“La Biblioteca Virtual de la UEB”. http://www.ueb.edu.ec, webmaster@ueb.edu.ec, Ecuador — noviembre 2003.

A LEON WERTH:

À LÉON WERTH

Pido perdón a los niños por haber dedicado este libro a una persona mayor. Tengo una seria excusa: esta persona mayor es el mejor amigo que tengo en el mundo. Tengo otra excusa: esta persona mayor es capaz de entenderlo todo, hasta los libros para niños. Tengo una tercera excusa: esta persona mayor vive en Francia, donde pasa hambre y frío. Verdaderamente necesita consuelo.

Je demande pardon aux enfants d’avoir dédié ce livre à une grande personne. J’ai une excuse sérieuse: cette grande personne est le meilleur ami que j’ai au monde. J’ai une autre excuse: cette grande personne peut tout comprendre, même les livres pour enfants. J’ai une troisième excuse: cette grande personne habite la France où elle a faim et froid. Elle a bien besoin d’être consolée.

Si todas esas excusas no bastasen, bien puedo dedicar este libro al niño que una vez fue esta persona mayor. Todos los mayores han sido primero niños. (Pero pocos lo recuerdan). Corrijo, pues, mi dedicatoria:

Si toutes ces excuses ne suffisent pas, je veux bien dédier ce livre à l’enfant qu’a été autrefois cette grande personne. Toutes les grandes personnes ont d’abord été des enfants. (Mais peu d’entre elles s’en souviennent.) Je corrige donc ma dédicace:

A LEON WERTH, CUANDO ERA NIÑO

À LÉON WERTH QUAND IL ÉTAIT PETIT GARÇON

I

PREMIER CHAPITRE

Cuando yo tenía seis años vi en un libro sobre la selva virgen que se titulaba “Historias vividas”, una magnífica lámina. Representaba una serpiente boa que se tragaba a una fiera.

Lorsque j’avais six ans j’ai vu, une fois, une magnifique image, dans un livre sur la Forêt Vierge qui s’appelait «Histoires Vécues». Ça représentait un serpent boa qui avalait un fauve. Voilà la copie du dessin.

En el libro se afirmaba: “La serpiente boa se traga su presa entera, sin masticarla. Luego ya no puede moverse y duerme durante los seis meses que dura su digestión”.

On disait dans le livre: «Les serpents boas avalent leur proie tout entière, sans la mâcher. Ensuite ils ne peuvent plus bouger et ils dorment pendant les six mois de leur digestion».

Reflexioné mucho en ese momento sobre las aventuras de la jungla y a mi vez logré trazar con un lápiz de colores mi primer dibujo. Mi dibujo número 1 era de esta manera:

J’ai alors beaucoup réfléchi sur les aventures de la jungle et, à mon tour, j’ai réussi, avec un crayon de couleur, à tracer mon premier dessin. Mon dessin numéro 1. Il était comme ça:

Enseñé mi obra de arte a las personas mayores y les pregunté si mi dibujo les daba miedo.

J’ai montré mon chef d’œuvre aux grandes personnes et je leur ai demandé si mon dessin leur faisait peur.

— ¿Por qué habría de asustar un sombrero?— me respondieron.

Elles m’ont répondu:
— Pourquoi un chapeau ferait-il peur?

Mi dibujo no representaba un sombrero. Representaba una serpiente boa que digiere un elefante. Dibujé entonces el interior de la serpiente boa a fin de que las personas mayores pudieran comprender. Siempre estas personas tienen necesidad de explicaciones. Mi dibujo número 2 era así:

Mon dessin ne représentait pas un chapeau. Il représentait un serpent boa qui digérait un éléphant. J’ai alors dessiné l’intérieur du serpent boa, afin que les grandes personnes puissent comprendre. Elles ont toujours besoin d’explications. Mon dessin numéro 2 était comme ça:

Las personas mayores me aconsejaron abandonar el dibujo de serpientes boas, ya fueran abiertas o cerradas, y poner más interés en la geografía, la historia, el cálculo y la gramática. De esta manera a la edad de seis años abandoné una magnífica carrera de pintor.

