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« Raconte-moi, dit-celle-ci, qui tu es et dâoĂč tu viens ? »
«Kom dog og fortell meg hvem du er, og hvordan du har kommet hit!» sa hun.
Gerda lui fit le rĂ©cit de tout ce qui lui Ă©tait arrivĂ©. La vieille secouait la tĂȘte et disait : « Hum ! hum ! » Lorsque la fillette eut terminĂ© son rĂ©cit, elle demanda Ă la vieille si elle nâavait pas aperçu le petit Kay. La vieille rĂ©pondit quâil nâavait point passĂ© devant sa maison, mais ne tarderait sans doute pas Ă venir. Elle exhorta Gerda Ă ne plus se dĂ©soler, et lâengagea Ă goĂ»ter ses cerises et Ă admirer ses fleurs.
« Elles sont plus belles, ajouta-t-elle, que toutes celles qui sont dans les livres dâimages ; et, de plus, jâai appris Ă chacune dâelles Ă raconter une histoire. »
Og Gerda fortalte henne alt, og den gamle ristet med hodet og sa: «Hm! Hm!» Og da Gerda hadde sagt henne alt og spurt om hun ikke hadde sett lille Kay, sa konen at han hadde ikke kommet forbi, men han kom nok, hun skulle bare ikke vÊre bedrÞvet, men smake hennes kirsebÊr og se pÄ hennes blomster. De var vakrere enn noen billedbok, alle kunne de fortelle en hel historie.
Elle prit lâenfant par la main et la conduisit dans la maisonnette dont elle ferma la porte.
SÄ tok hun Gerda i hÄnden, de gikk inn i det lille huset og den gamle konen lukket dÞren igjen.
Les fenĂȘtres Ă©taient trĂšs Ă©levĂ©es au-dessus du sol ; les carreaux de vitre Ă©taient, avons-nous dit, rouges, bleus et jaunes. La lumiĂšre du jour, passant Ă travers ces carreaux, colorait tous les objets dâune bizarre façon. Sur la table se trouvaient de magnifiques cerises, et Gerda en mangea autant quâelle voulut, elle en avait la permission.
Vinduene satt sÄ hÞyt oppe, og glassene var rÞde, blÄe og gule. Dagslyset skinte sÄ underlig inn dit med alle fargene, men pÄ bordet stod de deiligste kirsebÊr, og Gerda spiste sÄ mange hun ville, for det turde hun.
Pendant quâelle mangeait les cerises, la vieille lui lissa les cheveux avec un peigne dâor et en forma de jolies boucles qui entourĂšrent comme dâune aurĂ©ole le gentil visage de la fillette, frais minois tout rond et semblable Ă un bouton de rose.
Og mens hun spiste, kjemmet den gamle konen hennes hÄr med en gullkam, og hÄret krÞllet og skinte sÄ nydelig gult rundt om det lille, vennlige ansiktet, som var sÄ rundt og sÄ ut som en rose.
« Jâai longtemps dĂ©sirĂ©, dit la vieille, avoir auprĂšs de moi une aimable enfant comme toi. Tu verras comme nous ferons bon mĂ©nage ensemble. »
«Slik en sÞt liten pike har jeg virkelig lengtet etter», sa den gamle. «NÄ skal du se hvor godt vi to skal komme ut av det!»
Pendant quâelle peignait ainsi les cheveux de Gerda, celle-ci oubliait de plus en plus son petit ami Kay. Câest que la vieille Ă©tait une magicienne, mais ce nâĂ©tait pas une magicienne mĂ©chante ; elle ne faisait des enchantements que pour se distraire un peu. Elle aimait la petite Gerda et dĂ©sirait la garder auprĂšs dâelle.
Og mens hun kjemmet den lille Gerdas hÄr, glemte Gerda mer og mer sin pleiebror Kay. For den gamle konen kunne trolldom, men et ondt troll var hun ikke, hun trollet bare litt for sin egen fornÞyelse, og nÄ ville hun gjerne beholde den lille Gerda.
Câest pourquoi elle alla au jardin et toucha de sa bĂ©quille tous les rosiers ; et tous, mĂȘme ceux qui Ă©taient pleins de vie, couverts des plus belles fleurs, disparurent sous terre ; on nâen vit plus trace.
Derfor gikk hun ut i haven, strakte sin krokkjepp ut mot alle rosentrÊrne, og uansett hvor vakkert de blomstret, sank de dog alle ned i den sorte jorden, og man kunne ikke se hvor de hadde stÄtt.
La vieille craignait que, si Gerda apercevait des roses, elle ne lui rappelassent celles qui Ă©taient dans la caisse de la mansarde ; alors lâenfant se souviendrait de Kay, son ami, et se sauverait Ă sa recherche.
Den gamle var redd for at nÄr Gerda sÄ rosene skulle hun tenke pÄ sine egne, og da huske lille Kay og sÄ lÞpe sin vei.
Quand elle eut pris cette prĂ©caution, elle mena la petite dans le jardin. Ce jardin Ă©tait splendide : quels parfums dĂ©licieux on y respirait ! Les fleurs de toutes saisons y brillaient du plus vif Ă©clat. Jamais, en effet, dans aucun livre dâimages, on nâen avait pu voir de pareilles.
NĂ„ fĂžrte hun Gerda ut i blomsterhaven. â Nei, for en duft og skjĂžnnhet! Alle tenkelige blomster, og det for enhver Ă„rstid, stod her i det prektige flor. Ingen billedbok kunne vĂŠre mere fargerik og vakker.
Gerda sautait de joie ; elle courut Ă travers les parterres, jusquâĂ ce que le soleil se fĂ»t couchĂ© derriĂšre les cerisiers. La vieille la ramena alors dans la maisonnette ; elle la coucha dans un joli petit lit aux coussins de soie rouge brodĂ©s de violettes. Gerda sâendormit et fit des rĂȘves aussi beaux quâune reine le jour de son mariage.
