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Traduction par Albert Savine
I
Capitulo I
Lorsque M. Hiram B. Otis, le ministre dâAmĂ©rique, fit lâacquisition de Canterville-Chase, tout le monde lui dit quâil faisait lĂ une trĂšs grande sottise, car on ne doutait aucunement que lâendroit ne fĂ»t hantĂ©.
Cuando mĂster Hiram B. Otis, el ministro de AmĂ©rica, comprĂł Canterville-Chase, todo el mundo le dijo que cometĂa una gran necedad, porque la finca estaba embrujada.
Dâailleurs, lord Canterville lui-mĂȘme, en homme de lâhonnĂȘtetĂ© la plus scrupuleuse, sâĂ©tait fait un devoir de faire connaĂźtre la chose Ă M. Otis, quand ils en vinrent Ă discuter les conditions.
Hasta el mismo lord Canterville, como hombre de la mĂĄs escrupulosa honradez, se creyĂł en el deber de participĂĄrselo a mĂster Otis, cuando llegaron a discutir las condiciones.
â Nous-mĂȘmes, dit lord Canterville, nous nâavons point tenu Ă habiter cet endroit depuis lâĂ©poque oĂč ma grandâtante, la duchesse douairiĂšre de Bolton, a Ă©tĂ© prise dâune dĂ©faillance causĂ©e par lâĂ©pouvante quâelle Ă©prouva, et dont elle ne sâest jamais remise tout Ă fait, en sentant deux mains de squelette se poser sur ses Ă©paules, pendant quâelle sâhabillait pour le dĂźner. Je me crois obligĂ© Ă vous dire, M. Otis, que le fantĂŽme a Ă©tĂ© vu par plusieurs membres de ma famille qui vivent encore, ainsi que par le recteur de la paroisse, le rĂ©vĂ©rend Auguste Dampier, qui est un agrĂ©gĂ© du Kingâs-CollĂšge, dâOxford.
âNosotros mismos âdijo lord Canterville- nos hemos resistido en absoluto a vivir en ese sitio desde la Ă©poca en que mi tĂa abuela, la duquesa de Bolton, tuvo un desmayo, del que nunca se repuso por completo, motivado por el espanto que experimentĂł al sentir que dos manos de esqueleto se posaban sobre sus hombros, estando vistiĂ©ndose para cenar. Me creo en el deber de decirle, mĂster Otis, que el fantasma ha sido visto por varios miembros de mi familia, que viven actualmente, asĂ como por el rector de la parroquia, el reverendo Augusto Dampier, agregado del Kingâs College, de Oxford.
AprĂšs le tragique accident survenu Ă la duchesse, aucune de nos jeunes domestiques nâa consenti Ă rester chez nous, et bien souvent lady Canterville a Ă©tĂ© privĂ©e de sommeil par suite des bruits mystĂ©rieux qui venaient du corridor et de la bibliothĂšque.
Después del trågico accidente ocurrido a la duquesa, ninguna de las doncellas quiso quedarse en casa, y lady Canterville no pudo ya conciliar el sueño, a causa de los ruidos misteriosos que llegaban del corredor y de la biblioteca.
â Mylord, rĂ©pondit le ministre, je prendrai lâameublement et le fantĂŽme sur inventaire. Jâarrive dâun pays moderne, oĂč nous pouvons avoir tout ce que lâargent est capable de procurer, et avec nos jeunes et dĂ©lurĂ©s gaillards qui font les cent coups dans le vieux monde, qui enlĂšvent vos meilleurs acteurs, vos meilleures prima-donnas, je suis sĂ»r que sâil y avait encore un vrai fantĂŽme en Europe, nous aurions bientĂŽt fait de nous lâoffrir pour le mettre dans un de nos musĂ©es publics, ou pour le promener sur les grandes routes comme un phĂ©nomĂšne.
âMi lord ârespondiĂł el ministroâ, adquirirĂ© el inmueble y el fantasma, bajo inventario. Llego de un paĂs moderno, en el que podemos tener todo cuanto el dinero es capaz de proporcionar, y esos mozos nuestros, jĂłvenes y avispados, que recorren de parte a parte el viejo continente, que se llevan los mejores actores de ustedes, y sus mejores «prima donnas», estoy seguro de que si queda todavĂa un verdadero fantasma en Europa vendrĂĄn a buscarlo enseguida para colocarlo en uno de nuestros museos pĂșblicos o para pasearle por los caminos como un fenĂłmeno.
â Le fantĂŽme existe, je le crains, dit lord Canterville, en souriant, bien quâil ait tenu bon contre les offres de vos entreprenants impresarios. VoilĂ plus de trois siĂšcles quâil est connu. Il date, au juste, de 1574, et ne manque jamais de se montrer quand il va se produire un dĂ©cĂšs dans la famille.
âEl fantasma existe, me lo temo âdijo lord Canterville, sonriendoâ, aunque quizĂĄ se resiste a las ofertas de los intrĂ©pidos empresarios de ustedes. Hace mĂĄs de tres siglos que se le conoce. Data, con precisiĂłn, de mil quinientos setenta y cuatro, y no deja de mostrarse nunca cuando estĂĄ a punto de ocurrir alguna defunciĂłn en la familia.
â Bah! le docteur de la famille nâagit pas autrement, lord Canterville. Mais, monsieur, un fantĂŽme, ça ne peut exister, et je ne suppose pas que les lois de la nature comportent des exceptions en faveur de lâaristocratie anglaise.
âÂĄBah! Los mĂ©dicos de cabecera hacen lo mismo, lord Canterville. Amigo mĂo, un fantasma no puede existir, y no creo que las leyes de la Naturaleza admitan excepciones en favor de la aristocracia inglesa.
â Certainement, vous ĂȘtes trĂšs nature en AmĂ©rique, dit lord Canterville, qui ne comprenait pas trĂšs bien la derniĂšre remarque de M. Otis. Mais sâil vous plaĂźt dâavoir un fantĂŽme dans la maison, tout est pour le mieux. Rappelez-vous seulement que je vous ai prĂ©venu.
âRealmente son ustedes muy naturales en AmĂ©rica âdijo lord Canterville, que no acababa de comprender la Ășltima observaciĂłn de mĂster Otisâ. Ahora bien: si le gusta a usted tener un fantasma en casa, mejor que mejor. AcuĂ©rdese Ășnicamente de que yo le previne.
Quelques semaines plus tard, lâachat fut conclu, et vers la fin de la saison, le ministre et sa famille se rendirent Ă Canterville.
Algunas semanas después se cerró el trato, y a fines de estación el ministro y su familia emprendieron el viaje a Canterville.
Mrs Otis, qui, sous le nom de miss Lucretia R. Tappan, de la West 52e rue, avait Ă©tĂ© une illustre belle de New-York, Ă©tait encore une trĂšs belle femme, dâĂąge moyen, avec de beaux yeux et un profil superbe.
Mistres Otis, que con el nombre de miss Lucrecia R. Tappan, de la calle West, 52, habĂa sido una ilustre «beldad» de Nueva York, era todavĂa una mujer guapĂsima, de edad regular, con unos ojos hermosos y un perfil soberbio.
