas iekšējais tukšums ir apdzīvojams.
Esamība ir manta, bet lieto neesamību.

Chapitre XII

12

Les cinq couleurs émoussent la vue de l’homme.
Les cinq notes (de musique) émoussent l’ouïe de l’homme.
Les cinq saveurs émoussent le goût de l’homme.
Les courses violentes, l’exercice de la chasse égarent le cœur de l’homme.
Les biens d’une acquisition difficile poussent l’homme à des actes qui lui nuisent.
De là vient que le saint homme s’occupe de son intérieur et ne s’occupe pas de ses yeux.
C’est pourquoi il renonce à ceci et adopte cela.

Visas krāsas kopā apžilbina redzi,
Visas skaņas reizē dzirdi apstulbo.
Visas garšas kopā garšu notrulina.
Medības un spēles sirdi sabango.
Skatot retas lietas, mostas mantkārība.
Gudrais, kopjot miesu, acis nelutina.
Ņemot vērā īsto, atmet šķietamo.

Chapitre XIII

13

Le sage redoute la gloire comme l’ignominie; son corps lui pèse comme une grande calamité.
Qu’entend-on par ces mots: il redoute la gloire comme l’ignominie?
La gloire est quelque chose de bas. Lorsqu’on l’a obtenue , on est comme rempli de crainte; lorsqu’on l’a perdue, on est comme rempli de crainte.
C’est pourquoi l’on dit: il redoute la gloire comme l’ignominie.
Qu’entend-on par ces mots: son corps lui pèse comme une grande calamité?
Si nous éprouvons de grandes calamités, c’est parce que nous avons un corps.
Quand nous n’avons plus de corps (quand nous nous sommes dégagés de notre corps), quelles calamités pourrions-nous éprouver?
C’est pourquoi, lorsqu’un homme redoute de gouverner lui-même l’empire, on peut lui confier l’empire; lorsqu’il a regret de gouverner l’empire, on peut lui remettre le soin de l’empire.

Valdnieka labvēlība un saīgums rada bažas.
Gods ir liels ļaunums manas patības dēļ.
( Ko gan izsaka: “Valdnieka labvēlība un saīgums rada bažas?”
Labvēlība mūs pazemo;
Ja to iemanto, ir tā, it kā pienāktos bīties,
Ja to zaudē, tad arī ir tā, it kā pienāktos bīties.
To nozīmē: “Valdnieka labvēlība un saīgums rada bažas.”
Ko gan izsaka: “Gods ir liels ļaunums manas patības dēļ?”
Ļaunums iespējams tādēļ, ka mana patība savtīga ir;
Ja es bez patības būtu,
Kāds ļaunums tad paliktu vēl? )
Tādēļ: kas sevī pašā pasauli godā tur,
Tam pasauli uzticēt var.
Un tam, kas sevī pašā pasauli mīl,
Var pasaule pakļauties.

Chapitre XIV

14

Vous le regardez (le Tao) et vous ne le voyez pas: on le dit incolore.
Vous l’écoutez et vous ne l’entendez pas: on le dit aphone.
Vous voulez le toucher et vous ne l’atteignez pas: on le dit incorporel.
Ces trois qualités ne peuvent être scrutées à l’aide de la parole. C’est pourquoi on les confond en une seule.
Sa partie supérieure n’est point éclairée; sa partie inférieure n’est point obscure.
Il est éternel et ne peut être nommé.
Il rentre dans le non-être.
On l’appelle une forme sans forme, une image sans image.
On l’appelle vague, indéterminé.
Si vous allez au-devant de lui, vous ne voyez point sa face; si vous le suivez vous ne voyez point son dos.
C’est en observant le Tao des temps anciens qu’on peut gouverner les existences d’aujourd’hui.
Si l’homme peut connaître l’origine des choses anciennes, on dit qu’il tient le fil du Tao.

Uzlūko viņu, bet nesaredz:
Tā vārds ir: vienlīdzīgais.
Ieklausās viņā, bet nesadzird:
Tā vārds ir saskanīgais.
Sniedzas pēc tā, bet nesatver,
Tā vārds ir izsmalcinātais.
Šos trīs nav iespējams nošķirt,
Tie saplūstot veido vienu.
Augšpuse tam nav skaidrāka,
Apakša tam nav blāvāka.
Bez gala strāvojošais;
Nav iespējams to nosaukt,
Līdz nebūtībai pat
Tas sniedzas atpakaļ.
Viņš ir tas, ko par bezformības formu sauc
Un ko par bezveidības veidu dēvē.
Viņš ir tas, ko par neredzamo sauc;
Ja viņam pretī iet, tad neredz seju,
Un, sekojot tam, neredz mugurpusi.
Kas seno laiku Dao spējīgs aptvert,
Var mūsu dienu dzīvi ar to pārvaldīt
Un arī pirmssākumus iepazīt:
Jo visam cauri strāvo Dao pavediens.

Chapitre XV

15

Dans l’Antiquité, ceux qui excellaient à pratiquer le Tao étaient déliés et subtils, abstraits et pénétrants.
Ils étaient tellement profonds qu’on ne pouvait les connaître.
Comme on ne pouvait les connaître, je m’efforcerai de donner une idée (de ce qu’ils étaient).
Ils étaient timides comme celui qui traverse un torrent en hiver.
Ils étaient irrésolus comme celui qui craint d'être aperçu de ses voisins.
Ils étaient graves comme un étranger (en présence de l’hôte).
Ils s’effaçaient comme la glace qui se fond.
Ils étaient rudes comme le bois non travaillé.
Il étaient vides comme une vallée.
Ils étaient troubles comme une eau limoneuse.
Qui est-ce qui sait apaiser peu à peu le trouble (de son cœur) en le laissant reposer?
Qui est-ce qui sait naître peu à peu (à la vie spirituelle) par un calme prolongé?
Celui qui conserve ce Tao ne désire pas d’être plein.
Il n’est pas plein (de lui-même), c’est pourquoi il garde ses défauts (apparents), et ne désire pas (d’être jugé) parfait.

Tie, kuri senlaikos prasmīgi meistari bija,
Slēptajā vienoti bija ar neredzamajiem spēkiem.
Bija tik dziļi, ka viņus nav iespējams izprast,
Jo izzināt viņus nav iespējams.
Tādēļ ar pūlēm var tikai to ārieni minēt.
Piesardzīgi, kā ejot pa nedrošu ledu,
Uzmanīgi, kā kaimiņu nobijušies,
Atturīgi, kā viesos atnākuši,
It kā kūstošs ledus tik necaurskatāmi,
Un kā neaptēsts bluķis, tik vienkārši,
Nenoslēgti kā dzelmes, kā duļķes necaurredzami.
Kas var [kā viņi] ar klusumu duļķaino pamazām skaidrot?
Kas var [kā viņi] ar ilgumu pamazām mieru panākt?
Jo, kas ievēro Dao, nealkst pārpilnības.
Kas brīvs no pārpilnības, tas spēj tik parasts būt,
Lai sargātos no jaunā
Un piepildījumu gūt.

Chapitre XVI

16

Celui qui est parvenu au comble du vide garde fermement le repos.
Les dix mille êtres naissent ensemble; ensuite je les vois s’en retourner.
Après avoir été dans un état florissant, chacun d’eux revient à son origine.
Revenir à son origine s’appelle être en repos.
Être en repos s’appelle revenir à la vie.
Revenir à la vie s’appelle être constant.
Savoir être constant s’appelle être éclairé.
Celui qui ne sait pas être constant s’abandonne au désordre et s’attire des malheurs.
Celui qui sait être constant a une âme large.
Celui qui a une âme large est juste.
Celui qui est juste devient roi.
Celui qui est roi s’associe au ciel.
Celui qui s’associe au ciel imite le Tao.
Celui qui imite le Tao subsiste longtemps; jusqu’à la fin de sa vie, il n’est exposé à aucun danger.