Gerda hoppet av glede, og lekte til solen gikk ned bak de hÞye kirsebÊrtrÊrne. Da fikk hun en deilig seng med rÞde silkedyner som var brodert med blÄe fioler, og der sov og drÞmte hun sÄ skjÞnt som en dronning pÄ sin bryllupsdag.
Le lendemain, elle retourna jouer au milieu des fleurs, dans les chauds rayons du soleil. Ainsi se passĂšrent bien des jours.
Neste dag kunne hun igjen leke med blomstene i det varme solskinnet â slik gikk mange dager.
Gerda connaissait maintenant toutes les fleurs du jardin : il y en avait des centaines ; mais il lui semblait parfois quâil en manquait une sorte ; laquelle ? elle ne savait.
Gerda kjente hver blomst, men uansett hvor mange det var, syntes hun dog at det manglet en, men hvilken visste hun ikke.
VoilĂ quâun jour elle regarda le grand chapeau de la vieille, avec la guirlande de fleurs. Parmi elles, la plus belle Ă©tait une rose.
Da sitter hun en dag og ser pÄ den gamle konens solhatt med de malte blomstene, og den vakreste der var nettopp en rose.
La vieille avait oubliĂ© de lâenlever.
Den gamle hadde glemt Ä fÄ den av hatten da hun fikk de andre ned i jorden.
On pense rarement Ă tout.
Men slik er det Ă„ ikke ha tankene med seg!
« Quoi ! sâĂ©crie aussitĂŽt Gerda, nây aurait-il pas de roses ici ? Cherchons. »
Elle se mit Ă parcourir tous les parterres ; elle eut beau fureter partout, elle ne trouva rien. Elle se jeta par terre en pleurant Ă chaudes larmes. Ces larmes tombĂšrent justement Ă lâendroit oĂč se trouvait un des rosiers que la vieille avait fait rentrer sous terre. Lorsque la terre eut Ă©tĂ© arrosĂ©e de ces larmes, lâarbuste en surgit tout Ă coup, aussi magnifiquement fleuri quâau moment oĂč il avait disparu.
Ă cette vue, Gerda ne se contint pas de joie. Elle baisait chacune des roses lâune aprĂšs lâautre. Puis elle pensa Ă celles quâelle avait laissĂ©es devant la fenĂȘtre de la mansarde, et alors elle se souvint du petit Kay.
«Hva!» sa Gerda. «Er det ingen roser her!» og lÞp inn mellom bedene, sÞkte og sÞkte, men det var ingen Ä finne. Da satte hun seg ned og grÄt, men hennes hete tÄrer falt akkurat der hvor et rosentre var sunket, og da de varme tÄrene vannet jorden, skjÞt treet opp med ett, like blomstrende som da det sank, og Gerda omfavnet det, kysset rosene og tenkte pÄ de nydelige rosene hjemme, og med dem pÄ den lille Kay.
« Dieu ! dit-elle, que de temps on mâa fait perdre ici ! Moi, qui Ă©tais partie pour chercher Kay, mon compagnon ! Ne savez-vous pas oĂč il pourrait ĂȘtre ? demanda-t-elle aux roses. Croyez-vous quâil soit mort ?
«à , sĂ„ forsinket jeg har blitt!» sa den lille piken. «Jeg skulle jo finne Kay! â Vet dere ikke hvor han er?» spurte hun rosene. «Tror dere at han er dĂžd og borte?»
â Non, il ne lâest pas, rĂ©pondirent-elles. Nous venons de demeurer sous terre ; lĂ sont tous les morts, et lui ne sây trouvait pas.
«DÞd er han ikke», sa rosene. «Vi har jo vÊrt i jorden. Der er alle de dÞde, men Kay var ikke der!»
â Merci ! grand merci ! » dit Gerda. Elle courut vers les autres fleurs ; sâarrĂȘtant auprĂšs de chacune, prenant dans ses mains mignonnes leur calice, elle leur demanda : « Ne savez-vous pas ce quâest devenu le petit Kay ? »
«Takk skal dere ha!» sa den lille Gerda, og hun gikk hen til de andre blomstene og sÄ inn i deres begre, og spurte: «Vet dere ikke hvor lille Kay er?»
Les fleurs lui rĂ©pondirent. Gerda entendit les histoires quâelles savaient raconter, mais, câĂ©taient des rĂȘveries. Quant au petit Kay, aucune ne le connaissait.
Men hver blomst stod i solen og drÞmte sitt eget eventyr eller sin egen historie. Av dem fikk lille Gerda sÄ mange, mange, men ingen visste noe om Kay.
Que disait donc le lis rouge ?
Og hva sa da tigerliljen?
« Entends-tu le tambour ? Boum, boum ! Toujours ces deux sons ; toujours boum, boum ! Entends-tu le chant plaintif des femmes, les prĂȘtres qui donnent des ordres ? RevĂȘtue de son grand manteau rouge, la veuve de lâIndou est sur le bĂ»cher. Les flammes commencent Ă sâĂ©lever autour dâelle et du corps de son mari. La veuve nây fait pas attention ; elle pense Ă celui dont les yeux jetaient une lumiĂšre plus vive que ces flammes : Ă celui dont les regards avaient allumĂ© dans son cĆur un incendie plus fort que celui qui va rĂ©duire son corps en cendres. Crois-tu que la flamme de lâĂąme puisse pĂ©rir dans les flammes du bĂ»cher ?
«HĂžrer du trommen: Bom! Bom! Det er kun to toner, alltid Bom! Bom! HĂžr kvinnenes sĂžrgesang! HĂžr prestens rop! â I sin lange rĂžde kjortel stĂ„r hindukonen pĂ„ bĂ„let, flammene stĂ„r opp om henne og hennes dĂžde mann. Men hindukonen tenker pĂ„ den levende der i kretsen, ham hvis Ăžyne brenner hetere enn flammene, ham hvis Ăžynes ild nĂ„r hennes hjerte mere enn de flammer som snart brenner hennes legeme til aske. Kan hjertets flamme dĂž i bĂ„lets flammer?»
â Comment veux-tu que je le sache ? dit la petite Gerda.
«Det forstÄr jeg slett ikke!» sa den lille Gerda.