Bien des dames amĂ©ricaines, quand elles quittent leur pays natal, se donnent des airs de personnes atteintes dâune maladie chronique, et se figurent que câest lĂ une des formes de la distinction en Europe, mais Mrs Otis nâĂ©tait jamais tombĂ©e dans cette erreur. Elle avait une constitution magnifique, et une abondance extraordinaire de vitalitĂ©. Ă vrai dire, elle Ă©tait tout Ă fait anglaise, Ă bien des points de vue, et on eĂ»t pu la citer Ă bon droit pour soutenir la thĂšse que nous avons tous en commun avec lâAmĂ©rique, en notre temps, exceptĂ© la langue, cela sâentend.
Muchas damas americanas, cuando abandonan su paĂs natal, adoptan aires de persona atacada de una enfermedad crĂłnica, y se figuran que eso es uno de los sellos de distinciĂłn de Europa; pero mistress Otis no cayĂł nunca en ese error. TenĂa una naturaleza magnĂfica y una abundancia extraordinaria de vitalidad. A decir verdad, era completamente inglesa bajo muchos aspectos, y hubiese podido citĂĄrsela en buena lid para sostener la tesis de que lo tenemos todo en comĂșn con AmĂ©rica hoy dĂa, excepto la lengua, como es de suponer.
Son fils aĂźnĂ©, baptisĂ© Washington par ses parents dans un moment de patriotisme quâil ne cessait de dĂ©plorer, Ă©tait un jeune homme blond, assez bien tournĂ©, qui sâĂ©tait posĂ© en candidat pour la diplomatie en conduisant le cotillon au Casino de Newport pendant trois saisons de suite, et mĂȘme Ă Londres, il passait pour un danseur hors ligne.
Su hijo mayor, bautizado con el nombre de Washington por sus padres, en un momento de patriotismo que Ă©l no cesaba de lamentar, era un muchacho rubio, de bastante buena figura, que se habĂa erigido en candidato a la diplomacia, dirigiendo un cotillĂłn en el casino de Newport durante tres temporadas seguidas, y aun en Londres pasaba por ser bailarĂn excepcional.
Ses seules faiblesses étaient les gardénias et la pairie. à cela prÚs, il était parfaitement sensé.
Sus Ășnicas debilidades eran las gardenias y la patria; aparte de esto, era perfectamente sensato.
Miss Virginia E. Otis Ă©tait une fillette de quinze ans, svelte et gracieuse comme un faon, avec un bel air de libre allure dans ses grands yeux bleus.
Miss Virginia E. Otis era una muchachita de quince años, esbelta y graciosa como un cervatillo, con un bonito aire de despreocupación en sus grandes ojos azules.
CâĂ©tait une amazone remarquable, et elle avait fait un jour sur son poney avec le vieux lord Bilton, parcourant deux fois tout le circuit du parc, et gagnant dâune longueur et demie, juste en face de la statue dâAchille, ce qui avait provoquĂ© un dĂ©lirant enthousiasme chez le jeune duc de Cheshire, si bien quâil lui proposa sĂ©ance tenante de lâĂ©pouser, et que ses tuteurs durent lâexpĂ©dier le soir mĂȘme Ă Eton, tout inondĂ© de larmes.
Era una amazona maravillosa, y sobre su «poney» derrotó una vez en carreras al viejo lord Bilton, dando dos veces la vuelta al parque, ganåndole por caballo y medio, precisamente frente a la estatua de Aquiles, lo cual provocó un entusiasmo tan delirante en el joven duque de Cheshire, que la propuso acto continuo el matrimonio, y sus tutores tuvieron que expedirle aquella misma noche a Elton, bañado en lågrimas.
AprĂšs Virginia, il y avait les jumeaux, connus dâordinaire sous le nom dâĂtoiles et Bandes, parce quâon les prenait sans cesse Ă les arborer. CâĂ©taient de charmants enfants, et avec le digne ministre, les seuls vrais rĂ©publicains de la famille.
DespuĂ©s de Virginia venĂan dos gemelos, conocidos de ordinario con el nombre de Estrellas y Bandas, porque se les encontraba siempre ostentĂĄndolas. Eran unos niños encantadores, y, con el ministro, los Ășnicos verdaderos republicanos de la familia.
Comme Canterville-Chase est Ă sept milles dâAscot, la gare la plus proche, M. Otis avait tĂ©lĂ©graphiĂ© quâon vĂźnt les prendre en voiture dĂ©couverte, et on se mit en route dans des dispositions fort gaies. CâĂ©tait par une charmante soirĂ©e de juillet, oĂč lâair Ă©tait tout embaumĂ© de la senteur des pins. De temps Ă autre, on entendait un ramier roucoulant de sa plus douce voix, ou bien on entrevoyait, dans lâĂ©paisseur et le froufrou de la fougĂšre le plastron dâor bruni de quelque faisan.
Como Canterville-Chase estĂĄ a siete millas de Ascot, la estaciĂłn mĂĄs prĂłxima, mĂster Otis telegrafiĂł que fueran a buscarle en coche descubierto, y emprendieron la marcha en medio de la mayor alegrĂa. Era una noche encantadora de julio, en que el aire estaba aromado de olor a pinos. De cuando en cuando oĂase a una paloma arrullĂĄndose con su voz mĂĄs dulce, o entreveĂase, entre la maraña y el fru-fru de los helechos, la pechuga de oro bruñido de algĂșn faisĂĄn.
De petits Ă©cureuils les Ă©piaient du haut des hĂȘtres, sur leur passage; des lapins dĂ©talaient Ă travers les fourrĂ©s, ou par-dessus les tertres mousseux, en dressant leur queue blanche.
Ligeras ardillas los espiaban desde lo alto de las hayas a su paso; unos conejos corrĂan como exhalaciones a travĂ©s de los matorrales o sobre los collados herbosos, levantando su rabo blanco.
NĂ©anmoins dĂšs quâon entra dans lâavenue de Canterville-Chase, le ciel se couvrit soudain de nuages. Un silence singulier sembla gagner toute lâatmosphĂšre. Un grand vol de corneilles passa sans bruit au-dessus de leurs tĂȘtes, et avant quâon fĂ»t arrivĂ© Ă la maison, quelques grosses gouttes de pluie Ă©taient tombĂ©es.
Sin embargo, no bien entraron en la avenida de Canterville-Chase, el cielo se cubriĂł repentinamente de nubes. Un extraño silencio pareciĂł invadir toda la atmĂłsfera, una gran bandada de cornejas cruzĂł calladamente por encima de sus cabezas, y antes de que llegasen a la casa ya habĂan caĂdo algunas gotas.
Sur les marches se tenait pour les recevoir une vieille femme convenablement mise en robe de soie noire, en bonnet et tablier blancs. CâĂ©tait Mrs Umney, la gouvernante, que Mrs Otis, sur les vives instances de lady Canterville, avait consenti Ă conserver dans sa situation.
En los escalones se hallaba para recibirles una vieja, pulcramente vestida de seda negra, con cofia y delantal blancos. Era mistress Umney, el ama de gobierno que mistress Otis, a vivos requerimientos de lady Canterville, accediĂł a conservar en su puesto.
Elle fit une profonde révérence à la famille quand on mit pied à terre, et dit avec un accent bizarre du bon vieux temps:
â Je vous souhaite la bienvenue Ă Canterville-Chase.
Hizo una profunda reverencia a la familia cuando echaron pie a tierra, y dijo, con un singular acento de los buenos tiempos antiguos:
âLes doy la bienvenida a Canterville-Chase.