Les grandes personnes m’ont conseillé de laisser de côté les dessins de serpents boas ouverts ou fermés, et de m’intéresser plutôt à la géographie, à l’histoire, au calcul et à la grammaire. C’est ainsi que j’ai abandonné, à l’âge de six ans, une magnifique carrière de peintre.

Había quedado desilusionado por el fracaso de mis dibujos número 1 y número 2. Las personas mayores nunca pueden comprender algo por sí solas y es muy aburrido para los niños tener que darles una y otra vez explicaciones.

J’avais été découragé par l’insuccès de mon dessin numéro 1 et de mon dessin numéro 2. Les grandes personnes ne comprennent jamais rien toutes seules, et c’est fatigant, pour les enfants, de toujours leur donner des explications.

Tuve, pues, que elegir otro oficio y aprendía pilotear aviones. He volado un poco por todo el mundo y la geografía, en efecto, me ha servido de mucho.

J’ai donc dû choisir un autre métier et j’ai appris à piloter des avions. J’ai volé un peu partout dans le monde. Et la géographie, c’est exact, m’a beaucoup servi.

Al primer vistazo podía distinguir perfectamente la China de Arizona. Esto es muy útil, sobre todo si se pierde uno durante la noche.

Je savais reconnaître, du premier coup d’œil, la Chine de l’Arizona. C’est très utile, si l’on est égaré pendant la nuit.

A lo largo de mi vida he tenido multitud de contactos con multitud de gente seria. Viví mucho con personas mayores y las he conocido muy de cerca; pero esto no ha mejorado demasiado mi opinión sobre ellas.

J’ai ainsi eu, au cours de ma vie, des tas de contacts avec des tas de gens sérieux. J’ai beaucoup vécu chez les grandes personnes. Je les ai vues de très près. Ça n’a pas trop amélioré mon opinion.

Cuando me he encontrado con alguien que me parecía un poco lúcido, lo he sometido a la experiencia de mi dibujo número 1 que he conservado siempre. Quería saber si verdaderamente era un ser comprensivo.

Quand j’en rencontrais une qui me paraissait un peu lucide, je faisais l’expérience sur elle de mon dessin numéro 1 que j’ai toujours conservé. Je voulais savoir si elle était vraiment compréhensive.

E invariablemente me contestaban siempre: “Es un sombrero”.

Mais toujours elle me répondait:
— C’est un chapeau.

Me abstenía de hablarles de la serpiente boa, de la selva virgen y de las estrellas. Poniéndome a su altura, les hablaba del bridge, del golf, de política y de corbatas. Y mi interlocutor se quedaba muy contento de conocer a un hombre tan razonable.

Alors je ne lui parlais ni de serpents boas, ni de forêts vierges, ni d’étoiles. Je me mettais à sa portée. Je lui parlais de bridge, de golf, de politique et de cravates. Et la grande personne était bien contente de connaître un homme aussi raisonnable.

II

CHAPITRE II

Viví así, solo, nadie con quien poder hablar verdaderamente, hasta cuando hace seis años tuve una avería en el desierto de Sahara.

J’ai ainsi vécu seul, sans personne avec qui parler véritablement, jusqu’à une panne dans le désert du Sahara, il y a six ans.

Algo se había estropeado en el motor. Como no llevaba conmigo ni mecánico ni pasajero alguno, me dispuse a realizar, yo solo, una reparación difícil.

Quelque chose s’était cassé dans mon moteur. Et comme je n’avais avec moi ni mécanicien, ni passagers, je me préparai à essayer de réussir, tout seul, une réparation difficile.

Era para mí una cuestión de vida o muerte, pues apenas tenía agua de beber para ocho días.

C’était pour moi une question de vie ou de mort. J’avais à peine de l’eau à boire pour huit jours.

La primera noche me dormí sobre la arena, a unas mil millas de distancia del lugar habitado más próximo. Estaba más aislado que un náufrago en una balsa en medio del océano.