â Mon histoire est terminĂ©e, » dit le lis rouge.
«Det er mitt eventyr!» sa tigerliljen.
Que raconta le liseron ?
Hva sier vindelen?
« Sur la pente de la montagne est suspendu un vieux donjon : le lierre pousse par touffes Ă©paisses autour des murs et grimpe jusquâau balcon. LĂ se tient debout une jeune fille : elle se penche au-dessus de la balustrade et regarde le long de lâĂ©troit sentier. Quelle fleur dans ces ruines ! La rose nâest pas plus fraĂźche et ne prend point avec plus de grĂące Ă sa tige : la fleur du pommier nâest pas plus lĂ©gĂšre et plus aĂ©rienne. Quel doux frou-frou font ses vĂȘtements de soie !
« Ne vient-il donc pas ? murmure-t-elle.
«Ut over den snevre fjellveien henger en gammel ridderborg. Det tette eviggrĂžnne vokser opp om de gamle rĂžde murene, blad ved blad, hen om balkongen, og der stĂ„r en vakker pike. Hun bĂžyer seg ut over rekkverket og ser ned pĂ„ veien. Ingen rose henger friskere fra grenene enn hun, ingen epleblomst, nĂ„r vinden bĂŠrer den fra treet, er mere svevende enn hun. Hvordan den prektige silkekjortelen rasler. âKommer han dog ikke!?â»
â Est-ce de Kay que tu parles ? demanda la petite Gerda.
«Er det Kay du mener», spurte lille Gerda.
â Non, il ne figure pas dans mon conte, rĂ©pondit le liseron.
«Jeg taler kun om mitt eventyr, min drÞm», svarte vindelen.
Que dit la petite perce-neige ?
Hva sier den lille sneklokken?
« Entre les branches, une planche est suspendue par des cordes, câest une escarpolette. Deux gentilles fillettes sây balancent ; leurs vĂȘtements sont blancs comme la neige ; Ă leurs chapeaux flottent de longs rubans verts.
«Mellom trĂŠrne henger det lange brettet i snorer, det er en gynge. To nydelige smĂ„piker â kjolene er hvite som sne, lange grĂžnne silkebĂ„nd flagrer fra hattene â sitter og gynger.
Leur frĂšre, qui est plus grand, fait aller lâescarpolette. Il a ses bras passĂ©s dans les cordes pour se tenir. Une petite coupe dans une main, un chalumeau dans lâautre, il souffle des bulles de savon ; et tandis que la balançoire vole, les bulles aux couleurs changeantes montent dans lâair.
Broren, som er stÞrre enn dem, stÄr opp i gyngen, han har armen om snoren for Ä holde seg, for i den ene hÄnden har han en liten skÄl, i den andre en krittpipe, han blÄser sÄpebobler. Gyngen gÄr, og boblene flyr med vakre, vekslende farger.
En voici une au bout de la paille, elle sâagite au grĂ© du vent. Le petit chien noir accourt et se dresse sur les pattes de derriĂšre ; il voudrait aller aussi sur la balançoire, mais elle ne sâarrĂȘte pas ; il se fĂąche, il aboie. Les enfants le taquinent, et pendant ce temps les jolies bulles crĂšvent et sâĂ©vanouissent.
Den siste henger ennĂ„ ved pipestilken og bĂžyer seg i vinden. Gyngen gĂ„r. Den lille sorte hunden, lett som boblene, reiser seg pĂ„ bakbenene og vil vĂŠre med pĂ„ gyngen. Den hopper. Hunden dumper, bjeffer og er vred. Den feiler, boblene brister. â Et gyngende brett, et hoppende skumbilde, er min sang!»
â Câest gentil ce que tu contes-lĂ , dit Gerda Ă la perce-neige ; mais pourquoi ton accent est-il si triste ? Et le petit Kay ? Tu ne sais rien de lui non plus ? »
La perce-neige reste silencieuse.
Que racontent les hyacinthes ?
«Det kan gjerne vÊre at det er vakkert det du forteller, men du sier det sÄ sÞrgelig og nevner slett ikke Kay. Hva sier hyasintene?»
« Il y avait trois jolies sĆurs habillĂ©es de gaze, lâune en rouge, lâautre en bleu, la derniĂšre en blanc. Elles dansaient en rond Ă la clartĂ© de la lune sur la rive du lac. Ce nâĂ©taient pas des elfes, câĂ©taient des enfants des hommes.
«Det var tre vakre sÞstre, sÄ gjennomsiktige og fine. Den enes kjortel var rÞd, den andres var blÄ, den tredjes ganske hvit. HÄnd i hÄnd danset de ved den rolige sjÞen i det klare mÄneskinnet. De var ikke alvepiker, de var menneskebarn.
Lâair Ă©tait rempli de parfums enivrants. Les jeunes filles disparurent dans le bois. Quâarriva-t-il ? Quel malheur les frappa ? Voyez cette barque qui glisse sur le lac : elle porte trois cercueils oĂč les corps des jeunes filles sont enfermĂ©s.
Det duftet sĂ„ sĂžtt, og pikene forsvant i skogen. Duften ble sterkere. â Tre likkister, i dem lĂ„ de vakre pikene, gled fra skogens kratt hen over sjĂžen. Sankthansormer flĂžy skinnende rundt om som smĂ„ svevende lys.
Elles sont mortes ; la cloche du soir sonne le glas funĂšbre.
Sover de dansende pikene, eller er de dĂžde? â Blomsterduften sier de er lik. Aftenklokken ringer over de dĂžde!»
â Sombres hyacinthes, interrompit Gerda, votre histoire est trop lugubre. Elle achĂšve de mâattrister. Dites-moi, mon ami Kay est-il mort comme vos jeunes filles ? Les roses disent que non, et vous, quâen dites-vous ?
«Du gjÞr meg ganske bedrÞvet», sa den lille Gerda. «Du dufter sÄ sterkt at jeg mÄ tenke pÄ de dÞde pikene! Akk, er da lille Kay virkelig dÞd? Rosene har vÊrt nede i jorden, og de sier nei!»