On la suivit, en traversant un beau hall en style Tudor, jusque dans la bibliothĂšque, salle longue, vaste, qui se terminait par une vaste fenĂȘtre Ă vitraux. Le thĂ© les attendait. Ensuite, quand on se fut dĂ©barrassĂ© des effets de voyage, on sâassit, on se mit Ă regarder autour de soi, pendant que Mrs Umney sâempressait.
La siguieron, atravesando un hermoso hall, de estilo TĂșdor, hasta la biblioteca, largo salĂłn espacioso que terminaba en un ancho ventanal acristalado. Estaba preparado el tĂ©. Luego, una vez que se quitaron los trajes de viaje, sentĂĄronse todos y se pusieron a curiosear en torno suyo, mientras mistress Umney iba de un lado para el otro.
Tout Ă coup le regard de Mrs Otis tomba sur une tache dâun rouge foncĂ© sur le parquet, juste Ă cĂŽtĂ© de la cheminĂ©e, et sans se rendre aucun compte de ses paroles, elle dit Ă Mrs Umney:
â Je crains quâon nâait rĂ©pandu quelque chose Ă cet endroit.
De pronto, la mirada de mistress Otis cayĂł sobre una mancha de un rojo oscuro que habĂa sobre el pavimento, precisamente al lado de la chimenea y, sin darse cuenta de sus palabras, dijo a mistress Umney:
âVeo que han vertido algo en ese sitio.
â Oui, madame, rĂ©pondit Mrs Umney Ă voix basse. Du sang a Ă©tĂ© rĂ©pandu Ă cet endroit.
âSĂ, señora âcontestĂł mistress Umney en voz bajaâ. AhĂ se ha vertido sangre.
â Câest affreux! sâĂ©cria Mrs Otis. Je ne veux pas de taches de sang dans un salon. Il faut enlever ça tout de suite.
âÂĄEs espantoso! âexclamĂł mistress Otisâ. No quiero manchas de sangre en un salĂłn. Es preciso quitar eso inmediatamente.
La vieille femme sourit, et de sa mĂȘme voix basse, mystĂ©rieuse, elle rĂ©pondit:
â Câest le sang de lady Eleonor de Canterville, qui a Ă©tĂ© tuĂ©e en cet endroit mĂȘme par son propre mari, sir Simon de Canterville, en 1575.
La vieja sonriĂł, y con la misma voz baja y misteriosa, respondiĂł:
âEs sangre de lady Leonor de Canterville, que fue muerta en ese mismo sitio por su propio marido, sir SimĂłn de Canterville, en mil quinientos sesenta y cinco.
Sir Simon lui survĂ©cut neuf ans, et disparut soudain dans des circonstances trĂšs mystĂ©rieuses. Son corps ne fut jamais retrouvĂ©, mais son Ăąme coupable continue Ă hanter la maison. La tache de sang a Ă©tĂ© fort admirĂ©e des touristes et dâautres personnes, mais lâenlever⊠câest impossible.
Sir SimĂłn la sobreviviĂł nueve años, desapareciendo de repente en circunstancias misteriosĂsimas. Su cuerpo no se encontrĂł nunca, pero su alma culpable sigue embrujando la casa. La mancha de sangre ha sido muy admirada por los turistas y por otras personas, pero quitarla, imposible.
â Tout ça, câest des bĂȘtises, sâĂ©cria Washington Otis. Le produit dĂ©tachant, le nettoyeur incomparable du champion Pinkerton fera disparaĂźtre ça en un clin dâĆil.
âTodo eso son tonterĂas âexclamĂł Washington Otisâ. El producto «quitamanchas», el limpiador incomparable del «campeĂłn Pinkerton» harĂĄ desaparecer eso en un abrir y cerrar de ojos.
Et avant que la gouvernante horrifiĂ©e eĂ»t pu intervenir, il sâĂ©tait agenouillĂ©, et frottait vivement le parquet avec un petit bĂąton dâune substance qui ressemblait Ă du cosmĂ©tique noir. Peu dâinstants aprĂšs, la tache avait disparu sans laisser aucune trace.
Y antes de que el ama de gobierno, aterrada, pudiera intervenir, ya se habĂa arrodillado y frotaba vivamente el entarimado con una barrita de una sustancia parecida al cosmĂ©tico negro. A los pocos instantes la mancha habĂa desaparecido sin dejar rastro.
â Je savais bien que le Pinkerton en aurait raison, sâĂ©cria-t-il dâun ton de triomphe, en promenant un regard circulaire sur la famille en admiration. Mais Ă peine avait-il prononcĂ© ces mots quâun Ă©clair formidable illumina la piĂšce sombre, et quâun terrible roulement de tonnerre mit tout le monde debout, exceptĂ© Mrs Umney, qui sâĂ©vanouit.
âYa sabĂa yo que el «Pinkerton» la borrarĂa âexclamĂł en tono triunfal, paseando una mirada circular sobre su familia, llena de admiraciĂłn. Pero apenas habĂa pronunciado esas palabras, cuando un relĂĄmpago formidable iluminĂł la estancia sombrĂa, y el retumbar del trueno levantĂł a todos, menos a mistress Umney, que se desmayĂł.
â Quel affreux climat! dit tranquillement le ministre, en allumant un long cigare. Je mâimagine que le pays des aĂŻeux est tellement encombrĂ© de population, quâil nây a pas assez de beau temps pour tout le monde. Jâai toujours Ă©tĂ© dâavis que ce que les Anglais ont de mieux Ă faire, câest dâĂ©migrer.
âÂĄQuĂ© clima mĂĄs atroz! âdijo tranquilamente el ministro, encendiendo un largo vegueroâ. Creo que el paĂs de los abuelos estĂĄ tan lleno de gente, que no hay buen tiempo bastante para todo el mundo. Siempre opinĂ© que lo mejor que pueden hacer los ingleses es emigrar.
â Mon cher Hiram, sâĂ©cria Mrs Otis, que pouvons-nous faire dâune femme qui sâĂ©vanouit?
âQuerido Hiram âreplicĂł mistress Otisâ, ÂżquĂ© podemos hacer con una mujer que se desmaya?
â Nous dĂ©duirons cela sur ses gages avec la casse, rĂ©pondit le ministre. AprĂšs ça, elle ne sâĂ©vanouira plus. Et, en effet, Mrs Umney ne tarda pas Ă reprendre ses sens.
âDescontaremos eso de su salario en caja. AsĂ no se volverĂĄ a desmayar. En efecto, mistress Umney no tardĂł en volver en sĂ.
Toutefois il Ă©tait Ă©vident quâelle Ă©tait bouleversĂ©e de fond en comble; et dâune voix austĂšre, elle avertit Mrs Otis quâelle eĂ»t Ă sâattendre Ă quelque ennui dans la maison.
Sin embargo, veĂase que estaba conmovida hondamente, y con voz solemne advirtiĂł a mistress Otis que debĂa esperarse algĂșn disgusto en la casa.
â Jâai vu de mes propres yeux, des choses⊠Monsieur, dit-elle, Ă faire dresser les cheveux sur la tĂȘte Ă un chrĂ©tien. Et pendant des nuits, et des nuits, je nâai pu fermer lâĆil, Ă cause des faits terribles qui se passent ici.
âSeñores, he visto con mis propios ojos algunas cosas⊠que pondrĂan los pelos de punta a cualquier cristiano. Y durante noches y noches no he podido pegar los ojos a causa de los hechos terribles que pasaban.