Ja mēs, savu savtību pārspējuši,
Spētu mieru bez svārstībām saglabaāt,
Kaut arī visas lietas tad mirdzētu vienlaicīgi,
Mēs tikai raudzītos, kā tās ceļas un krīt.
Neskaitāmas radību paaudzes pasaulē ienāk,
Tomēr ikviena no tām pie pamata atpakaļ iet.
Bet, ja pie sākotnes atpakaļ tiecas, tad iestājas miers.
Miers ir atgriešanās pie sev būtiskā.
Atpakaļvēršanās savas būtības noteiksmē mūžība ir.
Mūžību paturēt vērā ir apskaidrība.
Tas, kas mūžību nepatur vērā, darbojas akli un ļauni.
Mūžības atzīšana dāvā iecietību.
Iecietība piešķir cildenumu,
Cildenums nes līdzi valdīšanu,
Valdīšana dāvā diženumu,
Diženums pie Dao aizved,
Dao līdzi atnes ilgstamību.
Ja patība izzūd, vairs nav tad nekādu briesmu.

Chapitre XVII

17

Dans la Haute Antiquité, le peuple savait seulement qu’il avait des rois.
Les suivants, il les aima et leur donna des louanges.
Les suivants il les craignit.
Les suivants, il les méprisa.
Celui qui n’a pas confiance dans les autres n’obtient pas leur confiance.
(Les premiers) étaient graves et réservés dans leurs paroles.
Après qu’ils avaient acquis des mérites et réussi dans leurs desseins, les cent familles disaient: Nous suivons notre nature.

Ja valdītājs tiešām ir dižens, zin tauta vien to, ka viņš ir.
Kas nav tik dižens, to slavē un godina, mīl,
Vēl sīkāka valdnieka bīstas,
Vēl sīkāku nicina.
Kas nepelna uzticību,
Tas neiemanto to.
Cik pārāki bija tie, kas valdnieku vārda bij’ vērti,
Tie uzdevumus veica un darbus pabeidza
Un domāja vienkāršie ļaudis:
“Mēs darām, kā mums tīk.”

Chapitre XVIII

18

Quand la grande Voie eut dépéri, on vit paraître l’humanité et la justice.
Quand la prudence et la perspicacité se furent montrées, on vit naître une grande hypocrisie.
Quand les six parents eurent cessé de vivre en bonne harmonie, on vit des actes de piété filiale et d’affection paternelle.
Quand les États furent tombés dans le désordre, on vit des sujets fidèles et dévoués.

Kad pameta lielo Dao,
Tad tikums un pienākums uzradās.
Kad atziņas un prātojumi sākās,
Tad liekulība un meli izcēlās.
Kad ģimeni ārda ķildas un nesaskaņas,
Tad godbijību un mīlu visbiežāk daudzina.
Kad valsti plosa jukas un uzplaukst nodevība,
Tad uzticamus kalpus visskaļāk cildina.

Chapitre XIX

19

Si vous renoncez à la sagesse et quittez la prudence, le peuple sera cent fois plus heureux.
Si vous renoncez à l’humanité et quittez la justice, le peuple reviendra à la piété filiale et à l’affection paternelle.
Si vous renoncez à l’habileté et quittez le lucre, les voleurs et les brigands disparaîtront.
Renoncez à ces trois choses et persuadez-vous que l’apparence ne suffit pas.
C’est pourquoi je montre aux hommes ce à quoi ils doivent s’attacher.
Qu’ils tâchent de laisser voir leur simplicité, de conserver leur pureté, d’avoir peu d’intérêts privés et peu de désirs.

Izbeidziet prātojumus, atmetiet atziņas:
Un tauta simtkārt laimīgāka būs.
Izbeidziet tikumību; lai pienākums atmests tiek,
Tad atkal uzplauks mīla un ģimenes stiprināsies.
Aizmirstiet izmanību un peļņas nealkstiet:
Tad zagļi un laupītāji drīz tautā izbeigsies!
Šiem trejiem spožajiem vizuļiem vērtība nepiemīt.
Bet vajag, lai ļaudīm būtu, pie kā tiem turēties.
Saudzējiet vienkāršību, skaidrību paturiet,
Tad rimsies patmīlība un iekāres vājināsies.

Chapitre XX

20

Renoncez à l’étude, et vous serez exempt de chagrins.
Combien est petite la différence de weï (un oui bref) et de o (un oui lent)!
Combien est grande la différence du bien et du mal!
Ce que les hommes craignent, on ne peut s’empêcher de le craindre.
Ils s’abandonnent au désordre et ne s’arrêtent jamais.
Les hommes de la multitude sont exaltés de joie comme celui qui se repaît de mets succulents, comme celui qui est monté, au printemps, sur une tour élevée.
Moi seul je suis calme: (mes affections) n’ont pas encore germé.
Je ressemble à un nouveau-né qui n’a pas encore souri à sa mère.
Je suis détaché de tout, on dirait que je ne sais où aller.
Les hommes de la multitude ont du superflu; moi seul je suis comme une homme qui a perdu tout.
Je suis un homme d’un esprit borné, je suis dépourvu de connaissances.
Les hommes de la multitude sont remplis de lumières; moi seul je suis comme plongé dans les ténèbres.
Les hommes du monde sont doués de pénétration; moi seul j’ai l’esprit trouble et confus.
Je suis vague comme la mer; je flotte comme si je ne savais où m’arrêter.
Les hommes de la multitude ont tous de la capacité; moi seul je suis stupide; je ressemble à un homme rustique.
Moi seul je diffère des autres hommes, parce que je révère la mère qui nourrit (tous les êtres).

Atmetiet savu pārgudrību:
Un kļūstiet brīvi no rūpēm!
Starp “jā” un “tā liekas” vai ir kāda atšķirība?
Starp labo un ļauno vai liela ir starpība?
Taču to, ko godina visi,
Nevar bez bijības bīdīt malā.
Kur gan ir pasaules zūdībai robeža, kur ir tās gals?
Ļaudis pūlī visi ir līksmojoši,
It kā svinētu upura svētkus.
Kā pavasarī augstā tornī uzkāpuši.
Es viens pats esmu domīgs un netiecos ko paveikt,
Kā tikko dzimušais, kas smieties vēl nav spējīgs,
Kā gurdens ceļa gājējs, kam tēvu zemes nav.
Ļaudīm pūlī visa ir papilnam,
Tikai vienīgi man it kā nav nekā.
Gluži kā muļķim man nav nekādu vēlmju,
Viss tik juceklīgs šķiet un tik neskaidrs.
Cilvēki pasaulē visi tik uzbudināti,
Tikai es viens esmu nesatraukts.
Visi ļaudis tik pacilāti un mundri,
Tikai es viens esmu vienaldzīgs.
Iekšēja nemiera caurstrāvots kā jūra
Klīstu bez mērķa kā vējš, kam apstājas nav.
Cilvēkiem pūlī visiem ir ko darīt,
Tikai es viens esmu dīkdienīgs, gluži kā slaists.
Tikai es viens esmu citāds nekā šie ļaudis,
Jo es turu cieņā Māti Barotāju.