â Kling, Klang, rĂ©pondirent les hyacinthes, le glas ne sonne pas pour le petit Kay. Nous ne le connaissons pas. Nous chantons notre chanson, nous nâen savons point dâautre. »
«Ding, dang!» ringte hyasintenes klokker. «Vi ringer ikke over lille Kay, ham kjenner vi ikke! Vi synger kun vÄr vise, den eneste vi kan!»
Gerda interrogea la dent-de-lion quâelle voyait sâĂ©panouir dans lâherbe verte.
Og Gerda gikk hen til smĂžrblomsten som skinte frem imellom de glinsende grĂžnne bladene.
« Tu brilles comme un petit soleil, lui dit-elle ; sais-tu oĂč je pourrais trouver mon camarade de jeux ? »
«Du er en liten klar sol!» sa Gerda. «Si meg, om du vet, hvor jeg kan finne min lekebror?»
La dent-de-lion brillait en effet sur le gazon ; elle entonna une chanson, mais il nây Ă©tait pas question de Kay.
Og smÞrblomsten skinte sÄ vakker og sÄ pÄ Gerda igjen. Hvilken vise kunne vel smÞrblomsten synge? Den var heller ikke om Kay.
« Dans une petite cour, dit-elle, un des premiers jours du printemps, le soleil du bon Dieu dardait ses doux rayons sur les blanches murailles, au pied desquelles se montrait la premiĂšre fleur jaune de lâannĂ©e, reluisante comme une piĂšce dâor.
«PÄ en liten gÄrd skinte vÄr Herres sol sÄ varmt den fÞrste vÄrdagen. StrÄlene gled ned over naboens hvite vegg. Tett ved grodde de fÞrste gule blomstene, skinnende gull i de varme solstrÄlene.
La vieille grandâmĂšre Ă©tait assise dans un fauteuil ; sa petite fille accourut et embrassa la grandâmĂšre : ce nâĂ©tait quâune pauvre petite servante ; eh bien ! son baiser valait seul plus que tous les trĂ©sors du monde, parce quâelle y avait mis tout son cĆur.
Gamle bestemor var ute i sin stol. Datterdatteren, den fattige skjÞnne tjenestepiken, kom hjem et kort besÞk. Hun kysset bestemoren. Det var gull, hjertets gull, i det velsignede kysset. Gull pÄ munnen, gull i grunnen, gull der oppe i morgenstunden!
Mon histoire est finie, je nâen ai pas appris davantage.
Se, det er min lille historie!» sa smÞrblomsten.
â Pauvre grandâmĂšre ! soupira Gerda ; elle me cherche, elle sâafflige Ă cause de moi, comme je le faisais pour le petit Kay ; mais je serai bientĂŽt de retour et je le ramĂšnerai. Laissons maintenant ces fleurs ; les Ă©goĂŻstes, elles ne sont occupĂ©es que dâelles-mĂȘmes ! »
«Min stakkars gamle bestemor!» sukket Gerda. «Ja, hun lengter visst etter meg, og er bedrĂžvet for meg, slik som hun var for lille Kay. Men jeg kommer snart hjem igjen, og sĂ„ bringer jeg Kay med. â Det kan ikke hjelpe at jeg spĂžr blomstene, de kan kun deres egen vise, de sier meg ikke noe av nytte!»
Sur ce, elle retrousse sa petite robe pour pouvoir marcher plus vite ; elle court jusquâau bout du jardin.
Og sÄ bandt hun sin lille kjole opp slik at hun kunne lÞpe raskere. Men pinseliljen slo henne over benet idet hun sprang over den. Da ble hun stÄende, sÄ pÄ den lange gule blomsten, og spurte: «Vet du kanskje noe?» Og hun bÞyde seg like ned til pinseliljen. Og hva sa den?
«Jeg kan se meg selv! Jeg kan se meg selv!» sa pinseliljen. «O, o, hvor jeg lukter! â Oppe pĂ„ det lille kvistkammeret, halvt kledd pĂ„, stĂ„r en liten danserinne. Hun stĂ„r snart pĂ„ et ben, snart pĂ„ to, hun sparker av den hele verden, hun er bare synsbedrag.
Hun heller vann av tekannen ut pĂ„ et stykke tĂžy hun holder, det er korsettet â renslighet er en god ting! Den hvite kjolen henger pĂ„ knaggen, den er ogsĂ„ vasket i tekannen og tĂžrket pĂ„ taket.
Den tar hun pÄ, det safrangule tÞrkekledet tar hun om halsen, sÄ skinner kjolen mere hvit. Benet i vÊret! Se hvordan hun kneiser pÄ en stilk! Jeg kan se meg selv! Jeg kan se meg selv!»
«Det bryr jeg meg slett ikke om!» sa Gerda. «Det er ikke noe Ä fortelle meg!» Og sÄ lÞp hun til utkanten av haven.
La porte Ă©tait fermĂ©e ; mais elle pousse de toutes ses forces le verrou et le fait sortir du crampon. La porte sâouvre et la petite se prĂ©cipite, pieds nus, Ă travers le vaste monde.
DÞren var lukket, men hun vrikket i den rustne jernkroken sÄ den gikk lÞs, og dÞren sprang opp, og sÄ lÞp den lille Gerda pÄ bare fÞtter ut i den vide verden.
Trois fois elle sâarrĂȘta dans sa course pour regarder en arriĂšre ; personne ne la poursuivait. Quand elle fut bien fatiguĂ©e, elle sâassit sur une grosse pierre ; elle jeta les yeux autour dâelle et sâaperçut que lâĂ©tĂ© Ă©tait passĂ©, et quâon Ă©tait Ă la fin de lâautomne. Dans le beau jardin, elle ne sâĂ©tait pas rendu compte de la fuite du temps ; le soleil y brillait toujours du mĂȘme Ă©clat, et toutes les saisons y Ă©taient confondues.