NĂ©anmoins Mrs Otis et sa femme certifiĂšrent Ă la bonne femme, avec vivacitĂ© quâils nâavaient nulle peur des fantĂŽmes. La vieille gouvernante aprĂšs avoir appelĂ© la bĂ©nĂ©diction de la Providence sur son nouveau maĂźtre et sa nouvelle maĂźtresse, et pris des arrangements pour quâon augmentĂąt ses gages, rentra chez elle en clopinant.
A pesar de lo cual, mĂster Otis y su esposa aseguraron vivamente a la buena mujer que no tenĂan miedo ninguno de los fantasmas. La vieja ama de llaves, despuĂ©s de haber impetrado la bendiciĂłn de la Providencia sobre sus nuevos amos y de arreglĂĄrselas para que le aumentasen el salario, se retirĂł a su habitaciĂłn renqueando.
II
Capitulo II
La tempĂȘte se dĂ©chaĂźna pendant toute la nuit, mais il ne se produisit rien de remarquable. Le lendemain, quand on descendit pour dĂ©jeuner, on retrouva sur le parquet la terrible tache.
La tempestad se desencadenĂł durante toda la noche, pero no produjo nada extraño. Al dĂa siguiente, por la mañana, cuando bajaron a almorzar, encontraron de nuevo la terrible mancha sobre el entarimado.
â Je ne crois pas que ce soit la faute du Nettoyeur sans rival, dit Washington, car je lâai essayĂ© sur toute sorte de tache. Ăa doit ĂȘtre le fantĂŽme.
âNo creo que tenga la culpa el «quita manchas» âdijo Washingtonâ, pues lo he ensayado sobre toda clase de manchas. Debe de ser cosa del fantasma.
En conséquence, il effaça la tache par quelques frottements. Le surlendemain, elle avait reparu.
En consecuencia, borrĂł la mancha, despuĂ©s de frotar un poco. Al otro dĂa, por la mañana, habĂa reaparecido.
Et pourtant la bibliothÚque avait été fermée à clef, et Mrs Otis avait emporté la clef en haut.
Y, sin embargo, la biblioteca permanecĂa cerrada la noche anterior, llevĂĄndose la llave mister Otis.
DĂšs lors, la famille commença Ă sâintĂ©resser Ă la chose. M. Otis Ă©tait sur le point de croire quâil avait Ă©tĂ© trop dogmatique en niant lâexistence des fantĂŽmes. Mrs Otis exprima lâintention de sâaffilier Ă la SociĂ©tĂ© Psychique, et Washington prĂ©para une longue lettre Ă MM. Myers et Podmore1, au sujet de la persistance des taches de sang quand elles rĂ©sultent dâun crime.
Desde entonces, la familia empezĂł a interesarse por aquello. MĂster Otis se hallaba a punto de creer que habĂa estado demasiado dogmĂĄtico negando la existencia de los fantasmas. Mister Otis expresĂł su intenciĂłn de afiliarse a la Sociedad PsĂquica, y Washington preparĂł una larga carta a mĂster Myers y Podmone, basada en la persistencia de las manchas de sangre cuando provienen de un crimen.
Cette nuit-lĂ leva tous les doutes sur lâexistence objective des fantĂŽmes.
Aquella noche disipĂł todas las dudas sobre la existencia objetiva de los fantasmas.
La journée avait été chaude et ensoleillée. La famille profita de la fraßcheur de la soirée pour faire une promenade en voiture.
La familia habĂa aprovechado la frescura de la tarde para dar un paseo en coche.
On ne rentra quâĂ neuf heures, et on prit un lĂ©ger repas.
Regresaron a las nueve, tomando una ligera cena.
La conversation ne porta nullement sur les fantĂŽmes, de sorte quâil manquait mĂȘme les conditions les plus Ă©lĂ©mentaires dâattente et de rĂ©ceptivitĂ© qui prĂ©cĂšdent si souvent les phĂ©nomĂšnes psychiques.
La conversaciĂłn no recayĂł ni un momento sobre los fantasmas, de manera que faltaban hasta las condiciones mĂĄs elementales de «espera» y de «receptibilidad» que preceden tan a menudo a los fenĂłmenos psĂquicos.
Les sujets quâon discuta, ainsi que je lâai appris plus tard de M. Otis, furent simplement ceux qui alimentent la conversation des AmĂ©ricains cultivĂ©s, qui appartiennent aux classes supĂ©rieures, par exemple lâimmense supĂ©rioritĂ© de miss Janny Davenport sur Sarah Bernhardt, comme actrice; la difficultĂ© de trouver du maĂŻs vert, des galettes de sarrasin, de la polenta, mĂȘme dans les meilleures maisons anglaises, lâimportance de Boston dans lâexpansion de lâĂąme universelle, les avantages du systĂšme qui consiste Ă enregistrer les bagages des voyageurs; puis la douceur de lâaccent new-yorkais, comparĂ© au ton traĂźnant de Londres.
Los asuntos que discutieron, por lo que luego he sabido por mistress Otis, fueron simplemente los habituales en la conversaciĂłn de los americanos cultos que pertenecen a las clases elevadas, como, por ejemplo, la inmensa superioridad de miss Janny Davenport sobre Sarah Bernhardt, como actriz; la dificultad para encontrar maĂz verde, galletas de trigo sarraceno, aun en las mejores casas inglesas; la importancia de Boston en el desenvolvimiento del alma universal; las ventajas del sistema que consiste en anotar los equipajes de los viajeros, y la dulzura del acento neoyorquino, comparado con el dejo de Londres.
Il ne fut aucunement question de surnaturel. On ne fit pas la moindre allusion, mĂȘme indirecte Ă sir Simon de Canterville. Ă onze heures, la famille se retira. Ă onze et demie, toutes les lumiĂšres Ă©taient Ă©teintes.
No se tratĂł para nada de lo sobrenatural, no se hizo ni la menor alusiĂłn indirecta a sir SimĂłn de Canterville. A las once, la familia se retirĂł. A las doce y media estaban apagadas todas las luces.
Quelques instants plus tard, M. Otis fut réveillé par un bruit singulier dans le corridor, en dehors de sa chambre. Cela ressemblait à un bruit de ferraille, et se rapprochait de plus en plus.
Poco despuĂ©s, mĂster Otis se despertĂł con un ruido singular en el corredor, fuera de su habitaciĂłn. ParecĂa un ruido de hierros viejos, y se acercaba cada vez mĂĄs.
Il se leva aussitĂŽt, fit flamber une allumette, et regarda lâheure. Il Ă©tait une heure juste.
Se levantĂł en el acto, encendiĂł la luz y mirĂł la hora. Era la una en punto.
M. Otis Ă©tait tout Ă fait calme. Il se tĂąta le pouls, et ne le trouva pas du tout agitĂ©. Le bruit singulier continuait, en mĂȘme temps que se faisait entendre distinctement un bruit de pas. M. Otis mit ses pantoufles, prit dans son nĂ©cessaire de toilette une petite fiole allongĂ©e et ouvrit la porte.
MĂster Otis estaba perfectamente tranquilo. Se tomĂł el pulso y no lo encontrĂł nada alterado. El ruido extraño continuaba, al mismo tiempo que se oĂa claramente el sonar de unos pasos. MĂster Otis se puso las zapatillas, tomĂł un frasquito alargado de su tocador y abriĂł la puerta.