Le premier soir je me suis donc endormi sur le sable à mille milles de toute terre habitée. J’étais bien plus isolé qu’un naufragé sur un radeau au milieu de l’océan.

Imagínense, pues, mi sorpresa cuando al amanecer me despertó una extraña vocecita que decía:

Alors vous imaginez ma surprise, au lever du jour, quand une drôle de petite voix m’a réveillé. Elle disait:

— ¡Por favor… píntame un cordero!

— S’il vous plaît… dessine-moi un mouton!

— ¿Eh?

— Hein!

— ¡Píntame un cordero!

— Dessine-moi un mouton…

Me puse en pie de un salto como herido por el rayo. Me froté los ojos. Miré a mi alrededor. Vi a un extraordinario muchachito que me miraba gravemente.

J’ai sauté sur mes pieds comme si j’avais été frappé par la foudre. J’ai bien frotté mes yeux. J’ai bien regardé. Et j’ai vu un petit bonhomme tout à fait extraordinaire qui me considérait gravement.

Ahí tienen el mejor retrato que más tarde logré hacer de él.

Voilà le meilleur portrait que, plus tard, j’ai réussi à faire de lui.

Aunque mi dibujo, ciertamente es menos encantador que el modelo. Pero no es mía la culpa. Las personas mayores me desanimaron de mi carrera de pintor a la edad de seis años y no había aprendido a dibujar otra cosa que boas cerradas y boas abiertas.

Mais mon dessin, bien sûr, est beaucoup moins ravissant que le modèle. Ce n’est pas ma faute. J’avais été découragé dans ma carrière de peintre par les grandes personnes, à l’âge de six ans, et je n’avais rien appris à dessiner, sauf les boas fermés et les boas ouverts.

Miré, pues, aquella aparición con los ojos redondos de admiración. No hay que olvidar que me encontraba a unas mil millas de distancia del lugar habitado más próximo. Y ahora bien, el muchachito no me parecía ni perdido, ni muerto de cansancio, de hambre, de sed o de miedo.

Je regardai donc cette apparition avec des yeux tout ronds d’étonnement. N’oubliez pas que je me trouvais à mille milles de toute région habitée. Or mon petit bonhomme ne me semblait ni égaré, ni mort de fatigue, ni mort de faim, ni mort de soif, ni mort de peur.

No tenía en absoluto la apariencia de un niño perdido en el desierto, a mil millas de distancia del lugar habitado más próximo. Cuando logré, por fin, articular palabra, le dije:

Il n’avait en rien l’apparence d’un enfant perdu au milieu du désert, à mille milles de toute région habitée. Quand je réussis enfin à parler, je lui dis:

— Pero… ¿qué haces tú por aquí?

— Mais… qu’est-ce que tu fais là?

Y él respondió entonces, suavemente, como algo muy importante:

Et il me répéta alors, tout doucement, comme une chose très sérieuse:

— ¡Por favor… píntame un cordero!

— S’il vous plaît… dessine-moi un mouton…

Cuando el misterio es demasiado impresionante, es imposible desobedecer. Por absurdo que aquello me pareciera, a mil millas de distancia de todo lugar habitado y en peligro de muerte, saqué de mi bolsillo una hoja de papel y una pluma fuente.

Quand le mystère est trop impressionnant, on n’ose pas désobéir. Aussi absurde que cela me semblât à mille milles de tous les endroits habités et en danger de mort, je sortis de ma poche une feuille de papier et un stylographe.

Recordé que yo había estudiado especialmente geografía, historia, cálculo y gramática y le dije al muchachito (ya un poco malhumorado), que no sabía dibujar.

Mais je me rappelai alors que j’avais surtout étudié la géographie, l’histoire, le calcul et la grammaire et je dis au petit bonhomme (avec un peu de mauvaise humeur) que je ne savais pas dessiner. Il me répondit:

— ¡No importa —me respondió—, píntame un cordero!

— Ça ne fait rien. Dessine-moi un mouton.