Hun sÄ tre ganger tilbake, men det var ingen som kom etter henne. Til sist kunne hun ikke lÞpe mere og satte seg pÄ en stor sten, og da hun sÄ seg rundt om var sommeren forbi, det var sent pÄ hÞsten. Det kunne man slett ikke merke der inne i den vakre haven hvor det alltid var solskinn, og alle Ärstiders blomster.
« Que je me suis attardĂ©e ! se dit-elle. Comment ! nous voici dĂ©jĂ en automne ! Marchons vite, je nâai plus le temps de me reposer ! »
«Gud! Hvor jeg har forsinket meg!» sa den lille Gerda. «Det er jo blitt hÞst! SÄ jeg tÞr ikke hvile!» Og hun reiste seg for Ä gÄ.
Elle se leva pour reprendre sa course ; mais ses petits membres Ă©taient roidis par la fatigue, et ses petits pieds meurtris. Le temps dâailleurs nâĂ©tait pas encourageant, le paysage Ă©tait dĂ©pourvu dâattraits. Le ciel Ă©tait terne et froid. Les saules avaient encore des feuilles, mais elles Ă©taient jaunes et tombaient lâune aprĂšs lâautre. Il nây avait plus de fruits aux arbres, exceptĂ© les prunelles quâon y voyait encore ; elles Ă©taient Ăąpres et amĂšres ; la bouche en y touchant se contractait.
à , hvor hennes smÄ fÞtter var Þmme og trette, og rundt om sÄ det kaldt og rÄtt ut. De lange pilebladene var ganske gule og tÄken dryppet i vann fra dem, ett blad falt etter det andre, kun slÄpetornen stod med frukt, sÄ stram at man mÄtte rynke munnen sammen.
Que le vaste monde avait un triste aspect ! que tout y semblait gris, morne et maussade !
à , hvor det var grÄtt og tungt i den vide verden.
QuatriĂšme histoire. Prince et princesse
Fjerde historie. Prinsen og prinsessen.
BientĂŽt Gerda dut sâarrĂȘter de nouveau, elle nâavait plus la force dâavancer. Pendant quâelle se reposait un peu, une grosse corneille perchĂ©e sur un arbre en face dâelle la considĂ©rait curieusement. La corneille agita la tĂȘte de droite et de gauche et cria : « Crah, crah, gâtak, gâtak ! »
Gerda mĂ„tte igjen hvile seg. Da hoppet det pĂ„ sneen, like ovenfor der hun satt, en stor krĂ„ke. Den hadde lenge sittet og sett pĂ„ henne og vrikket med hodet. NĂ„ sa den: «Kra! Kra! â Goâ daâ! Goâ daâ!»
Câest Ă peu prĂšs ainsi quâon dit bonjour en ce pays, mais la brave bĂȘte avait un mauvais accent. Si elle prononçait mal, elle nâen Ă©tait pas moins bienveillante pour la petite fille, et elle lui demanda oĂč elle allait ainsi toute seule Ă travers le vaste monde.
Bedre kunne den ikke si det, men den mente det sÄ godt med den lille piken, og spurte hvor hun gikk sÄ alene ute i den vide verden.
Gerda ne comprit guĂšre que le mot « toute seule », mais elle en connaissait la valeur par expĂ©rience et se rendit compte de la question de la corneille. Elle lui fit le rĂ©cit de ses aventures, et finit par lui demander si elle nâavait pas vu le petit Kay.
Ordet «alene» forsto Gerda meget godt, og fÞlte rett hvor mye som lÄ i det, og sÄ fortalte hun krÄken sitt hele liv og levne, og spurte om den ikke hadde sett Kay.
Lâoiseau, branlant la tĂȘte dâun air grave, rĂ©pondit :
« Cela pourrait ĂȘtre, cela se pourrait.
Og krÄken nikket ganske betenksomt, og sa: «Det kunne vÊre! Det kunne vÊre!»
â Comment ! tu crois lâavoir vu ! » sâĂ©cria Gerda transportĂ©e de joie. Elle serra dans ses bras lâoiseau, qui sâĂ©tait approchĂ© dâelle ; elle lâembrassa si fort quâelle faillit lâĂ©touffer.
«Hva, tror du!?» ropte den lille piken, og hadde nÊr klemt krÄken i hjel, slik kysset hun den.
« Un peu de raison, un peu de calme, dit la corneille. Je crois, câest-Ă -dire je suppose, cela pourrait ĂȘtre. Oui, oui, il est possible que ce soit le petit Kay ; je ne dis rien de plus. Mais en tous cas il tâaura oubliĂ©e, car il ne pense plus quâĂ sa princesse.
«Fornuftig, fornuftig!» sa krĂ„ken. «Jeg tror jeg vet â jeg tror det kan vĂŠre lille Kay! Men nĂ„ har han visst glemt deg for prinsessen!»
â Une princesse ! reprit Gerda ; il demeure chez une princesse !
«Bor han hos en prinsesse?» spurte Gerda.
â Oui, voici la chose, dit la corneille. Mais il mâest pĂ©nible de parler ta langue ; ne connais-tu pas celle des corneilles ?
«Ja hÞr!» sa krÄken. «Men jeg har sÄ vanskelig for Ä tale ditt sprÄk. ForstÄr du krÄkemÄl sÄ skal jeg bedre fortelle!»
â Non, je ne lâai pas apprise, dit Gerda. GrandâmĂšre la savait. Pourquoi ne me lâa-t-elle pas enseignĂ©e ?
«Nei, det har jeg ikke lÊrt!» sa Gerda. «Men bestemor kunne det, og rÞversprÄk kunne hun. Bare jeg hadde lÊrt det!»
â Cela ne fait rien, repartit la corneille ; je tĂącherai de faire le moins de fautes possible. Mais il faudra mâexcuser si, comme je le crains, je pĂšche contre la grammaire. »
Et elle se mit Ă conter ce qui suit :
«GjÞr ikke noe!» sa krÄken. «Jeg skal fortelle, sÄ godt jeg kan, men dÄrlig blir det allikevel», ogsÄ fortalte den hva den visste.