Il aperçut juste devant lui, dans le pĂąle clair de lune, un vieil homme dâaspect terrible. Les yeux paraissaient comme des charbons rouges. Une longue chevelure grise tombait en mĂšches agglomĂ©rĂ©es sur ses Ă©paules. Ses vĂȘtements, dâune coupe antique, Ă©taient salis, dĂ©chirĂ©s. De ses poignets et de ses chevilles pendaient de lourdes chaĂźnes et des entraves rouillĂ©es.
Y vio frente a Ă©l, en el pĂĄlido claro de luna, a un viejo de aspecto terrible. Sus ojos parecĂan carbones encendidos. Una larga cabellera gris caĂa en mechones revueltos sobre sus hombros. Sus ropas, de corte anticuado, estaban manchadas y en jirones. De sus muñecas y de sus tobillos colgaban unas pesadas cadenas y unos grilletes herrumbrosos.
â Mon cher Monsieur, dit M. Otis, permettez-moi de vous prier instamment dâhuiler ces chaĂźnes. Je vous ai apportĂ© tout exprĂšs une petite bouteille du Graisseur de Tammany-Soleil-Levant. On dit quâune seule application est trĂšs efficace, et sur lâenveloppe il y a plusieurs certificats des plus Ă©minents thĂ©ologiens de chez nous qui en font foi. Je vais la laisser ici pour vous Ă cĂŽtĂ© des bougeoirs, et je me ferai un plaisir de vous en procurer davantage, si vous le dĂ©sirez.
âMi distinguido señor âdijo mĂster Otisâ, permĂtame que le ruegue vivamente que se engrase esas cadenas. Le he traĂdo para ello una botella del engrasador «Tammany-Sol-Levante». Dicen que una sola untura es eficacĂsima, y en la etiqueta hay varios certificados de nuestros teĂłlogos mĂĄs ilustres, que dan fe de ello. Voy a dejĂĄrsela aquĂ, al lado de las mecedoras, y tendrĂ© un verdadero placer en proporcionarle mĂĄs, si asĂ lo desea.
Sur ces mots, le ministre des Ătats-unis posa la fiole sur une table de marbre, ferma la porte, et se remit au lit.
Dicho lo cual el ministro de los Estados Unidos dejĂł el frasquito sobre una mesa de mĂĄrmol, cerrĂł la puerta y se volviĂł a meter en la cama.
Pendant quelques instants, le fantĂŽme de Canterville resta immobile dâindignation. Puis lançant rageusement la fiole sur le parquet cirĂ©, il sâenfuit Ă travers le corridor, en poussant des grondements caverneux, et Ă©mettant une singuliĂšre lueur verte.
El fantasma de Canterville permaneció algunos minutos inmóvil de indignación. Después, tiró, lleno de rabia, el frasquito contra el suelo encerado y huyó por el corredor, lanzando gruñidos cavernosos y despidiendo una extraña luz verde.
NĂ©anmoins comme il arrivait au grand escalier de chĂȘne, une porte sâouvrit soudain. Deux petites silhouettes drapĂ©es de blanc se montrĂšrent, et un lourd oreiller lui frĂŽla la tĂȘte.
Sin embargo, cuando llegaba a la gran escalera de roble, se abriĂł de repente una puerta. Aparecieron dos siluetas infantiles, vestidas de blanco, y una voluminosa almohada le rozĂł la cabeza.
Ăvidemment, il nây avait pas de temps Ă perdre, aussi, utilisant comme moyen de fuite la quatriĂšme dimension de lâespace, il sâĂ©vanouit Ă travers le badigeon, et la maison reprit sa tranquillitĂ©.
Evidentemente, no habĂa tiempo que perder; asĂ es que, utilizando como medio de fuga la cuarta dimensiĂłn del espacio, se desvaneciĂł a travĂ©s del estuco, y la casa recobrĂł su tranquilidad.
Parvenu dans un petit rĂ©duit secret de lâaile gauche, il sâadossa Ă un rayon de lune pour reprendre haleine, et se mit Ă rĂ©flĂ©chir pour se rendre compte de sa situation.
Llegado a un cuartito secreto del ala izquierda, se adosĂł a un rayo de luna para tomar aliento, y se puso a reflexionar para darse cuenta de su situaciĂłn.
Jamais dans une brillante carriĂšre qui avait durĂ© trois cents ans de suite, il nâavait Ă©tĂ© insultĂ© aussi grossiĂšrement.
Jamås en toda su brillante carrera, que duraba ya trescientos años seguidos, fue injuriado tan groseramente.
Il se rappela la duchesse douairiĂšre quâil avait jetĂ©e dans une crise dâĂ©pouvante pendant quâelle se contemplait, couverte de dentelles et de diamants devant la glace; les quatre bonnes, quâil avait affolĂ©es en des convulsions hystĂ©riques, rien quâen leur faisant des grimaces entre les rideaux dâune des chambres dâamis; le recteur de la paroisse dont il avait soufflĂ© la bougie, pendant quâil revenait de la bibliothĂšque, Ă une heure avancĂ©e et qui depuis Ă©tait devenu un client assidu de sir William Gull, et un martyr de tous les genres de dĂ©sordres nerveux; la vieille madame de TrĂ©mouillac, qui se rĂ©veillant de bonne heure, avait vu dans le fauteuil, prĂšs du feu, un squelette occupĂ© Ă lire le journal quâelle rĂ©digeait; et avait Ă©tĂ© condamnĂ©e Ă garder le lit pendant six mois par une attaque de fiĂšvre cĂ©rĂ©brale. Une fois remise, elle sâĂ©tait rĂ©conciliĂ©e avec lâĂglise, et avait rompu toutes relations avec ce sceptique avĂ©rĂ©, M. de Voltaire.
Se acordĂł de la duquesa viuda, en quien provocĂł una crisis de terror, estando mirĂĄndose al espejo, cubierta de brillantes y de encajes; de las cuatro doncellas a quienes habĂa enloquecido, produciĂ©ndoles convulsiones histĂ©ricas, sĂłlo con hacerlas visajes entre las cortinas de una de las habitaciones destinadas a invitados; del rector de la parroquia, cuya vela apagĂł de un soplo cuando volvĂa el buen señor de la biblioteca a una hora avanzada, y que desde entonces se convirtiĂł en mĂĄrtir de toda clase de alteraciones nerviosas; de la vieja señora de Tremouillac, que, al despertarse a medianoche, le vio sentado en un sillĂłn, al lado de la lumbre, en forma de esqueleto, entretenido en leer el diario que redactaba ella de su vida, y que de resultas de la impresiĂłn tuvo que guardar cama durante seis meses, vĂctima de un ataque cerebral. Una vez curada se reconciliĂł con la iglesia y rompiĂł toda clase de relaciones con el señalado escĂ©ptico monsieur de Voltaire.
Il se rappela aussi la nuit terrible oĂč ce coquin de lord Canterville avait Ă©tĂ© trouvĂ© rĂąlant dans son cabinet de toilette, le valet de pique enfoncĂ© dans sa gorge, et avait avouĂ© quâau moyen de cette mĂȘme carte, il avait filoutĂ© Ă Charles Fox, chez Crockford, la somme de 10, 000 livres. Il jurait que le fantĂŽme lui avait fait avaler cette carte.