Chapitre XXI

21

Les formes visibles de la grande Vertu émanent uniquement du Tao.
Voici quelle est la nature du Tao.
Il est vague, il est confus.
Qu’il est confus, qu’il est vague!
Au-dedans de lui, il y a des images.
Qu’il est vague, qu’il est confus!
Au-dedans de lui il y a des êtres.
Qu'il est profond, qu'il est obscur!
Au-dedans de lui il y a une essence spirituelle. Cette essence spirituelle est profondément vraie.
Au-dedans de lui, réside le témoignage infaillible (de ce qu’il est); depuis les temps anciens jusqu’à aujourd’hui, son nom n’a point passé.
Il donne issue (naissance) à tous les êtres.
Comme sais-je qu’il en est ainsi de tous les êtres? (Je le sais) par le Tao.

Augstākā tikuma cilvēks
Pilnīgi seko Dao.
Dao apjaušams tam, kas to meklē,
Virmaini, netverami.
Miglaini, nenoteikti
Viņā mīt tēli.
Neskaidri, nenosakāmi
Viņā ņirb lietas.
Bezdibenīgā tumsā
Viņā dus sēkla.
Šī sēkla ir patiesīga,
Tā uztur paļāvību.
No sākuma līdz šai dienai
To neminot nevar saprast,
Kā izceļas visas lietas.
Un kā gan man būtu zināms,
Ka šādi norit lietu izcelšanās?
Ja no tā visa nē?

Chapitre XXII

22

Ce qui est incomplet devient entier.
Ce qui est courbé devient droit.
Ce qui est creux devient plein.
Ce qui est usé devient neuf.
Avec peu (de désirs) on acquiert le Tao; avec beaucoup (de désirs) on s’égare.
De là vient que le saint homme conserve l’Unité (le Tao), et il est le modèle du monde.
Il ne se met pas en lumière, c’est pourquoi il brille.
Il ne s’approuve point, c’est pourquoi il jette de l’éclat.
Il ne se vante point, c’est pourquoi il a du mérite.
Il ne se glorifie point, c’est pourquoi il est le supérieur des autres.
Il ne lutte point, c’est pourquoi il n’y a personne dans l’empire qui puisse lutter contre lui.
L’axiome des anciens: Ce qui est incomplet devient entier, était-ce une expression vide de sens?
Quand l’homme est devenu véritablement parfait, (le monde) vient se soumettre à lui.

Kas ir līdz pusei, tas kļūs pilns.
Kas salīcis – tiks iztaisnots.
Kas tukšs ir, tas taps piepildīts.
Kas vecs ir, tas tiks atjaunots.
Kam maz ir, tam tiks iedots klāt.
Kam daudz ir, tam nāks apskurbums.
Un arī gudrais:
Vienoto jauzdams,
Ir pasaulei paraugs.
Viņš nevēlas spīdēt,
Tādēļ ir gaismā.
Viņš nemēdz būt augstprātīgs,
Tādēļ kļūst dižens.
Viņš neslavē sevi,
Tādēļ kļūst slavens.
Viņš nelaužas priekšā,
Tādēļ tiek izcelts.
Viņš ķildu neuzsākdams,
Paliek neuzvarams.
Ko senie teica: “Kas ir līdz pusei, tas kļūs pilns,” –
Nav velti sacīts.
Tas visu īsteno pilnību izteic.

Chapitre XXIII

23

Celui qui ne parle pas (arrive au) non-agir.
Un vent rapide ne dure pas toute la matinée; une pluie violente ne dure pas tout le jour.
Qui est-ce qui produit ces deux choses? Le ciel et la terre.
Si le ciel et la terre même ne peuvent subsister longtemps, à plus forte raison l’homme!
C’est pourquoi si l’homme se livre au Tao, il s’identifie au Tao; s’il se livre à la vertu, il s’identifie à la vertu; s’il se livre au crime, il s’identifie au crime.
Celui qui s’identifie au Tao gagne le Tao; celui qui s’identifie au crime gagne (la honte du) crime.
Si on ne croit pas fortement (au Tao), l’on finit par n’y plus croire.

Ja netērē daudz vārdu,
Viss pats no sevis rit.
Ne visu rītu viesuļvētra plosās.
Ne augu dienu šaltīm lietus līst.
Un kas šos darbus dara?
Tos debess un zeme veic.
Ja zeme un debesis saspringst tik īsu brīdi,
Vai cilvēks to ilgāk var spēt?
Tādēļ: ja darbu tu sāksi, ņemot vērā Dao,
Tad būsi vienots ar visiem, kam Dao ir,
Ar tiem, kam piemīt De, būsi vienots, pateicoties De,
Ar tiem, kam ir trūkumi, būsi vienots trūkumos.
Ja esi vienots ar viņiem tādēļ, ka dārgs tev ir Dao,
Tad tie, kuri seko Dao, tev līksmi pretī nāks.
Ja esi vienots ar viņiem tādēļ, ka De ir tavs paraugs,
Tad līksmi nāks pretī tev tie, kam piemīt De.
Ja esi vienots ar viņiem trūkumos,
Tad priecīgi nāks tev pretī tie, kam trūkumi ir.
Bet tur, kur plosās šaubas,
Dao neatrast.

Chapitre XXIV

24

Celui qui se dresse sur ses pieds ne peut se tenir droit; celui qui étend les jambes ne peut marcher.
Celui qui tient à ses vues n’est point éclairé.
Celui qui s’approuve lui-même ne brille pas.
Celui qui se vante n’a point de mérite.
Celui qui se glorifie ne subsiste pas longtemps.
Si l’on juge cette conduite selon le Tao, on la compare à un reste d’aliments ou à un goitre hideux qui inspirent aux hommes un constant dégoût.
C’est pourquoi celui qui possède le Tao ne s’attache pas à cela.

Uz pirkstu galiem
Nevar ilgi stāvēt.
Parādes maršā
Tālu nevar aiziet.
Tas, kurš grib spīdēt,
Paliks ēnā.
Tas, kurš ir savtīgs,
Nekļūs dižens.
Sevis slavinātājs
Nekļūs slavens.
Sevis cildinātājs
Netiks izcelts.
Viņš ir pret Dao, kā trums un mēsls;
It visas būtnes viņu nīst;
Un tādēļ tas, kurš seko Dao,
Viņu pametīs.

Chapitre XXV

25

Il est un être confus qui existait avant le ciel et la terre.
Ô qu’il est calme! Ô qu’il est immatériel!
Il subsiste seul et ne change point.
Il circule partout et ne périclite point.
Il peut être regardé comme la mère de l’univers.
Moi, je ne sais pas son nom.
Pour lui donner un titre, je l’appelle Voie (Tao).
En m’efforçant de lui faire un nom, je l’appelle grand.
De grand, je l’appelle fugace.
De fugace, je l’appelle éloigné.
D’éloigné, je l’appelle (l’être) qui revient.
C’est pourquoi le Tao est grand, le ciel est grand, la terre est grande, le roi aussi est grand.
Dans le monde, il y a quatre grandes choses, et le roi en est une. L’homme imite la terre; la terre imite le ciel, le ciel imite le Tao; le Tao imite sa nature.

Esošais, spējīgs virmodams darināt sevi,
Iekams vēl sākušas veidoties debesis un zeme,
Mierā un tukšībā –
Vientuļi stāv tas un izmaiņas tam ir svešas;
Veicot pārmaiņu apli, nepazīst paguruma.
Viņu var apjēgt kā pasaules māti.
Nezinādams tā vārdu,
Dēvēju viņu par Dao.
Pūloties zināt tā mākslu,
Dēvēju viņu par dižo.
Saucu par diženu to, kas mūžīgi mainīgs.
Saucu par mūžīgi mainīgu to, kas izgaist tālēs.
Saucu par tālēs gaistošo to, kas atgriežas sevī.
Tādēļ ir sacīts:
Dižens ir Dao un debesis arī ir dižas,
Dižena zeme un cilvēku valdnieks ir dižs.
Pasaules telpā ir četri dižie
Un ļaužu ķēniņš ir viens no tiem.
Zeme ir cilvēkam paraugs,
Debesis zemei ir paraugs,
Dao ir debesīm paraugs,
Un Dao ir paraugs pats sev.

Chapitre XXVI

26

Le grave est la racine du léger; le calme est le maître du mouvement.
De là vient que le saint homme marche tout le jour (dans le Tao) et ne s’écarte point de la quiétude et de la gravité.
Quoiqu’il possède des palais magnifiques, il reste calme et les fuit.
Mais hélas! les maîtres de dix mille chars se conduisent légèrement dans l’empire!
Par une conduite légère, on perd ses ministres; par l’emportement des passions, on perd son trône.

Grūtais ir vieglajam sakne.
Miers ir nemiera kungs.
Gluži tāpat arī cēlais:
Ceļodams augu dienu,
Nenoliek smagu nastu.
Kaut gan viņš arī varētu krāšņumu skatīt,
Apmierināts viņš jūtas savā vientulībā.
Cik daudzkārt mazāk iespēj diženais valdnieks,
Varas un krāšņuma apņemts, kādreiz tik brīvi justies!
Tiecoties tikai pēc vieglā, varenībai zūd saknes.
Ķildu un nemieru gūzmā varai pienāk gals.

Chapitre XXVII

27

Celui qui sait marcher (dans le Tao) ne laisse pas de traces; celui qui sait parler ne commet point de fautes; celui qui sait compter ne se sert point d’instruments de calcul; celui qui sait fermer (quelque chose) ne se sert point de verrou, et il est impossible de l’ouvrir; celui qui sait lier (quelque chose) ne se sert point de cordes, et il est impossible de le délier.
De là vient que le Saint excelle constamment à sauver les hommes; c’est pourquoi il n’abandonne pas les hommes.
Il excelle constamment à sauver les êtres; c’est pourquoi il n’abandonne pas les êtres.
Cela s’appelle être doublement éclairé.
C’est pourquoi l’homme vertueux est le maître de celui qui n’est pas vertueux.
L’homme qui n’est pas vertueux est le secours de l’homme vertueux.
Si l’un n’estime pas son maître, si l’autre n’affectionne pas celui qui est son secours, quand on leur accorderait une grande prudence, ils sont plongés dans l’aveuglement.
Voilà ce qu’il y a de plus important et de plus subtil!

Labs ceļotājs neatstāj pēdas.
Labs runātājs nepārsakās.
Labs lēsējs skaitīkļus nelieto.
Labs slēdzējs bez bultām un atslēgām slēdz,
Bet viņa slēgtais nav atdarāms.
Labs saistītājs valgus nelieto,
Bet viņa sietais nav atraisāms.
Tā arī apskaidrotais:
Viņš allaž ir cilvēku labais glābējs,
Tādēļ nav novārtā pamestu ļaužu.
Viņš allaž ir radību labais glābējs,
Tādēļ nav novārtā pamestu būtņu.
Jo tāda ir viņa apskaidrība.
Viņš labos ļaudis dara par slikto skolotājiem
Un sliktos ļaudis dara par labo sekotājiem.
Gan to, kurš nemīl savu skolotāju,
Gan to, kurš nemīl savu sekotāju,
Nekāda gudrība no maldīšanās nepaglābj –
Tāds ir vissvarīgākais noslēpums.

Chapitre XXVIII

28

Celui qui connaît sa force et garde la faiblesse est la vallée de l’empire (c’est-à-dire le centre où accourt tout l’empire).
S’il est la vallée de l’empire, la vertu constante ne l’abandonnera pas; il reviendra à l’état d’enfant.
Celui qui connaît ses lumières et garde les ténèbres, est le modèle de l’empire.
S’il est le modèle de l’empire, la vertu constante ne faillira pas (en lui), et il reviendra au comble (de la pureté).
Celui qui connaît sa gloire et garde l’ignominie est aussi la vallée de l’empire.
S’il est la vallée de l’empire, sa vertu constante atteindra la perfection et il reviendra à la simplicité parfaite (au Tao).
Quand la simplicité parfaite (le Tao) s’est répandue, elle a formé les êtres.
Lorsque le saint homme est élevé aux emplois, il devient le chef des magistrats. Il gouverne grandement et ne blesse personne.

Kas, zinādams savu vīrišķo spēku,
Turpina sievišķā nespēkā palikt,
Tas ir gultne pasaules plūdumam.
Ja viņš ir gultne pasaules plūdumam,
Viņu nepamet mūžīgais De
Un viņš var atpakaļ vērsties un atkal kļūt kā bērns.
Kas, zinādams savu apskaidrību,
Turpina nespodrā ikdienā palikt,
Tas ir pasaulei paraugs.
Ja viņš ir pasaulei paraugs,
Tad tam netrūkst mūžīgā De,
Un viņš var atpakaļ vērsties un kļūt par vēl nedzimušo.
Kurš, zinādams savu diženumu,
Turpina nemanāms palikt,
Tas ir pasaules iespējamība.
Ja viņš ir pasaules iespējamība,
Tad viņam prieku dod mūžīgais De,
Un viņš var sākotnē atgriezties.
Ja sākotnība gaist, kļūst cilvēks lietojams,
Ja cildenais zin šādu noslēpumu, viņš spējīgs gudri vadīt kalpotājus.
Tādēļ: ja augums cēls, nav jāapgraiza tas.

Chapitre XXIX

29

Si l’homme agit pour gouverner parfaitement l’empire, je vois qu’il n’y réussira pas.
L’empire est (comme) un vase divin (auquel l’homme) ne doit pas travailler.
S’il y travaille, il le détruit; s’il veut le saisir, il le perd.
C’est pourquoi, parmi les êtres, les uns marchent (en avant) et les autres suivent; les uns réchauffent et les autres refroidissent; les uns sont forts et les autres faibles, les uns se meuvent et les autres s’arrêtent.
De là vient que le saint homme supprime les excès, le luxe et la magnificence.

Ja, lietojot varu, kāds tīko pasauli sagrābt,
Es zinu, viņš neveiksmi piedzīvos.
Jo pasaule ir tik viegli izgaistoša,
Ka ar to nevar rupji rīkoties.
Kas ar to rīkoties vēlas, tas to pazudina.
Kas noturēt to vēlas, tas to pazaudē.
Jo būtnes vai nu izvirzās, vai seko līdzi.
Tās saniknotas ir vai noskumušas,
Tās spēkā pieņemas vai spēku zaudē,
Vai uzvar tās, vai uzvarētas tiek.
Un arī apskaidrotais:
Viņš izvairās no straujā,
Viņš izvairās no krāšņā,
Viņš izvairās no majestātiskā.