Como nunca había dibujado un cordero, rehice para él uno de los dos únicos dibujos que yo era capaz de realizar: el de la serpiente boa cerrada. Y quedé estupefacto cuando oí decir al hombrecito:

Comme je n’avais jamais dessiné un mouton je refis, pour lui, l’un des deux seuls dessins dont j’étais capable. Celui du boa fermé. Et je fus stupéfait d’entendre le petit bonhomme me répondre:

— ¡No, no! Yo no quiero un elefante en una serpiente. La serpiente es muy peligrosa y el elefante ocupa mucho sitio. En mi tierra es todo muy pequeño. Necesito un cordero. Píntame un cordero.

— Non! Non! Je ne veux pas d’un éléphant dans un boa. Un boa c’est très dangereux, et un éléphant c’est très encombrant. Chez moi c’est tout petit. J’ai besoin d’un mouton. Dessine-moi un mouton.

Dibujé un cordero.

Alors j’ai dessiné.

Lo miró atentamente y dijo:

Il regarda attentivement, puis:

— ¡No! Este está ya muy enfermo. Haz otro.

— Non! Celui-là est déjà très malade. Fais-en un autre.

Volví a dibujar.

Je dessinai:

Mi amigo sonrió dulcemente, con indulgencia.

Mon ami sourit gentiment, avec indulgence:

— ¿Ves? Esto no es un cordero, es un carnero. Tiene Cuernos…

— Tu vois bien… ce n’est pas un mouton, c’est un bélier. Il a des cornes…

Rehice nuevamente mi dibujo.

Je refis donc encore mon dessin:

Fue rechazado igual que los anteriores.

Mais il fut refusé, comme les précédents:

— Este es demasiado viejo. Quiero un cordero que viva mucho tiempo.

— Celui-là est trop vieux. Je veux un mouton qui vive longtemps.

Falto ya de paciencia y deseoso de comenzar a desmontar el motor, garrapateé rápidamente este dibujo.

Alors, faute de patience, comme j’avais hâte de commencer le démontage de mon moteur, je griffonnai ce dessin-ci.

Se lo enseñé, y le agregué:

Et je lançai:

— Esta es la caja. El cordero que quieres está adentro.

— Ça c’est la caisse. Le mouton que tu veux est dedans.

Con gran sorpresa mía el rostro de mi joven juez se iluminó:

Mais je fus bien surpris de voir s’illuminer le visage de mon jeune juge:

— ¡Así es como yo lo quería! ¿Crees que sea necesario mucha hierba para este cordero?

— C’est tout à fait comme ça que je le voulais! Crois-tu qu’il faille beaucoup d’herbe à ce mouton?

— ¿Por qué?

— Pourquoi?

— Porque en mi tierra es todo tan pequeño…

— Parce que chez moi c’est tout petit…

— Ça suffira sûrement. Je t’ai donné un tout petit mouton.

Se inclinó hacia el dibujo y exclamó:
— ¡Bueno, no tan pequeño…! Está dormido…

Il pencha la tête vers le dessin:
— Pas si petit que ça… Tiens! Il s’est endormi…

Y así fue como conocí al principito.

Et c’est ainsi que je fis la connaissance du petit prince.

III

CHAPITRE III

Me costó mucho tiempo comprender de dónde venía. El principito, que me hacía muchas preguntas, jamás parecía oír las mías.

Il me fallut longtemps pour comprendre d’où il venait. Le petit prince, qui me posait beaucoup de questions, ne semblait jamais entendre les miennes.

Fueron palabras pronunciadas al azar, las que poco a poco me revelaron todo. Así, cuando distinguió por vez primera mi avión (no dibujaré mi avión, por tratarse de un dibujo demasiado complicado para mí) me preguntó:

Ce sont des mots prononcés par hasard qui, peu à peu, m’ont tout révélé. Ainsi, quand il aperçut pour la première fois mon avion (je ne dessinerai pas mon avion, c’est un dessin beaucoup trop compliqué pour moi) il me demanda:

— ¿Qué cosa es esa?