RecordĂł igualmente la noche terrible en que el bribĂłn de lord Canterville fue hallado agonizante en su tocador, con una sota de espadas hundida en la garganta, viĂ©ndose obligado a confesar que por medio de aquella carta habĂa timado la suma de diez mil libras a Carlos Fos, en casa de Grookford. Y juraba que aquella carta se la hizo tragar el fantasma.
Tous ses grands exploits lui revenaient Ă la mĂ©moire. Il vit dĂ©filer le sommelier qui sâĂ©tait brĂ»lĂ© la cervelle pour avoir vu une main verte tambouriner sur la vitre; et la belle lady Steelfield, qui Ă©tait condamnĂ©e Ă porter au cou un collier de velours noir pour cacher la marque de cinq doigts imprimĂ©s comme du fer rouge sur sa peau blanche, et qui avait fini par se noyer dans le vivier au bout de lâAllĂ©e du Roi.
Todas sus grandes hazañas le volvĂan a la mente. Vio desfilar al mayordomo que se levantĂł la tapa de los sesos por haber visto una mano verde tamborilear sobre los cristales, y la bella lady Steefield, condenada a llevar alrededor del cuello un collar de terciopelo negro para tapar la señal de cinco dedos, impresos como un hierro candente sobre su blanca piel, y que terminĂł por ahogarse en el vivero que habĂa al extremo de la Avenida Real.
Et tout plein de lâenthousiasme Ă©gotiste du vĂ©ritable artiste, il passa en revue ses rĂŽles les plus cĂ©lĂšbres. Il sâadressa un sourire amer, en Ă©voquant sa derniĂšre apparition dans le rĂŽle de «Ruben le Rouge ou le nourrisson Ă©tranglé» son dĂ©but dans celui de «GibĂ©on le Vampire maigre de la lande de Bexley», et la furore quâil avait excitĂ©e par une charmante soirĂ©e de juin, rien quâen jouant aux quilles avec ses propres ossements sur la pelouse du lawn-tennis.
Et tout cela pour aboutir Ă quoi?
Y, lleno del entusiasmo egĂłlatra del verdadero artista, pasĂł revista a sus creaciones mĂĄs cĂ©lebres. Se dedicĂł una amarga sonrisa al evocar su Ășltima apariciĂłn en el papel de «RubĂ©n el Rojo», o «el rorro estrangulado», su «debut» en el «GibeĂ©n, el Vampiro flaco del pĂĄramo de Bevley», y el furor que causĂł una tarde encantadora de junio sĂłlo con jugar a los bolos con sus propios huesos sobre el campo de hierba de «lawn-tennis».
De misĂ©rables AmĂ©ricains modernes venaient lui offrir le Graisseur Ă la marque du Soleil Levant! et ils lui jetaient des oreillers Ă la tĂȘte! CâĂ©tait absolument intolĂ©rable. En outre, lâhistoire nous apprend que jamais fantĂŽme ne fut traitĂ© de cette façon.
ÂżY todo para quĂ©? ÂĄPara que unos miserables americanos le ofreciesen el engrasador marca «Sol-Levante» y le tirasen almohadas a la cabeza! Era realmente intolerable. AdemĂĄs, la historia nos enseña que jamĂĄs fue tratado ningĂșn fantasma de aquella manera.
La conclusion quâil en tira, câest quâil devait prendre sa revanche, et il resta jusquâau lever du jour dans une attitude de profonde mĂ©ditation.
LlegĂł a la conclusiĂłn de que era preciso tomarse la revancha, y permaneciĂł hasta el amanecer en actitud de profunda meditaciĂłn.
III
Capitulo III
Le lendemain, quand le dĂ©jeuner rĂ©unit la famille Otis, on discuta assez longuement sur le fantĂŽme. Le ministre des Ătats-unis Ă©tait, naturellement, un peu froissĂ© de voir que son offre nâavait pas Ă©tĂ© agrĂ©Ă©e:
Cuando a la mañana siguiente el almuerzo reuniĂł a la familia Otis, se discutiĂł extensamente acerca del fantasma. El ministro de los Estados Unidos estaba, como era natural, un poco ofendido viendo que su ofrecimiento no habĂa sido aceptado.
â Je nâai nullement lâintention de faire au fantĂŽme une injure personnelle, fit-il, et je reconnais que vu la longue durĂ©e de son sĂ©jour dans la maison, ce nâĂ©tait pas du tout poli de lui jeter des oreillers Ă la tĂȘte⊠Je suis fĂąchĂ© dâavoir Ă dire que cette observation si juste provoqua chez les jumeaux une explosion de rires.
âNo quisiera en modo alguno injuriar personalmente al fantasma âdijo â, y reconozco que, dada la larga duraciĂłn de su estancia en la casa, no era nada cortĂ©s tirarle una almohada a la cabeza⊠Siento tener que decir que esta observaciĂłn tan justa provocĂł una explosiĂłn de risa en los gemelos.
â Mais dâautre part, reprit M. Otis, sâil persiste pour tout de bon Ă ne pas employer le Graisseur Ă la marque Soleil Levant, il faudra que nous lui enlevions ses chaĂźnes. Il nây aurait plus moyen de dormir avec tout ce bruit Ă la porte des chambres Ă coucher.
âPero, por otro lado âprosiguiĂł mĂster Otisâ, si se empeña, sin mĂĄs ni mĂĄs, en no hacer uso del engrasador marca «Sol-Levante», nos veremos precisados a quitarle las cadenas. No habrĂa manera de dormir con todo ese ruido a la puerta de las alcobas.
NĂ©anmoins, pendant le reste de la semaine, on ne fut pas dĂ©rangĂ©. La seule chose qui attirĂąt quelque attention, câĂ©tait la rĂ©apparition continuelle de la tache de sang sur le parquet de la bibliothĂšque.
Pero, sin embargo, en el resto de la semana no fueron molestados. Lo Ășnico que les llamĂł la atenciĂłn fue la reapariciĂłn continua de la mancha de sangre sobre el «parquet» de la biblioteca.
CâĂ©tait certes bien Ă©trange, dâautant plus que la porte en Ă©tait toujours fermĂ©e Ă clef, le soir, par M. Otis, et quâon tenait les fenĂȘtres soigneusement closes.
Era realmente muy extraño, tanto mås cuanto que mistress Otis cerraba la puerta con llave por la noche, igual que las ventanas.
Les changements de teinte que subissait la tache, comparables Ă ceux dâun camĂ©lĂ©on, produisirent aussi de frĂ©quents commentaires. Certains matins, elle Ă©tait dâun rouge foncĂ©, presque dâun rouge indien: dâautres fois, elle Ă©tait vermillon; puis dâun pourpre riche, et une fois, quand on descendit pour faire la priĂšre conformĂ©ment aux simples rites de la libre Ăglise Ă©piscopale rĂ©formĂ©e dâAmĂ©rique, on la trouva dâun beau vert-Ă©meraude.
Los cambios de color que sufrĂa la mancha, comparables a los de un camaleĂłn, produjeron asimismo frecuentes comentarios en la familia. Una mañana era de un rojo oscuro, casi violĂĄceo; otras veces era bermellĂłn; luego, de un pĂșrpura esplĂ©ndido, y un dĂa, cuando bajaron a rezar, segĂșn los ritos sencillos de la libre iglesia episcopal reformada de AmĂ©rica, la encontraron de un hermoso verde esmeralda.