Chapitre XXX

30

Celui qui aide le maître des hommes par le Tao ne (doit pas) subjuguer l’empire par les armes.
Quoi qu’on fasse aux hommes, ils rendent la pareille.
Partout où séjournent les troupes, on voit naître les épines et les ronces.
À la suite des grandes guerres, il y a nécessairement des années de disette.
L’homme vertueux frappe un coup décisif et s’arrête. Il n’ose subjuguer l’empire par la force des armes.
Il frappe un coup décisif et ne se vante point.
Il frappe un coup décisif et ne se glorifie point.
Il frappe un coup décisif et ne s’enorgueillit point.
Il frappe un coup décisif et ne combat que par nécessité.
Il frappe un coup décisif et ne veut point paraître fort.
Quand les êtres sont arrivés à la plénitude de leur force, ils vieillissent.
Cela s’appelle ne pas imiter le Tao. Celui qui n’imite pas le Tao ne tarde pas à périr.

Kas pēc Dao likuma ļaužu valdniekam palīdz,
Tas ar ierožu spēku pasauli neapdraud.
Viņa augstākā māksla ir prasme būt piekāpīgam.
Tur, kur kareivju mituši, ērkšķi un dadži aug.
Lielām armijām līdzi nāk grūti laiki.
Faktisko uzvaru vēlas gudrais un vienīgi to,
Neiedrošinādamies ar varu iekarot.
Faktisko uzvaru, kurai neseko dižošanās,
Faktisko uzvaru, kurai neseko lepošanās,
Faktisko uzvaru tad, ja citādi nevar,
Faktisko uzvaru, kurā nav varas draudu.
Kas kļuvis varmācīgs, tas noveco,
Jo tas ir pretrunā ar Dao.
Un kas ir pretrunā ar Dao, tas drīz mirst.

Chapitre XXXI

31

Les armes les plus excellentes sont des instruments de malheur.
Tous les hommes les détestent. C’est pourquoi celui qui possède le Tao ne s’y attache pas.
En temps de paix, le sage estime la gauche; celui qui fait la guerre estime la droite.
Les armes sont des instruments de malheur; ce ne sont point les instruments du sage.
Il ne s’en sert que lorsqu’il ne peut s’en dispenser, et met au premier rang le calme et le repos.
S’il triomphe, il ne s’en réjouit pas. S’en réjouir, c’est aimer à tuer les hommes.
Celui qui aime à tuer les hommes ne peut réussir à régner sur l’empire.
Dans les événements heureux, on préfère la gauche; dans les événements malheureux, on préfère la droite.
Le général en second occupe la gauche; le général en chef occupe la droite.
Je veux dire qu’on le place suivant les rites funèbres.
Celui qui a tué une multitude d’hommes doit pleurer sur eux avec des larmes et des sanglots.
Celui qui a vaincu dans un combat, on le place suivant les rites funèbres.

Pat visskaistākie ieroči nelaimi vēsta,
Tādēļ visas radības ieročus nīst.
Tas, kurš izpratis Dao, pie ieročiem nekavējas.
Apskaidrotais savā ikdienas dzīvē
Uzskata kreiso pusi par goda vietu.
Ieroču amatā goda vieta ir labā puse.
Ieroči postu un nelaimi nes,
Tie nav līdzeklis cildenajam.
Tikai, ja citādi nevar, cēlais ieročus lieto.
Miers un apcere viņam visdārgākais.
Cildenais uzvar, bet neizjūt uzvaras prieku.
Kas ar uzvaru lielās, tas līksmo, kad ļaudis mirst.
Kas nāvēšanā rod prieku, ilgoto nesasniegs.
Laimīgos brīžos uzskata kreiso pusi par goda vietu.
Nelaimīgos brīžos uzskata labo pusi par goda vietu.
Zemākais virsnieks pa kreisi stāv, augstākais virsnieks – pa labi.
Tātad tie ieņem vietas gluži kā bērēs.
Daudziem cilvēkiem mirstot, vajag tos godināt sērās.
Tam, kurš gūst uzvaru kaujā, kā bērēs jāizturas.

Chapitre XXXII

32

Le Tao est éternel et n’a pas de nom.
Quoiqu’il soit petit de sa nature, le monde entier ne pourrait le subjuguer.
Si les vassaux et les rois peuvent le conserver, tous les êtres viendront spontanément se soumettre à eux.
Le ciel et la terre s’uniront ensemble pour faire descendre une douce rosée, et les peuples se pacifieront d’eux-mêmes sans que personne le leur ordonne.
Dès que le Tao se fut divisé, il eut un nom.
Ce nom une fois établi, il faut savoir se retenir.
Celui qui sait se retenir ne périclite jamais.
Le Tao est répandu dans l’univers.
(Tous les êtres retournent à lui) comme les rivières et les ruisseaux des montagnes retournent aux fleuves et aux mers.

Kamēr Dao pirmpasaules mūžībā paliek,
Vārdu vēl nav.
Tik nenozīmīga ir Dao neskartība,
Ka pasaulē nevar neviens to tikai kā līdzekli lietot.
Ja valdītāji un dižie saglabāt to prastu,
Tad visas būtnes kā viesi malā nostātos.
Tad vienotos debess un zeme, lai dāvātu saldo rasu.
Un tauta pēc savas gribas par taisnību rūpētos.
Vien tad, kad tēlu skaidrošanās sākas,
Ir vārdi uzrodas.
Bet, kamēr attiecas vārdi uz esošo vienādā mērā,
Vēl zināms arī tas, kur vajag apstāties.
Ja zina, kad apstāties klājas, tad juceklis neveidosies.
Kas Dao pasaulei ir, var apjaust, to salīdzinot
Ar kalnu un ieleju strautiem, kas upes un jūru pilda.

Chapitre XXXIII

33

Celui qui connaît les hommes est prudent.
Celui qui se connaît lui-même est éclairé.
Celui qui dompte les hommes est puissant.
Celui qui se dompte lui-même est fort.
Celui qui sait se suffire est assez riche.
Celui qui agit avec énergie est doué d’une ferme volonté.
Celui qui ne s’écarte point de sa nature subsiste longtemps.
Celui qui meurt et ne périt pas jouit d’une (éternelle) longévité.

Kas izprot citus, tam daudz prāta.
Kas izprot sevi, tas ir gudrs.
Kas pārvar citus, tam daudz spēka,
Kas pārvar sevi, tas ir varens.
Kas sekmes izcīna, tam stingra griba,
Visbagātākais tas, kam pieder mērenība.
Kas ilgi amatā, tam pieder laika sprīdis.
Tas, ko pēc nāves neaizmirst, joprojām dzīvs.

Chapitre XXXIV

34

Le Tao s’étend partout; il peut aller à gauche comme à droite.
Tous les êtres comptent sur lui pour naître, et il ne les repousse point.
Quand ses mérites sont accomplis, il ne se les attribue point.
Il aime et nourrit tous les êtres, et ne se regarde pas comme leur maître.
Il est constamment sans désirs: on peut l’appeler petit.
Tous les êtres se soumettent à lui, et il ne se regarde pas comme leur maître: on peut l’appeler grand.
De là vient que, jusqu’à la fin de sa vie, le saint homme ne s’estime pas grand.
C’est pourquoi il peut accomplir de grandes choses.

Diženais Dao iestrāvo visur,
Labā un kreisajā pusē tas var būt.
Visas radības vien caur viņu rodas,
Un viņš sevi tām neatrauj.
Kad darbs ir veikts,
Viņš pie tā nekavējas.
Viņš baro un tērpj visas būtnes,
Bet neuzkundzējas.
Tādēļ, ka alku tam nav.
Viņu varam par niecīgu saukt,
Tādēļ, ka būtnes tikai uz viņu vēršas,
(Un viņš tām neuzkundzējas)
Viņu varam par diženu saukt.
Tā arī apskaidrotais:
Nekad viņš necenšas būt liels,
Tādēļ spēj dižens būt.