« Dans le royaume oĂč nous nous trouvons rĂšgne une princesse qui a de lâesprit comme un ange. Câest quâelle a lu toutes les gazettes qui sâimpriment dans lâunivers, et surtout quâelle a eu la sagesse dâoublier tout ce quâelle y a lu.
«I dette kongeriket, hvor vi nÄ sitter, bor en prinsesse som er sÄ uhyre klok, men hun har ogsÄ lest alle aviser som er til i verden og glemt dem igjen, sÄ klok er hun.
DerniĂšrement, elle Ă©tait assise sur son trĂŽne, et par parenthĂšse il paraĂźt quâĂȘtre assis sur un trĂŽne nâest pas aussi agrĂ©able quâon le croit communĂ©ment et ne suffit pas au bonheur. Pour se distraire, elle se mit Ă chanter une chanson : la chanson Ă©tait par hasard celle qui a pour refrain
Pourquoi donc ne me marierai-je pas ?
Forleden sitter hun pĂ„ tronen, og det er ikke sĂ„ morsomt enda, sier man. Da kommer hun til Ă„ nynne en vise, det var nettopp den: âHvorfor skulle jeg ikke gifte meg!â
« Mais en effet, se dit la princesse, pourquoi ne me marierai-je pas ? » Seulement il lui fallait un mari qui sût parler, causer, lui donner la réplique. Elle ne voulait pas de ces individus graves et prétentieux, ennuyeux et solennels.
âHĂžr, det er det noe iâ, sier hun, og sĂ„ ville hun gifte seg, men hun ville ha en mann som forstod Ă„ svare nĂ„r man talte til ham, en som ikke stod og kun sĂ„ fornem ut, for det er sĂ„ kjedelig.
Au son du tambour, elle convoqua ses dames dâhonneur et leur fit part de lâidĂ©e qui lui Ă©tait venue. « Câest charmant, lui dirent-elles toutes ; câest ce que nous nous disons tous les jours : pourquoi la princesse ne se marie-t-elle pas ? »
« Tu peux ĂȘtre certaine, ajouta ici la corneille, que tout ce que je raconte est absolument exact. Je tiens le tout de mon fiancĂ©, qui se promĂšne partout dans le palais. »
NĂ„ lot hun alle hoffdamene tromme sammen, og da de hĂžrte hva hun ville, ble de sĂ„ fornĂžyde. âDet kan jeg godt lide!â sa de. âSlikt noe tenkte jeg ogsĂ„ pĂ„ forleden!â â Du kan tro at det er sant hvert ord jeg sier!» sa krĂ„ken. «Jeg har en tam kjĂŠreste som gĂ„r fritt om pĂ„ slottet, og hun har fortalt meg alt!»
Ce fiancĂ© Ă©tait naturellement une corneille, une corneille apprivoisĂ©e, car les corneilles nâĂ©pousent que les corneilles. Bien, reprenons notre rĂ©cit :
Hans kjÊreste var naturligvis ogsÄ en krÄke, for krÄker sÞker make, og det er alltid en krÄke.
« Donc, continua la corneille, les journaux du pays, bordĂ©s pour la circonstance dâune guirlande de cĆurs enflammĂ©s entremĂȘlĂ©s du chiffre de la princesse, annoncĂšrent que tous les jeunes gens dâune taille bien prise et dâune jolie figure pourraient se prĂ©senter au palais et venir deviser avec la princesse : celui dâentre eux qui causerait le mieux et montrerait lâesprit le plus aisĂ© et le plus naturel, deviendrait lâĂ©poux de la princesse.
«Avisene kom straks ut, med en kant av hjerter og prinsessens navnetrekk. Man kunne lese seg til at det stod enhver ung mann som sÄ godt ut, fritt for Ä komme opp pÄ slottet og tale med prinsessen, og den som talte sÄ at man kunne hÞre han var hjemme der og talte best, ham ville prinsessen ta til mann!
« Oui, oui, dit la corneille, tu peux me croire, câest comme cela que les choses se passĂšrent ; je nâinvente rien, aussi vrai que nous sommes ici lâune Ă cĂŽtĂ© de lâautre.
« Les jeunes gens accoururent par centaines. Mais ils se faisaient renvoyer lâun aprĂšs lâautre.
â Ja, ja!» sa krĂ„ken. «Du kan tro meg, det sĂ„ visst som at jeg sitter her, folk strĂžmmet til, det var en trengsel og en pĂ„gang, men det lyktes ikke, hverken den fĂžrste eller den andre dagen.
Aussi longtemps quâils Ă©taient dans la rue, hors du palais, ils babillaient comme des pies. Une fois entrĂ©s par la grande porte, entre la double haie des gardes chamarrĂ©s dâargent, ils perdaient leur assurance. Et quand des laquais, dont les habits Ă©taient galonnĂ©s dâor, les conduisaient par lâescalier monumental dans les vastes salons, Ă©clairĂ©s par des lustres nombreux, les pauvres garçons sentaient leurs idĂ©es sâembrouiller ; arrivĂ©s devant le trĂŽne oĂč siĂ©geait majestueusement la princesse, ils ne savaient plus rien dire, ils rĂ©pĂ©taient piteusement le dernier mot de ce que la princesse leur disait, ils balbutiaient. Ce nâĂ©tait pas du tout lâaffaire de la princesse.
De kunne alle sammen godt tale nÄr de var ute pÄ gaten, men nÄr de kom inn av slottsporten og sÄ garden i sÞlv, og lakeiene i gull opp langs trappene, og de store opplyste salene, sÄ ble de forblÞffet. Og stod de foran tronen hvor prinsessen satt, sÄ visste de ikke noe Ä si uten det siste ord hun hadde sagt, og det brydde hun seg ikke om Ä hÞre igjen.
« On aurait dit que ces malheureux jeunes gens Ă©taient tous ensorcelĂ©s et quâun charme leur liait la langue. Une fois sortis du palais et de retour dans la rue, ils recouvraient lâusage de la parole et jasaient de plus belle.
Det var som om folk der inne hadde fÄtt snustobakk pÄ magen og hadde falt i dvale inntil de kom ut pÄ gÄrden igjen, ja sÄ kunne de snakke.