Naturellement ces permutations de kalĂ©idoscope amusĂšrent beaucoup la troupe, et on faisait chaque soir des paris sans se gĂȘner. La seule personne qui ne prit point de part Ă la plaisanterie Ă©tait la petite Virginie. Pour certaine raison ignorĂ©e, elle Ă©tait toujours vivement impressionnĂ©e Ă la vue de la tache de sang, et elle fut bien prĂšs de pleurer le matin oĂč la tache parut vert-Ă©meraude.
Como era natural, estos cambios kaleidoscĂłpicos divirtieron grandemente a la reuniĂłn y hacĂanse apuestas todas las noches con entera tranquilidad. La Ășnica persona que no tomĂł parte en la broma fue la joven Virginia. Por razones ignoradas, sentĂase siempre impresionada ante la mancha de sangre, y estuvo a punto de llorar la mañana que apareciĂł verde esmeralda.
Le fantĂŽme fit sa seconde apparition une nuit de dimanche. Peu de temps aprĂšs quâon fut couchĂ©, on fut soudain alarmĂ© par un Ă©norme fracas qui sâentendit dans le hall.
El fantasma hizo su aparición el domingo por la noche. Al poco tiempo de estar todos ellos acostados, les alarmó un enorme estrépito que se oyó en el «hall».
On descendit Ă la hĂąte, et on trouva quâune armure complĂšte sâĂ©tait dĂ©tachĂ©e de son support, et Ă©tait tombĂ©e sur les dalles. Tout prĂšs de lĂ , assis dans un fauteuil au dossier Ă©levĂ©, le fantĂŽme de Canterville se frictionnait les genoux avec une expression de vive souffrance peinte sur la figure.
Bajaron apresuradamente, y se encontraron con que una armadura completa se habĂa desprendido de su soporte, cayendo sobre las losas. Cerca de allĂ, sentado en un sillĂłn de alto respaldo, el fantasma de Canterville se restregaba las rodillas, con una expresiĂłn de agudo dolor sobre su rostro.
Les jumeaux, qui sâĂ©taient munis de leurs sarbacanes, lui lancĂšrent aussitĂŽt deux boulettes avec cette sĂ»retĂ© de coup dâĆil quâon ne peut acquĂ©rir quâĂ force dâexercices longs et patients sur le professeur dâĂ©criture. Pendant ce temps-lĂ , le ministre des Ătats-unis tenait le fantĂŽme dans la ligne de son revolver, et conformĂ©ment Ă lâĂ©tiquette californienne, le sommait de lever les mains en lâair.
Los gemelos, que se habĂan provisto de sus cañas de majuelos, le lanzaron inmediatamente dos huesos, con esa seguridad de punterĂa que sĂłlo se adquiere a fuerza de largos y pacientes ejercicios sobre el profesor de caligrafĂa. Mientras tanto, el ministro de los Estados Unidos mantenĂa al fantasma bajo la amenaza de su revĂłlver, y, conforme a la etiqueta californiana, le instaba a levantar los brazos.
Le fantĂŽme se leva brusquement en poussant un cri de fureur sauvage, et se dissipa au milieu dâeux, comme un brouillard, en Ă©teignant au passage la bougie de Washington Otis, et laissant tout le monde dans la plus complĂšte obscuritĂ©.
El fantasma se alzĂł bruscamente, lanzando un grito de furor salvaje, y se disipĂł en medio de ellos, como una niebla, apagando de paso la vela de Washington Otis y dejĂĄndolos a todos en la mayor oscuridad.
Quand il fut au haut de lâescalier, il reprit possession de lui-mĂȘme, et se dĂ©cida Ă lancer son cĂ©lĂšbre carillon dâĂ©clats de rire sataniques. En maintes occasions, il avait expĂ©rimentĂ© lâutilitĂ© de ce procĂ©dĂ©.
Cuando llegĂł a lo alto de la escalera, una vez dueño de sĂ, se decidiĂł a lanzar su cĂ©lebre repique de carcajadas satĂĄnicas. Contaba la gente que aquello hizo encanecer en una sola noche el peluquĂn de lord Raker.
On raconte que cela avait fait grisonner en une seule nuit la perruque de lord Raker. Il est certain quâil nâen avait pas fallu davantage pour dĂ©cider les trois gouvernantes françaises Ă donner leur dĂ©mission avant dâavoir fini leur premier mois.
Y que no necesitaron mås de tres sucesivas amas de gobierno para decidirse a «dimitir» antes de terminar el primer mes en su cargo.
En consĂ©quence il lança son Ă©clat de rire le plus horrible, rĂ©veillant de proche en proche les Ă©chos sous les antiques voĂ»tes, mais Ă peine les terribles sonoritĂ©s sâĂ©taient-elles Ă©teintes quâune porte sâouvrit, et quâapparut en robe bleu-clair Mrs Otis.
Por consiguiente, lanzĂł una carcajada mĂĄs horrible, despertando paulatinamente los ecos en las antiguas bĂłvedas; pero, apagados Ă©stos, se abriĂł una puerta y apareciĂł, vestida de azul claro, mistress Otis.
â Je crains, dit-elle, que vous ne soyez indisposĂ©, et je vous ai apportĂ© une fiole de la teinture du docteur Dobell. Si câest une indigestion, ça vous fera beaucoup de bien.
âMe temo âdijo la dama- que estĂ© usted indispuesto, y aquĂ le traigo un frasco de la tintura del doctor Dobell. Si se trata de una indigestiĂłn, esto le sentarĂĄ bien.
Le fantĂŽme la regarda avec des yeux flambants de fureur, et se mit en mesure de se changer en un gros chien noir. CâĂ©tait un tour qui lui avait valu une rĂ©putation bien mĂ©ritĂ©e, et auquel le mĂ©decin de la famille attribuait toujours lâidiotie incurable de lâoncle de lord Canterville, lâhonorable Thomas Horton.
El fantasma la mirĂł con ojos llameantes de furor y se creyĂł en el deber de metamorfosearse en un gran perro negro. Era un truco que le habĂa dado una reputaciĂłn merecidĂsima, y al cual atribuĂa la idiotez incurable del tĂo de lord Canterville, el honorable TomĂĄs Horton.
Mais le bruit de pas qui se rapprochaient le fit chanceler dans sa cruelle rĂ©solution, et il se contenta de se rendre lĂ©gĂšrement phosphorescent. Puis, il sâĂ©vanouit, aprĂšs avoir poussĂ© un gĂ©missement sĂ©pulcral, car les jumeaux allaient le rattraper.
Pero un ruido de pasos que se acercaban le hizo vacilar en su cruel determinación, y se contentó con volverse un poco fosforescente. En seguida se desvaneció, después de lanzar un gemido sepulcral, porque los gemelos iban a darle alcance.
Rentré chez lui, il se sentit brisé, en proie à la plus violente agitation.
Una vez en su habitaciĂłn sintiĂłse destrozado, presa de la agitaciĂłn mĂĄs violenta.
La vulgaritĂ© des jumeaux, le grossier matĂ©rialisme de Mrs Otis, tout cela Ă©tait certes trĂšs vexant, mais ce qui lâhumiliait le plus, câest quâil nâavait pas la force de porter la cotte de mailles.