Chapitre XXXV

35

Le saint garde la grande image (le Tao), et tous les peuples de l’empire accourent à lui.
Ils accourent, et il ne leur fait point de mal; il leur procure la paix, le calme et la quiétude.
La musique et les mets exquis retiennent l’étranger qui passe.
Mais lorsque le Tao sort de notre bouche, il est fade et sans saveur.
On le regarde et l’on ne peut le voir; on l’écoute et l’on ne peut l’entendre; on l’emploie et l’on ne peut l’épuiser.

Kas Lielo Pirmtēlu spējīgs sevī glabāt,
Tam, visa pasaule pati pienāk klāt.
Tā tuvojas, un neviens tai nedara ļauna;
Tā bauda mieru, aizstāvību un labvēlību.
Gan mūzikas skaņas un gardumi vilinoši
Var aizkavēt gājēju doties tālākā ceļā,
Bet Dao, ja tas kādreiz izsacīts vārdos,
Ir maigs un nekāda garša tam nepiemīt.
Ja uzlūko to, nekas sevišķs nav saredzams,
Ja ieklausās tajā, nekas sevišķs nav sadzirdams,
Ja rīkojas tā, kā liek Dao, šai darbībai beigu nav.

Chapitre XXXVI

36

Lorsqu’une créature est sur le point de se contracter, (on reconnaît) avec certitude que dans l’origine elle a eu de l’expansion.
Est-elle sur le point de s’affaiblir, (on reconnaît) avec certitude que dans l’origine elle a eu de la force.
Est-elle sur le point de dépérir, (on reconnaît) avec certitude que dans l’origine elle a eu de la splendeur.
Est-elle sur le point d’être dépouillée de tout, (on reconnaît) avec certitude que dans l’origine elle a été comblée de dons.
Cela s’appelle (une doctrine à la fois) cachée et éclatante.
Ce qui est mou triomphe de ce qui est dur; ce qui est faible triomphe de ce qui est fort.
Le poisson ne doit point quitter les abîmes; l’arme acérée du royaume ne doit pas être montrée au peuple.

Ja grib kaut ko savilkt kopā,
Tam iepriekš jāļauj krietni izplesties.
Ja grib kaut ko vāju darīt,
Tam iepriekš jāļauj krietni stipram kļūt.
Ja grib kaut ko iznīcināt,
Tam iepriekš krietni uzplaukt vajag ļaut.
Ja vēlas kaut ko paņemt,
Tad iepriekš nepieciešams krietni dot.
To sauc par slēpto apskaidrību.
Jo maigais pārvar cieto,
Jo stipro uzvar vājais.
Kā zivis nedrīkst atstāt ūdens dzīles,
Tā valdīšanas prasmi nedrīkst tautai paust.

Chapitre XXXVII

37

Le Tao pratique constamment le non-agir et (pourtant) il n’y a rien qu’il ne fasse.
Si les rois et les vassaux peuvent le conserver, tous les êtres se convertiront.
Si, une fois convertis, ils veulent encore se mettre en mouvement, je les contiendrai à l’aide de l’être simple qui n’a pas de nom (c’est-à-dire le Tao).
L’être simple qui n’a pas de nom, il ne faut pas même le désirer. L’absence de désirs procure la quiétude.
Alors l’empire se rectifie de lui-même.
LIVRE II.

Ir Dao mūžīgs savā bezdarbībā,
Bet it nekas nav atstāts nepaveikts.
Ja valdnieki un dižie to allaž ņemtu vērā,
Tad visas būtnes pašas veidotos.
Un pat ja veidojoties izraisītos dziņas,
Tās rimtos vientiesībā, bez vārdiem iztiekot.
Bez vārdiem vientiesība no dziņām atbrīvo.
Ja dziņas rimušas, tad miers var iestāties.
Tad pasaule pati no sevis var palikt taisnīga.

Chapitre XXXVIII

38

Les hommes d’une vertu supérieure ignorent leur vertu; c’est pourquoi ils ont de la vertu.
Les hommes d’une vertu inférieure n’oublient pas leur vertu; c’est pourquoi ils n’ont pas de vertu.
Les hommes d’une vertu supérieure la pratiquent sans y songer.
Les hommes d’une vertu inférieure la pratiquent avec intention.
Les hommes d’une humanité supérieure la pratiquent sans y songer.
Les hommes d’une équité supérieure la pratiquent avec intention.
Les hommes d’une urbanité supérieure la pratiquent et personne n’y répond; alors ils emploient la violence pour qu’on les paye de retour.
C’est pourquoi l’on a de la vertu après avoir perdu le Tao; de l’humanité après avoir perdu la vertu; de l’équité après avoir perdu l’humanité; de l’urbanité après avoir perdu l’équité.
L’urbanité n’est que l’écorce de la droiture et de la sincérité; c’est la source du désordre.
Le faux savoir n’est que la fleur du Tao et le principe de l’ignorance.
C’est pourquoi un grand homme s’attache au solide et laisse le superficiel.
Il estime le fruit et laisse la fleur.
C’est pourquoi il rejette l’une et adopte l’autre.

Tas, kam De ir visvairāk, nealkst veikt labus darbus,
Tieši tādēļ tam piemīt visaugstākais De.
Tas, kam De tikai nedaudz, bez mitas alkst paveikt ko labu,
Tieši tādēļ tam ir tikai nedaudz De.
Tas, kam ir augstākais De, bez rīcības visu paspēj,
Taču, kam De tikai nedaudz, tas rosās, bet daudz ko nepaspēj.
Tas, kam ir labsirdība, dara par mērķiem nedomājot,
Bet, kas pēc taisnības tiecas, tas rīkojas, mērķiem sekojot.
Kas rīkojas morāles priekšraksta vārdā, alkst algas un pateicības,
Taču, ja pateicību un algu nesagaida,
Tad gatavs neganti rīkoties.
Tādēļ, ja Dao zudis, vēl paliek De.
Ja De arī zudis, vēl paliek labsirdība.
Izgaistot labsirdībai, paliek taisnīgums.
Ja arī taisnīgums zudis, paliek morāles priekšraksts.
Kur spēkā morāles priekšraksts, tur zudusi uzticība.
Tas jau ir juku laikmeta iesākums.
Sīkumains aprēķins ārēji šķiet it kā Dao, bet aizved nejēdzībā.
Gudrais pievēršas būtībai, nevis ārējam veidam,
Viņš pēc kodola tiecas, nevis pēc čaumalām,
Vairāk ņem vērā īsto nekā šķietamo.

Chapitre XXXIX

39

Voici les choses qui jadis ont obtenu l’Unité.
Le ciel est pur parce qu’il a obtenu l’Unité.
La terre est en repos parce qu’elle a obtenu l’Unité.
Les esprits sont doués d’une intelligence divine parce qu’ils ont obtenu l’Unité.
Les vallées se remplissent parce qu’elles ont obtenu l’Unité.
Les dix mille êtres naissent parce qu’ils ont obtenu l’Unité.
Les princes et rois sont les modèles du monde parce qu’ils ont obtenu l’Unité.
Voilà ce que l’unité produit.
Si le ciel perdait sa pureté, il se dissoudrait;
Si la terre perdait son repos, elle s’écroulerait;
Si les esprits perdaient leur intelligence divine, ils s’anéantiraient;
Si les vallées ne se remplissaient plus, elles se dessécheraient;
Si les dix mille êtres ne naissaient plus, ils s’éteindraient;
Si les princes et les rois s’enorgueillissaient de leur noblesse et de leur élévation, et cessaient d’être les modèles (du monde), ils seraient renversés.
C’est pourquoi les nobles regardent la roture comme leur origine; les hommes élevés regardent la bassesse de la condition comme leur premier fondement.
De là vient que les princes et les rois s’appellent eux-mêmes orphelins, hommes de peu de mérite, hommes dénués de vertu.
Ne montrent-ils pas par là qu’ils regardent la roture comme leur véritable origine? Et ils ont raison!
C’est pourquoi si vous décomposez un char, vous n’avez plus de char.
(Le sage) ne veut pas être estimé comme le jade, ni méprisé comme la pierre.

Jau kopš pirmlaikiem vajadzīgs vienojošais.
Debesis, iemantojušas vienojošo, spēj būs dzidras,
Zeme, iemantojusi vienojošo, spēj būt stingra,
Gari, guvuši vienojošo, spējīgi radoši būt,
Ielejas tukšība, guvusi vienojošo, tiek piepildīta,
Radības guvušas vienojošo un ir dzīvas,
Valdnieki iemantojuši vienojošo un ir cēli.
Visur darbojas vienojošais.
Ja debesis nebūtu dzidras, tām nāktos sagrūt,
Ja zeme nebūtu stingra, tai nāktos trīcēt,
Ja gari nebūtu radoši, viņiem nāktos sastingt,
Ja tukšība netiktu piepildīta, tai nāktos izsīkt,
Ja radības nebūtu dzīvas, tām nāktos sairt,
Ja valdnieki nebūtu cēli, tie tiktu gāzti,
Un tātad: dižajam pamats ir sīkais,
Augstajam pamats ir zemais.
Un arī diženie, un arī valdītāji
Mēdz dēvēties par vientuļiem, par niecībām, par sērdieņiem
Un šādi atzīst niecīgo par pirmssākumu.
Bet ja tā nenotiktu?
Ja ratiem vienas sastāvdaļas trūkst, nav pašu ratu.
Un tādēļ tīkamāks par jašmas gludenumu
Vienkāršā akmens raupjums.

Chapitre XL

40

Le retour au non-être (produit) le mouvement du Tao.
La faiblesse est la fonction du Tao.
Toutes les choses du monde sont nées de l’être; l’être est né du non-être.

Atpakaļatgriešanās ir Dao virzīšanās.
Nevarība ir Dao izpaušanās.
Visas lietas debesīs un uz zemes rodas no esamības.
Esamība cēlusies ir no tā, kas ir neesošs.

Chapitre XLI

41

Quand les lettrés supérieurs ont entendu parler du Tao, ils le pratiquent avec zèle.
Quand les lettrés du second ordre ont entendu parler du Tao, tantôt ils le conservent, tantôt ils le perdent.
Quand les lettrés inférieurs ont entendu parler du Tao, imi ils le tournent en dérision. S’ils ne le tournaient pas en dérision, il ne mériterait pas le nom de Tao.
C’est pourquoi les anciens disaient:
Celui qui à l’intelligence du Tao paraît enveloppé de ténèbres.
Celui qui est avancé dans le Tao ressemble à un homme arriéré.
Celui qui est à la hauteur du Tao ressemble à un homme vulgaire.
L’homme d’une vertu supérieure est comme une vallée.
L’homme d’une grande pureté est comme couvert d’opprobre.
L’homme d’un mérite immense paraît frappé d’incapacité.
L’homme d’une vertu solide semble dénué d’activité.
Lihomme simple et vrai semble vil et dégradé.
C’est un grand carré dont on ne voit pas les angles; un grand vase qui semble loin d’être achevé; une grande voix dont le son est imperceptible; une grande image dont on n’aperçoit point la forme!
Le Tao se cache et personne ne peut le nommer.
Il sait prêter (secours aux êtres) et les conduire à la perfection.

Ja augstāko spēju cilvēks uzzina par Dao,
Viņš cenšas dzīvot saskaņā ar to.
Ja vidēju spēju cilvēks uzzina par Dao,
Viņš reizēm seko tam, bet brīžiem neseko.
Ja neapdāvināts cilvēks uzzina par Dao,
Viņš tikai gardi pasmejas par to.
Bet, ja viņa smiekli tad neskan visai skaļi,
Par īsto Dao viņš vēl nav dzirdējis.
Tādēļ parunu teicējs sacījis šādus vārdus:
Dao apjēgšana šķiet kā miglainība,
Sekošana Dao šķiet kā ačgārnība.
Skaidrais Dao maigums liekas skarbums.
Augsta prasme šķiet kā tūļāšanās.
Īsta tikumība liekas izlaidība.
Liela bagātība šķiet kā trūkums.
Patiess spēks šķiet bikls kautrīgums.
Īstā būtība izpaužas pārmaiņu gaitā.
Lielam laukam stūri nav pamanāmi.
Labus darba rīkus lēni gatavo.
Pati dobjākā skaņa nav sadzirdama.
Lielam veidojumam aprises izgaist tālē.
Dao mēdz būt apslēpts un bez vārda,
Taču visiem nes veltes un piepildījumu dod.

Chapitre XLII

42

Le Tao a produit un; un a produit deux; deux a produit trois; trois a produit tous les êtres.
Tous les êtres fuient le calme et cherchent le mouvement.
Un souffle immatériel forme l’harmonie.
Ce que les hommes détestent, c’est d’être orphelins, imparfaits, dénués de vertu, et cependant les rois s'appellent ainsi eux-mêmes.
C’est pourquoi, parmi les êtres, les uns s’augmentent en se diminuant; les autres se diminuent en s’augmentant.
Ce que les hommes enseignent, je l’enseigne aussi.
Les hommes violents et inflexibles n’obtiennent point une mort naturelle.
Je veux prendre leur exemple pour la base de mes instructions.

Dao radījis vienu.
No viena divējādība cēlusies.
Divējādība radījusi trejādību.
Bet trejādība radījusi visas būtnes.
Būtnēm aizmugurē palikusi tumsa,
Pretī atspīd gaismas vizēšana,
Bet visu būtņu pirmssākumu veido abu saplūdums.
Cilvēkiem netīk vārdi vientuļais, pamestais, nelaimīgais,
Bet šādi sevi dēvē valdnieki un dižie.
Jo būtnes liekas zemas, ja tās izceļ,
Un liekas augstas, ja tās zemu liek.
Ko māca citi, mācu arī es:
“Varmākas nenomirst dabiskā nāvē.”
To vēlos darīt par mācības pamattēzi.

Chapitre XLIII

43

Les choses les plus molles du monde subjuguent les choses les plus dures du monde.
Le non-être traverse les choses impénétrables. C’est par là que je sais que le non-agir est utile.
Dans l’univers, il y a bien peu d’hommes qui sachent instruire sans parler et tirer profit du non-agir.

Tas, kas ir vismierīgākais virs zemes,
Pārveic to, kas ir visstiprākais.
Un pat tanī, kam nav poru, neesošais ienāk,
Tādēļ veiksmi var dot arī mierīgums.
Bez vārdiem mācību, bez rīkošanās veiksmi
Var tikai nedaudzi virs zemes gūt.

Chapitre XLIV

44

Qu’est-ce qui nous touche de plus près, de notre gloire ou de notre personne?
Qu’est-ce qui nous est le plus précieux, de notre personne ou de nos richesses?
Quel est le plus grand malheur, de les acquérir ou de les perdre?
C’est pourquoi celui qui a de grandes passions est nécessairement exposé à de grands sacrifices.
Celui qui cache un riche trésor éprouve nécessairement de grandes pertes.
Celui qui sait se suffire est à l’abri du déshonneur.
Celui qui sait s’arrêter ne périclite jamais.
Il pourra subsister longtemps.