« Ce fut ainsi le premier et le second jour. Plus on en Ă©conduisait, plus il en venait ; on eĂ»t dit quâil en sortait de terre, tant lâaffluence Ă©tait grande. CâĂ©tait une file depuis les portes de la ville jusquâau palais. Je lâai vu, vu de mes yeux, rĂ©pĂ©ta la corneille.
Det stod en rekke like fra byens port til slottet. Jeg var selv inne og sÄ det!» sa krÄken. «De ble bÄde sultne og tÞrste, men fra slottet fikk de ikke en gang sÄ meget som et glass lunkent vann.
« Ceux qui attendaient leur tour dans la rue eurent le temps dâavoir faim et soif. Les plus avisĂ©s avaient apportĂ© des provisions ; ils se gardaient bien de les partager avec leurs voisins : « Que leurs langues se dessĂšchent ! pensaient-ils ; comme cela ils ne pourront pas dire un mot Ă la princesse !
Vel hadde noen av de klokeste tatt smÞrbrÞd med, men de delte ikke med deres nabo, de tenkte som sÄ: La ham bare se sulten ut, sÄ tar ikke prinsessen ham!»
â Mais Kay, le petit Kay ? demanda Gerda. Quand parut-il ? Ătait-il parmi la foule ?
«Men Kay, lille Kay!» spurte Gerda. «NÄr kom han? Var han blant de mange?»
â Attends, attends donc reprit la corneille, tu es trop impatiente. Nous arrivons justement Ă lui. Le troisiĂšme jour on vit sâavancer un petit bonhomme qui marchait Ă pied. Beaucoup dâautres venaient Ă cheval ou en voiture et faisaient les beaux seigneurs. Il se dirigea dâun air gai vers le palais. Ses yeux brillaient comme les tiens. Il avait de beaux cheveux longs. Mais ses habits Ă©taient assez pauvres.
«Gi tid! Gi tid! NÄ er vi like ved ham! Det var den tredje dagen, da kom det en liten person, uten hest eller vogn, ganske freidig marsjerende like opp til slottet. Hans Þyne skinte som dine, han hadde vakkert langt hÄr, men ellers fattige klÊr!»
â Oh ! câĂ©tait Kay, bien sĂ»r, sâĂ©cria Gerda. Je lâai donc retrouvĂ©.
«Det var Kay!» jublet Gerda. «à , da har jeg funnet ham!» Og hun klappet i hendene.
â Il portait sur son dos une petite valiseâŠ
«Han hadde en liten ransel pÄ ryggen!» sa krÄken.
â Oui, câĂ©tait son traĂźneau avec lequel il partit sur la grandâplace.
«Nei, det var nok hans kjelke!» sa Gerda. «For med kjelken gikk han bort!»
â Cela peut bien ĂȘtre, dit la corneille ; je ne lâai pas vu de prĂšs. Ce que je sais par mon fiancĂ©, qui est incapable dâaltĂ©rer la vĂ©ritĂ©, câest quâayant atteint la porte du chĂąteau, il ne fut nullement intimidĂ© par les suisses, ni par les gardes aux uniformes brodĂ©s dâargent, ni par les laquais tous galonnĂ©s dâor. Lorsquâon voulut le faire attendre au bas de lâescalier, il dit :
«Det kan gjerne vÊre!» sa krÄken. «Jeg sÄ ikke sÄ nÞye etter! Men det vet jeg av min tamme kjÊreste, at da han kom inn av slottsporten og sÄ livgarden i sÞlv, og lakeiene i gull opp langs trappen, ble han ikke det minste beskjemmet, han nikket og sa til dem:
« Merci, câest trop ennuyeux de faire le pied de grue. »
âDet mĂ„ vĂŠre kjedelig Ă„ stĂ„ pĂ„ trappen, jeg gĂ„r heller innenfor!â
Il monta sans plus attendre et pĂ©nĂ©tra dans les salons illuminĂ©s de centaines de lustres. Il nâen fut pas Ă©bloui. LĂ , il vit les ministres et les excellences qui, chaussĂ©s de pantoufles pour ne pas faire de bruit, encensaient le trĂŽne. Les bottes du jeune intrus craquaient affreusement. Tout le monde le regardait avec indignation. Il nâavait pas seulement lâair de sâen apercevoir.
Der skinte salene med lys. Kongelige rÄdgivere og eksellenser gikk pÄ bare fÞtter og bar gullfat. Man kunne nok bli hÞytidelig! Hans stÞvler knirket sÄ fryktelig sterkt, men han ble dog ikke redd!»
â CâĂ©tait certainement Kay, dit Gerda. Je sais quâau moment oĂč il disparut on venait justement de lui acheter des bottes neuves. Je les ai entendues craquer, le jour mĂȘme oĂč il partit.
«Det er ganske visst Kay!» sa Gerda. «Jeg vet han hadde nye stÞvler, jeg har hÞrt dem knirke i bestemors stue!»
â Oui, elles faisaient un bruit diabolique, poursuivit la corneille. Lui, comme si de rien Ă©tait, marcha bravement vers la princesse, qui Ă©tait assise sur une perle Ă©norme, grosse comme un coussin. Elle Ă©tait entourĂ©e de ses dames dâhonneur qui avaient avec elles leurs suivantes. Les chevaliers dâhonneur faisaient cercle Ă©galement : derriĂšre eux se tenaient leurs domestiques, accompagnĂ©s de leurs grooms.
«Ja, knirke gjorde de!» sa krĂ„ken. «Og freidig gikk han like inn for prinsessen, der hun satt pĂ„ en perle sĂ„ stor som et rokkehjul. Og alle hoffdamene med deres piker og pikers piker, og alle kavalerene med deres tjenere og tjeners tjenere â som hadde tjenestegutt, stod oppstilt rundt om. Og jo nĂŠrmere de stod ved dĂžren, jo stoltere sĂ„ de ut.
CâĂ©taient ces derniers qui avaient lâair le plus imposant et le plus rĂ©barbatif. Le jeune homme ne fit mĂȘme pas attention Ă eux.