La ordinariez de los gemelos, el grosero materialismo de mistress Otis, todo aquello resultaba realmente vejatorio; pero lo que mĂĄs le humillaba era no tener ya fuerzas para llevar una armadura.
Il avait comptĂ© faire impression mĂȘme sur des AmĂ©ricains modernes, les faire frissonner Ă la vue dâun spectre cuirassĂ©, sinon par des motifs raisonnables, du moins par dĂ©fĂ©rence pour leur poĂšte national Longfellow, dont les poĂ©sies gracieuses et attrayantes lâavaient aidĂ© bien souvent Ă tuer le temps, pendant que les Canterville Ă©taient Ă Londres. En outre, câĂ©tait sa propre armure.
Contaba con hacer impresiĂłn aun en unos americanos modernos, con hacerles estremecer a la vista de un espectro acorazado, ya que no por motivos razonables, al menos por deferencia hacia su poeta nacional Longfellow, cuyas poesĂas, delicadas y atrayentes, habĂanle ayudado con frecuencia a matar el tiempo, mientras los Canterville estaban el Londres. AdemĂĄs, era su propia armadura.
Il lâavait portĂ©e avec grand succĂšs au tournoi de Kenilworth, et avait Ă©tĂ© chaudement complimentĂ© par la Reine Vierge en personne.
La llevĂł con Ă©xito en el torneo de Kenilworth, siendo felicitado calurosamente por la Reina-Virgen en persona.
Mais quand il avait voulu la mettre, il avait Ă©tĂ© absolument Ă©crasĂ© par le poids de lâĂ©norme cuirasse, du heaume dâacier. Il Ă©tait tombĂ© lourdement sur les dalles de pierre, sâĂ©tait cruellement Ă©corchĂ© les genoux, et contusionnĂ© le poignet droit.
Pero cuando quiso ponérsela quedó aplastado por completo con el peso de la enorme coraza y del yelmo de acero. Y se desplomó pesadamente sobre las losas de piedra, despellejåndose las rodillas y contusionåndose la muñeca derecha.
Pendant plusieurs jours, il fut trĂšs malade, et faisait Ă peine quelques pas hors de chez lui, juste ce quâil fallait pour maintenir en bon Ă©tat la tache de sang.
Durante varios dĂas estuvo malĂsimo y no pudo salir de su morada mĂĄs que lo necesario para mantener en buen estado la mancha de sangre.
NĂ©anmoins, Ă force de soins, il finit par se remettre, et il dĂ©cida de faire une troisiĂšme tentative pour enrayer le ministre des Ătats-unis et sa famille.
No obstante lo cual, a fuerza de cuidados acabĂł por restablecerse y decidiĂł hacer una tercera tentativa para aterrorizar al ministro de los Estados Unidos y a su familia.
Il choisit pour sa rentrĂ©e en scĂšne le vendredi 17 aoĂ»t, et consacra une grande partie de cette journĂ©e-lĂ Ă passer la revue de ses costumes. Son choix se fixa, enfin, sur un chapeau Ă bords relevĂ©s dâun cĂŽtĂ© et rabattus de lâautre, avec une plume rouge, un linceul effilochĂ© aux manches et au collet, enfin un poignard rouillĂ©.
EligiĂł para su reapariciĂłn en escena el viernes 17 de agosto, consagrando gran parte del dĂa a pasar revista a sus trajes. Su elecciĂłn recayĂł al fin en un sombrero de ala levantada por un lado y caĂda del otro, con una pluma roja; en un sudario deshilachado por las mangas y el cuello y, por Ășltimo, en un puñal mohoso.
Vers le soir, un violent orage de pluie Ă©clata. Le vent Ă©tait si fort quâil secouait et faisait battre portes et fenĂȘtres dans la vieille maison. Bref, câĂ©tait bien le temps quâil lui fallait. Voici ce quâil comptait faire.
Al atardecer estallĂł una gran tormenta. El viento era tan fuerte que sacudĂa y cerraba violentamente las puertas y ventanas de la vetusta casa. Realmente aquĂ©l era el tiempo que le convenĂa. He aquĂ lo que pensaba hacer:
Il se rendrait sans bruit dans la chambre de Washington Otis, lui jargonnerait des phrases, en se tenant au pied du lit, et lui planterait trois fois son poignard dans la gorge, au son dâune musique Ă©touffĂ©e.
IrĂa sigilosamente a la habitaciĂłn de Washington Otis, le musitarĂa unas frases ininteligibles, quedĂĄndose al pie de la cama, y le hundirĂa tres veces seguidas el puñal en la garganta, a los sones de una mĂșsica apagada.
Il en voulait tout particuliĂšrement Ă Washington, car il savait parfaitement que câĂ©tait Washington qui avait lâhabitude constante dâenlever la fameuse tache de sang de Canterville, par lâemploi du Nettoyeur incomparable de Pinkerton.
Odiaba sobre todo a Washington, porque sabĂa perfectamente que era Ă©l quien acostumbraba quitar la famosa mancha de sangre de Canterville, empleando el «limpiador incomparable de Pinkerton».
AprĂšs avoir rĂ©duit Ă un Ă©tat de terreur abjecte le tĂ©mĂ©raire, lâinsouciant jeune homme, il devait ensuite pĂ©nĂ©trer dans la chambre, occupĂ©e par le ministre des Ătats-unis et sa femme. Alors il poserait une main visqueuse sur le front de Mrs Otis, pendant que dâune voix sourde, il murmurerait Ă lâoreille de son mari tremblant les secrets terribles du charnier.
DespuĂ©s de reducir al temerario, al despreocupado joven, entrarĂa en la habitaciĂłn que ocupaba el ministro de los Estados Unidos y su mujer. Una vez allĂ, colocara una mano viscosa sobre la frente de mistress Otis, y al mismo tiempo murmurarĂa, con voz sorda, al oĂdo del ministro tembloroso, los secretos terribles del osario.
En ce qui concernait la petite Virginie, il nâĂ©tait pas tout Ă fait fixĂ©. Elle ne lâavait jamais insultĂ© en aucune façon. Elle Ă©tait jolie et douce.
En cuanto a la pequeña Virginia, aĂșn no tenĂa decidido nada. No lo habĂa insultado nunca. Era bonita y cariñosa.
Quelques grognements sourds partant de lâarmoire, cela lui semblait plus que suffisant, et si ce nâĂ©tait pas assez pour la rĂ©veiller, il irait jusquâĂ tirailler la courte pointe avec ses doigts secouĂ©s par la paralysie.
Unos cuantos gruñidos sordos, que saliesen del armario, le parecĂan mĂĄs que suficientes, y si no bastaban para despertarla, llegarĂa hasta tirarla de la puntita de la nariz con sus dedos rĂgidos por la parĂĄlisis.
Pour les jumeaux, il Ă©tait tout Ă fait rĂ©solu Ă leur donner une leçon, la premiĂšre chose Ă faire certes serait de sâasseoir sur leurs poitrines, de façon Ă produire la sensation Ă©touffante du cauchemar.
A los gemelos estaba resuelto a darles una lecciĂłn: lo primero que harĂa serĂa sentarse sobre sus pechos, con el objeto de producirles la sensaciĂłn de pesadilla. Luego, aprovechando que sus camas estaban muy juntas, se alzarĂa en el espacio libre entre ellas, con el aspecto de un cadĂĄver verde y frĂo como el hielo, hasta que se quedaran paralizados de terror.
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