Mans vārds vai miesa,
Kas man tuvāks?
Mans mūžs vai manta,
Kas man dārgāks?
Iegūt vai zaudēt, —
Kas gan ir grūtāk?
Jo ir taču zināms:
Kurš savu sirdi vērtis alkatīgu,
Tas katrā ziņā daudzko izniekos.
Tam, kurš daudzko krājis,
Nāksies daudzko zaudēt.
Kas spēj būt pieticīgs, tas nepiedzīvos kaunu,
Kas mēru zin, tas nepieredzēs briesmas,
Un viņš var cerēt sasniegt ilgstamību.

Chapitre XLV

45

(Le Saint) est grandement parfait, et il paraît plein d’imperfections; ses ressources ne s’usent point.
Il est grandement plein, et il paraît vide; ses ressources · ne s’épuisent point.
Il est grandement droit, et il semble manquer de rectitude.
Il est grandement ingénieux, et il paraît stupide.
Il est grandement disert, et il paraît bègue.
Le mouvement triomphe du froid; le repos triomphe de la chaleur.
Celui qui est pur et tranquille devient le modèle de l’univers.

Liela pabeigtība šķiet kā pirmatnība,
Taču nebeidzama ir tās darbošanās.
Liela pārpilnība šķiet kā nepilnība,
Taču neizsmeļama tās izpaušanās.
Liela patiesība liekas aplamība.
Dziļa asprātība liekas nejēdzība.
Liela daiļrunība šķiet kā neprasmīga runāšana.
Kustība veic salu.
Tveici pārvar miers.
Bet skaidrība un miers var pārvaldīt pasauli.

Chapitre XLVI

46

Lorsque le Tao régnait dans le monde, on renvoyait les chevaux pour cultiver les champs.
f Depuis que le Tao ne règne plus dans le monde, les chevaux de combat naissent sur les frontières.
Il n’y a pas de plus grand crime que de se livrer à ses désirs.
Il n’y a pas de plus grand malheur que de ne pas savoir se suffire.
il Il n’y a pas de plus grande calamité que le désir d’acquérir.
Celui qui sait se suffire est toujours content de son sort.

Tad, kad zemes virsū Dao ievēro,
Zirgi mēslojumu ved uz lauka.
Tad, kad Dao netiek ievērots,
Pāri laukiem auļo kara zirgi.
Briesmīgākais grēks – savai iekārei dot pilnu vaļu.
Briesmīgākais ļaunums – nebeidzama alkatība.
Postošākā ļaužu sērga – mantkārība.
Kas ar pietiekamo spējīgs mierā būt,
Tas būs ilgstoši apmierināts.

Chapitre XLVII

47

Sans sortir de ma maison, je connais l’univers; sans regarder par ma fenêtre, Je découvre les voies du ciel.
Plus l’on s’éloigne et moins l'on apprend.
C’est pourquoi le sage arrive (où il veut) sans marcher; il nomme les objets sans les voir; sans agir, il accomplit de grandes choses.

Nav jāiziet pa durvīm,
Lai zinātu pasauli.
Nav jāraugās pa logu,
Lai Dao nojaustu.
Jo tālāk aizklīst kāds,
Jo mazāk zina.
Un arī apskaidrotais:
Viņš, ceļā nedodamies, sasniedz mērķi;
Viņš nevērodams daudzko noskaidro;
Viņš nepūlas, bet tomēr daudzko veic.

Chapitre XLVIII

48

Celui qui se livre à l’étude augmente chaque jour (ses connaissances).
Celui qui se livre au Tao diminue chaque jour (ses passions).
Il les diminue et les diminue sans cesse jusqu’à ce qu’il soit arrivé au non-agir.
Dès qu’il pratique le non-agir, il n’y a rien qui lui soit impossible.
C’est toujours par le non-agir que l’on devient le maître de l’empire.
Celui qui aime à agir est incapable de devenir le maître de l’empire.

Kas mācās, tas ik dienas vairāk zina,
Kas seko Dao, tas ik dienas mazāk dara.
Tas allaž ierobežo savu rosīšanos,
Līdz spējīgs sasniegt nerīkošanos.
Bet nerīkojoties nekas nav atstāts nepaveikts.
Jo varu iegūt spējīgs tikai tas,
Kas vienmēr paliek brīvs no darbošanās.
Pārlieku rosīgais nav spējīgs varu gūt.

Chapitre XLIX

49

Le Saint n’a point de sentiments immuables. Il adopte les sentiments du peuple.
Celui qui est vertueux, il le traite comme un homme vertueux; celui qui n’est pas vertueux, il le traite aussi comme un homme vertueux. C’est là le comble de la vertu.
Celui qui est sincère, il le traité comme un homme sincère; celui qui n’est pas sincère, il le traité aussi comme un homme sincère. C’est là le comble de la sincérité.
Le Saint vivant dans le monde reste calme et tranquille, et conserve les mêmes sentiments pour tous.
Les cent familles attachent sur lui leurs oreilles et leurs yeux.
Le Saint regarde le peuple comme un enfant.

Apskaidrotais nedzīvo ar savu sirdi,
Tautas sirds tam kļuvusi par viņa paša sirdi.
Viņš pret tiem, kas labi, vienmēr labs.
Un pret tiem, kas ļauni, arī vienmēr labs.
Šādi stiprinoties labestībā
Tiem, kas uzticīgi, apskaidrotais vienmēr uzticīgs,
Taču arī neuzticīgajiem viņš ir uzticīgs.
Šādi, stiprinoties uzticībā,
Apskaidrotais dzīvo gluži nemanāmi,
Taču tautai atdarīta viņa sirds.
Ļaudis nāk pie viņa dziļā godbijībā.
Viņš tos uzlūko kā savus bērnus.

Chapitre L

50

L’homme sort de la vie pour entrer dans la mort.
Il y a treize causes de vie et treize causes de mort.
À peine est-il né que ces treize causes de mort l’entraînent rapidement au trépas.
Quelle en est la raison? C’est qu’il veut vivre avec trop d’intensité.
Or j’ai appris que celui qui sait gouverner sa vie ne craint sur sa route ni le rhinocéros, ni le tigre.
S’il entre dans une armée, il n’a besoin ni de cuirasse, ni d’armes.
Le rhinocéros ne saurait où le frapper de sa corne, le tigre où le déchirer de ses ongles, le soldat où le percer de son glaive.
Quelle en est la cause? Il est à l’abri de la mort!

Būtnes nerimtīgi dzimst un nāvē dodas.
Treji dzīvē nāk no katriem desmit ļaudīm.
Treji dzīvie nāvei pretī iet,
Bet vēl ir’a treji, kas mirst darbošanās dēļ.
Kādēļ tas tā?
Jo viņi pārāk tiekušies pēc dzīves labumiem.
Man nācies dzirdēt,
Ka tas, kurš iemācījies saprātīgi dzīvot,
Var ceļot, neizvairoties no tīģeriem un degunradžiem,
Var neapbruņots iziet cauri karapulkiem.
Jo degunradzim nav viņā, kur ragu iegrūst,
Un tīģerim tur nav nekā ko plosīt,
Un ierocim tur nav nekā ko cirst.
Kādēļ tas tā?
Jo viņā nav nekā, kam būtu jāmirst.