Tjenernes tjeners gutt, som alltid gÄr i tÞfler, er nesten ikke til Ä se pÄ, sÄ stolt stÄr han i dÞren!»
â Ce devait pourtant ĂȘtre terrible que de sâavancer au milieu de tout ce beau monde ! dit Gerda. Mais finalement Kay a donc Ă©pousĂ© la princesse ?
«Det mÄ vÊre fryktelig!» sa den lille Gerda. «Og Kay har allikevel fÄtt prinsessen!»
â Ma foi, si je nâĂ©tais pas une corneille, câest moi qui lâaurais pris pour mari. Il parla aussi spirituellement que je puis le faire, que je puis le faire quand je parle la langue des corneilles. Mon fiancĂ© mâa racontĂ© comment lâentrevue se passa. Le nouveau venu fut gai, aimable, gracieux.
«Hadde jeg ikke vÊrt en krÄke, sÄ hadde jeg tatt henne, og det tross jeg er forlovet. Han skal ha talt like sÄ godt som jeg taler nÄr jeg taler krÄkemÄl, det har jeg fra min tamme kjÊreste.
Il Ă©tait dâautant plus Ă lâaise quâil nâĂ©tait pas venu dans lâintention dâĂ©pouser la princesse, mais pour vĂ©rifier seulement si elle avait autant dâesprit quâon le disait. Il la trouva charmante, et elle le trouva Ă son goĂ»t.
Han var freidig og nydelig. Han var slett ikke kommet for Ä fri, bare alene kommet for Ä hÞre prinsessens klokskap, og den fant han god, og hun fant han god igjen!»
â Plus de doute, dit Gerda, câĂ©tait Kay. Il savait tant de choses, mĂȘme calculer de tĂȘte avec des fractions. Ăcoute, ne pourrais-tu pas mâintroduire au palais ?
«Ja visst! Det var Kay!» sa Gerda. «Han var sĂ„ klok, han kunne hoderegning med brĂžk! â Ă , vil du ikke fĂžre meg inn pĂ„ slottet!»
â Comme tu y vas ? reprit la corneille. Ce que tu me demandes lĂ nâest pas facile. Cependant je veux bien en aller causer avec mon fiancĂ©, il trouvera peut-ĂȘtre un moyen de tâintroduire. Mais, je te le rĂ©pĂšte, jamais une petite fille comme toi, et sans souliers, nâest entrĂ©e dans les beaux appartements du palais.
«Ja, det er lett sagt!» sa krÄken. «Men hvordan gjÞr vi det? Jeg skal tale med min tamme kjÊreste om det. Hun kan vel rÄde oss. Men det mÄ jeg si deg, slik en liten pike som du, fÄr aldri lov Ä komme ordentlig inn!»
â Câest Ă©gal, dit Gerda, quand Kay saura que je suis lĂ il accourra Ă lâinstant me chercher.
«Jo, det gjÞr jeg!» sa Gerda. «NÄr Kay hÞrer jeg er her, kommer han straks ut og henter meg!»
â Eh bien ! allons, dit la corneille, le chĂąteau nâest pas loin ; tu mâattendras Ă la grille. » Elle fit Ă lâenfant un signe de tĂȘte et sâenvola.
«Vent meg ved gjerdet der!» sa krÄken, vrikket med hodet og flÞy bort.
Elle ne revint que le soir assez tard : « Rare, rare ! dit-elle, bien des compliments pour toi de la part de mon bon ami, il tâenvoie le petit pain que voici, il lâa pris Ă lâoffice oĂč il y a tant et tant de pains, parce quâil a pensĂ© que tu dois avoir faim.
FĂžrst da det var mĂžrk aften kom krĂ„ken tilbake igjen: «Rar! Rar!» sa den. «Jeg skal hilse deg fra henne mange ganger! Og her er et lite brĂžd til deg, det tok hun pĂ„ kjĂžkkenet, der er det brĂžd nok, og du er visst sulten! â
Quant Ă entrer au palais, il nây faut pas penser : tu nâas pas de souliers. Les gardes chamarrĂ©s dâargent, les laquais vĂȘtus de brocart ne le souffriraient pas. Câest impossible. Mais ne pleure pas, tu y entreras tout de mĂȘme. Mon bon ami, qui est capable de tout pour mâobliger, connaĂźt un escalier dĂ©robĂ© par oĂč lâon arrive Ă la chambre nuptiale, et il sait oĂč en trouver la clef. »
Det er ikke mulig for deg Ä komme inn pÄ slottet, du har jo bare fÞtter. Garden i sÞlv og lakeiene i gull ville ikke tillate det. Men grÄt ikke, du skal nok komme opp dit. Min kjÊreste vet om en liten baktrapp som fÞrer til sovekammeret, og hun vet hvor hun skal ta nÞkkelen!»
La corneille conduisit lâenfant dans le parc par la grande allĂ©e, et de mĂȘme que les feuilles des arbres tombaient lâune aprĂšs lâautre, de mĂȘme, sur la façade du palais les lumiĂšres sâĂ©teignirent lâune aprĂšs lâautre. Lorsquâil fit tout Ă fait sombre, la corneille mena Gerda Ă une porte basse qui Ă©tait entre-bĂąillĂ©e.
Og de gikk inn i haven, i den store alléen hvor det ene bladet falt etter det andre, og da lysene pÄ slottet slukket, det ene etter det andre, fÞrte krÄken lille Gerda hen til en bakdÞr som stod pÄ klem.
Oh ! que le cĆur de la fillette palpitait dâangoisse et de dĂ©sir impatient ! Elle sâavançait dans lâombre furtivement. Si on lâavait vue, on aurait supposĂ© quâelle allait commettre quelque mĂ©fait, et cependant elle nâavait dâautre intention que de sâassurer si le petit Kay Ă©tait bien lĂ .
à , sÄ Gerdas hjerte banket av angst og lengsel! Det var som om hun skulle gjÞre noe ondt, og hun ville jo kun fÄ vite om det var lille Kay.
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