— Qu’est ce que c’est que cette chose-là?

— Eso no es una cosa. Eso vuela. Es un avión, mi avión.

— Ce n’est pas une chose. Ça vole. C’est un avion. C’est mon avion.

Me sentía orgulloso al decirle que volaba. El entonces gritó:

Et j’étais fier de lui apprendre que je volais. Alors il s’écria:

— ¡Cómo! ¿Has caído del cielo?

— Comment! tu es tombé du ciel!

— Sí —le dije modestamente.

— Oui, fis-je modestement.

— ¡Ah, que curioso!

— Ah! ça c’est drôle…

Y el principito lanzó una graciosa carcajada que me irritó mucho. Me gusta que mis desgracias se tomen en serio. Y añadió:

Et le petit prince eut un très joli éclat de rire qui m’irrita beaucoup. Je désire que l’on prenne mes malheurs au sérieux. Puis il ajouta:

— Entonces ¿tú también vienes del cielo? ¿De qué planeta eres tú?

— Alors, toi aussi tu viens du ciel! De quelle planète es-tu?

Divisé una luz en el misterio de su presencia y le pregunté bruscamente:

J’entrevis aussitôt une lueur, dans le mystère de sa présence, et j’interrogeai brusquement:

— ¿Tu vienes, pues, de otro planeta?

— Tu viens donc d’une autre planète?

Pero no me respondió; movía lentamente la cabeza mirando detenidamente mi avión.

Mais il ne me répondit pas. Il hochait la tête doucement tout en regardant mon avion:

— Es cierto, que, encima de eso, no puedes venir de muy lejos…

— C’est vrai que, là-dessus, tu ne peux pas venir de bien loin…

Y se hundió en un ensueño durante largo tiempo. Luego sacando de su bolsillo mi cordero se abismó en la contemplación de su tesoro.

Et il s’enfonça dans une rêverie qui dura longtemps. Puis, sortant mon mouton de sa poche, il se plongea dans la contemplation de son trésor.

Imagínense cómo me intrigó esta semiconfidencia sobre los otros planetas. Me esforcé, pues, en saber algo más:

Vous imaginez combien j’avais pu être intrigué par cette demi-confidence sur «les autres planètes». Je m’efforçai donc d’en savoir plus long:

— ¿De dónde vienes, muchachito? ¿Dónde está “tu casa”? ¿Dónde quieres llevarte mi cordero?

— D’où viens-tu mon petit bonhomme? Où est-ce «chez toi»? Où veux-tu emporter mon mouton?

Después de meditar silenciosamente me respondió:

Il me répondit après un silence méditatif:

— Lo bueno de la caja que me has dado es que por la noche le servirá de casa.

— Ce qui est bien, avec la caisse que tu m’as donnée, c’est que, la nuit, ça lui servira de maison.

— Sin duda. Y si eres bueno te daré también una cuerda y una estaca para atarlo durante el día.

— Bien sûr. Et si tu es gentil, je te donnerai aussi une corde pour l’attacher pendant le jour. Et un piquet.

Esta proposición pareció chocar al principito.

La proposition parut choquer le petit prince:

— ¿Atarlo? ¡Qué idea más rara!

— L’attacher? Quelle drôle d’idée!

— Si no lo atas, se irá quién sabe dónde y se perderá…

— Mais si tu ne l’attaches pas, il ira n’importe où, et il se perdra…

Mi amigo soltó una nueva carcajada.

Et mon ami eut un nouvel éclat de rire:

— ¿Y dónde quieres que vaya?

— Mais où veux-tu qu’il aille!

— No sé, a cualquier parte. Derecho camino adelante…

— N’importe où. Droit devant lui…

Entonces el principito señaló con gravedad:

Alors le petit prince remarqua gravement:

— ¡No importa, es tan pequeña mi tierra!

— Ça ne fait rien, c’est tellement petit, chez moi!

Y agregó, quizás, con un poco de melancolía:

Et, avec un peu de mélancolie, peut-être, il ajouta: